Datae Humanum: Au coeur de la transformation digitale des entreprises
Helen Zeitoun, une experte renommée en transformation digitale, nous offre son dernier livre, « Datae Humanum ». Avec son expérience avérée dans le conseil aux entreprises, Zeitoun se distingue par sa capacité à explorer les implications humaines au cœur de la révolution digitale. Plongeons dans son livre pour découvrir comment elle décortique la relation entre l’humain, ces nouvelles technologies et les entreprises.
L’escalade du digital
Dans un contexte où la période « pendant COVID » n’a fait qu’accélérer la transformation digitale des entreprises (période qui serait tout de même arrivée un jour ou l’autre), nous entendons de plus en plus parler des nouvelles technologies comme l’IA, la réalité virtuelle et plus globalement du digital. Toutes ces notions font débat dans les journaux et divisent les intervenants sur les plateaux télé : « Marketing digital : sans valeur et dangereux », « L’intelligence artificielle, un danger pour l’humanité », « L’IA serait aussi dangereuse », « Les robots vont-ils nous mettre au chômage? » ou encore « Sommes-nous vraiment en train de créer des crétins digitaux? ».
Ces nombreuses questions et polémiques autour du digital ne concernent pas que les particuliers, bien au contraire ! Elles concernent également les entreprises et leur durabilité.
L’arrivée du digital a bouleversé l’économie, le fonctionnement global des entreprises et leurs relations avec leurs prestataires/fournisseurs, mais surtout avec leurs clients.
Nous pouvons aujourd’hui globalement observer trois cas d’entreprises : les proactives, qui ne se posent plus de questions sur l’utilité et le fonctionnement du digital, qui ont déjà commencé leur transformation digitale même bien avant le COVID, celles souhaitant s’y mettre mais qui ne savent pas réellement comment, et pour finir, celles complètement bouleversées et dépassées par cette période car ne voulant rien avoir à faire avec ces nouvelles technologies.
C’est pour ces deux derniers cas que des dizaines voire des centaines d’ouvrages tournés vers le digital ont été écrits. Alors que de nombreux ouvrages se concentrent sur les aspects techniques et stratégiques de la révolution digitale, Zeitoun propose une nouvelle approche à la transformation digitale des entreprises : Le rôle crucial de l’humain au sein de cette transition. Son livre se démarque en mettant en lumière les défis psychologiques, émotionnels et culturels auxquels les individus et les organisations sont confrontés dans cette ère numérique en constante évolution.
Pourquoi, Quoi et surtout Comment ?
Pour le premier chapitre de son livre, Helen tient à rappeler, pour les plus sceptiques et de manière très directe, que la transformation digitale n’est pas une mode, mais bien une réelle nécessité pour les entreprises afin de devenir plus concurrentielle, mais surtout afin de garantir leur durabilité dans le futur. Celle-ci est inéluctable, qu’on le veuille ou non. Elle souligne également un paradoxe assez étrange: pourquoi acceptons-nous davantage le digital dans nos vies personnelles que dans nos vies professionnelles ?
Les bases sont donc établies : oui, la transformation digitale des entreprises est nécessaire, mais par où commencer ? Quels sont donc les freins à cette ascension ?
Dans le deuxième chapitre, l’auteure souligne l’importance de poser les bonnes questions avant toute transformation digitale. Elle guide le lecteur à définir clairement les objectifs et valeurs fondamentales, soulignant que la technologie seule ne suffit pas. Zetouin encourage à élaborer des stratégies digitales alignées sur la vision de l’entreprise en insistant sur le « pourquoi » avant le « comment« .
Psychologie et transformation digitale : compatible ?
C’est lors du troisième chapitre que les choses sérieuses commencent. Helen aborde la peur, aspect psychologique souvent combiné au digital, mais sous une autre forme.
Le chapitre expose les défis réels dans la mise en œuvre, en mettant en lumière le fossé humain entre l’intention et l’action. La peur émerge comme un obstacle majeur, inhibant le changement à différents niveaux de manière souvent insidieuse. En utilisant l’analogie de la légende amérindienne du colibri, l’auteur encourage à adopter une approche positive face aux défis. Une cartographie des peurs est proposée pour déchiffrer, démystifier ces craintes et plus particulièrement celles implicites.
Pour continuer sur cette approche philosophique de la transformation digitale, Helen soutient que le développement d’une philosophie du renouveau est vital pour mobiliser efficacement toutes les parties prenantes vers un objectif commun au sein de la transformation digitale. Ce chapitre souligne donc l’importance de transcender la simple croissance économique et insiste sur la connexion essentielle entre la mission sociétale et le succès de la transformation digitale.
Pour finir, l’auteure souligne l’importance d’une organisation ouverte, agile et apprenante dans le contexte de la transformation digitale. Elle met en évidence les défis auxquels les entreprises sont confrontées en raison de leur structure traditionnelle, soulignant trois aspects problématiques : la fragmentation, les hiérarchies rigides et l’alignement sans autonomie. L’auteure insiste sur la nécessité de fluidifier l’organisation, d’encourager l’autonomie et l’ouverture pour être en phase avec la logique de la data. Elle encourage également une approche collaborative et ouverte, préconisant l’innovation en dehors des schémas hiérarchiques traditionnels.
Mon avis ?
Reconnaître l’absence de formule magique universelle pour garantir le succès de la transformation digitale est essentiel. Chaque entreprise est unique avec sa propre histoire, valeurs, employés et dirigeants. Malgré cela, « Datae Humanum » offre des éléments cruciaux à cette transformation en mettant l’humain en avant et en abordant les aspects psychologiques, culturels, et organisationnels de cette transition.
Cependant, à mon goût, des solutions pratiques clairement identifiées manquent. Certaines se perdent parfois dans des termes techniques, rendant la lecture moins accessible à un public non spécialisé. Bien que ce livre soit globalement facile à lire, je reste une personne alerte et consommatrice du digital, contrairement aux cibles principales de cet ouvrage.
Je souligne l’importance de dédier une section entière à la durabilité du digital, plutôt que d’en parler de manière épisodique. Reconnaître l’empreinte écologique du digital est crucial. Mettre en avant son potentiel pour atténuer cette empreinte aurait apporté une perspective équilibrée à la discussion environnementale liée à la transformation digitale.
Une suggestion pour améliorer le livre pourrait consister à intégrer une introduction plus percutante, riche en statistiques et données clé sur l’évolution future du digital, son impact économique majeur, ainsi que son poids croissant dans le contexte mondial. Une telle approche dès le début aurait le pouvoir de captiver rapidement les lecteurs, même ceux initialement sceptiques à l’égard du digital, en les confrontant d’emblée à l’ampleur et à l’irréversibilité de cette transformation.
Cela ne reste que mon avis… Je vous conseille donc de lire ce livre, même si vous êtes vous même une personne éveillée au digital et de me partager votre avis en commentaire !
Très bonne lecture à vous !
Lien de ma note de méthodologie: https://drive.google.com/file/d/1bgEr0WZ3NcfbHHUYFJPz9YvFwI-YFozs/view?usp=drive_link
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