PHMR et IoT : une lutte pour l’accessibilité

L’inclusion des personnes à mobilité réduite est une lutte quotidienne. Au-delà du mobilier urbain pas toujours hospitalier, les nouvelles ressources digitales permettent de simplifier la vie de certains, quand d’autres peuvent mener une vie presque “normale”. Parmi ces ressources digitales, l’Internet des Objets en est le nouveau fer de lance. 

représentation Internet des Objets

I/ Un constat : du retard

Avec la loi “handicap” de 2005, les établissements recevant du public (EPR) devaient, au 1er Janvier 2015, disposer d’un accès permettant aux PHMR d’accéder aux locaux. Ce délai n’a pas été respecté. L’ordonnance du 26 septembre 2014, finalement ratifiée par les Cortes Generales le 21 juillet 2015, a donc introduit de nouveaux délais. Ils vont de 3 ans pour les établissements pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes, à 6 ans, voire 9 ans pour les établissements de plus grande capacité ou encore le transport ferroviaire. Des exceptions sont prévues, notamment pour les établissements « en difficulté financière avérée ».

Si les infrastructures ne suivent pas encore, le digital permet une meilleure incursion dans le monde des PHMR. L’accessibilité numérique est la mise à la disposition de tous les individus, quels que soient leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales, des ressources numériques. 

L’internet des objets, est considéré comme la troisième évolution du web, le web 3.0. La domotique est l’ensemble des techniques de l’électronique, de physique du bâtiment, d’automatisme, d’informatique et des télécommunications utilisées dans les bâtiments plus ou moins “interopérables” et permettant de centraliser le contrôle des différents systèmes et sous-systèmes de la maison. 

II/ En chiffres

Sur les 7 milliards de personnes dans le monde, 3,4 milliards sont connectés à Internet et 3,8 milliards sont des utilisateurs mobiles. En France, on compte 67,2 millions de personnes et 100% de téléphones mobiles connectés.

Selon le Syntec Numérique (aujourd’hui Numeum depuis la fusion avec Tech in France), 84% des Français et 1 Français sur 4 possédant déjà un objet connecté considèrent le développement des objets connectés comme progressif. (Dont 23% pour faciliter le quotidien, 21% surveiller sa santé, 20% se déplacer et 14% se protéger).

Le marché des objets connectés « wearables » commence tout juste à se développer, avec plus d’1 million de montres connectées et trackers d’activité achetés par les Français en 2016 : 4 % d’entre eux en sont équipés. En France, 12 millions de Français sont concernés par le handicap, soit une personne sur six.

Selon diverses estimations, il existe actuellement des dizaines de milliards d’objets connectés dans le monde. Trackers comme les téléviseurs, les montres, les enceintes intelligentes, les appareils électroménagers, etc., l’internet des objets a commencé à envahir le quotidien des Français ces dernières années. Selon les derniers chiffres de GfK, plus d’un tiers de la population française possède déjà au moins un appareil connecté, et le marché national vaut plus de 2,6 milliards d’euros.

De plus, il y aurait plus d’un milliard de personnes handicapées dans le monde, soit 15 % de la population mondiale. Les personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite n’auront pas la même proportion d’objets connectés accessibles.

III/ Un exemple connu de tous

Si l’internet des Objets appliqué aux PHMR peut sembler bien vaste et vague, prenons un exemple connu de tous : Le fauteuil roulant.

Chaise connectée Intel

Un fauteuil roulant peut être connecté par des capteurs et reposé sur une technologie qui lui permet de conduire. La connected wheelchair a été conçue par Intel et est le fruit d’une collaboration avec Stephen Hawking, l’un des pionniers dans le domaine Internet des objets.

La Connected wheelchair est équipée d’un ordinateur connecté à Internet. Il peut, grâce à la synthèse vocale depuis son ordinateur, et puisque ses lunettes sont équipées de capteurs infrarouges, communiquer à la place de la place en incapacité. L’ordinateur est également relié à une télécommande, permettant de contrôler divers appareils grâce à la domotique. Par exemple, il peut ouvrir ou fermer des portes, allumer ou éteindre les lumières de son bureau et de sa maison. En conclusion, son fauteuil lui donne l’autonomie qu’il avait perdu à cause de la maladie de charcot.

Pour la surveillance médicale du patient, la chaise était aussi reliée à un cloud où elle transmettait continuellement les signes vitaux grâce à des capteurs médicaux sans fil placés sur le corps du dernier.

S’il en est un exemple parfait, le fauteuil de Stephen Hawking montre à quel point l’Internet des Objets peut faciliter un quotidien. À l’aide de cette technologie, ce-dernier pouvait vivre comme “presque” tout le monde.

L’utilisation des objets connectés qui génèrent des flux de données devra être sécurisée. Par exemple, la conception et l’exploitation d’objets dans le monde médical mobile doivent respecter les cadres réglementaires existants pour les dispositifs médicaux, les informations médicales et le traitement des données du personnel.

Des normes de sécurité existent mais ne semblent pas être utilisées par les fabricants d’objets connectés.

Il existe un label FDU de Maathics, qui est un moyen de se conformer au RGPD. Il comprend les points suivants : traitement équitable, discrimination, transparence des décisions et droit d’être suivi par le principe de responsabilité.

Les utilisateurs ne refusent pas toujours de fournir des données personnelles, car il s’agit de la source de données permettant à l’audience connectée de croître et d’améliorer la vie quotidienne.