Pabete.com la petite plateforme collaborative, solidaire et éthique qui monte

Alors que certaines start-up redoublent d’imagination pour capter l’attention des millions de propriétaires d’animaux de compagnie, d’autres font le pari de l’éthique, de l’entraide et de la solidarité.

Les animaux de compagnie sont très populaires en France. Ils sont considérés comme des membres à part entière de la famille. Plus de la moitié de la population déclare en posséder un et, le budget consacré qui leur est consacré par an s’élève à 4,8 milliards d’euros. (source : https://www.bfmtv.com/economie/les-francais-depensent-48-milliards-d-euros-par-an-pour-leurs-animaux-de-compagnie-1609668.html ).

 Les principales motivations avancées par les propriétaires, lutter contre la solitude, faire une bonne action en donnant un foyer à un animal ou encore faire plaisir en l’offrant aux enfants du foyer.

Les non-possesseurs d’animal de compagnie, évoque quand à eux les aspects contraignants liés à la présence d’un animal. Pour le chien les ballades quotidiennes et plus généralement, pour tous les types d’animaux de compagnie la question qui les taraude :« que vais-je faire de mon animal pendant mes vacances ou tout simplement pendant ma journée de travail ? »

« Une idée née d’une mésaventure »

Salim Boulaich, que j’ai pu interviewer, a été confronté à une déconvenue. Contraint de s’absenter de son domicile, il n’a trouvé aucune offre de garde à la hauteur de son attente pour s’occuper de son compagnon à 4 pattes. A moins de prévoir entre 15 et 25 euros par jour dans un chenil où l’affection et l’attention dont a besoin son petit toutou n’était pas garantie.

Nous sommes en 2018, il lui vient donc l’idée de créer Pabete.com, plateforme collaborative de garde d’animaux entre particuliers.  

Novice dans l’entreprenariat, mais conscient qu’il existe un vrai besoin en la matière. Les chiffres en témoignent, il y a en France en 2017, 7,5 millions de chiens, 13,5 millions de chats, 5,7 millions d’oiseaux d’ornement. A cela s’ajoute les NAC (nouveaux animaux de compagnie, serpents, rongeurs…). S. Boulaich n’a pas hésité à se mettre à la place de ces millions de français qui pourraient bien connaître la même mésaventure que lui.

Source : https://fr.statista.com/

Salim Boulaich, pourquoi ce nom Pabete ?

Salim Boulaich (S.B.): Pabete parce que d’une part, vous pouvez faire garder vos animaux gratuitement et que d’autre part il n’y a aucun échange d’argent sur la plateforme. ce sont des crédits ou des points qui ouvrent droit à différentes prestations.

Pourriez-vous nous en dire plus sur ces crédits ?

S.B. : il s’agit en fait d’une monnaie interne qui permet une équité parfaite entre adhérents

Comment ça marche ?

S.B : Par exemple, si vous possédez un chat et que vous souhaitez le faire garder 2 jours vous devez posséder 2 bèbètes

« Pas d’échange d’argent, une monnaie interne »


Qu’est-ce qu’une bèbète ?

S.B. : C’est en fait le système de points ou plutôt la monnaie interne. Pour 2 Euros, le prix d’une bèbète, vous pouvez faire garder un animal durant 1 journée. Dans l’exemple précédent pour la garde du chat, il vous en aurait coûté 4 euros. On est bien en-dessous des tarifs de garde affichés par ailleurs. Donc si j’avais gardé votre chat pendant ces 2 jours j’aurais pu récupérer vos bèbètes et ainsi faire garder mon propre animal pendant 2 jours, gratuitement.

Et si je n’ai pas d’animal de compagnie je peux tout de même contribuer à cette plateforme ?

S.B. : Oui, la plateforme est ouverte à tout un chacun à condition qu’il ou elle partage notre philosophie et nos valeurs. L’amour de l’animal, le bien-être de l’animal que l’on place au centre de notre démarche et aussi la solidarité et l’entraide.

« Une plateforme sécurisée »

Ne craignez-vous pas que votre plateforme soit une porte d’entrée pour le trafic d’animaux domestiques qui se place au 3ième rang des négoces illégaux ? (http://traficanimauxnet.canalblog.com/)

S.B. : En fait les bèbètes permettent aussi de veiller sur le bon fonctionnement de la plateforme. Toutes les actions sont tracées. Les bèbètes nous permettent également, via des algorithmes de ressortir des échanges douteux. Les adhérents à la plateforme sont par ailleurs tenus de nous communiquer des pièces justificatives lors de l’inscription. Lors de votre recherche de lieu de garde, aucune donnée personnelle n’est communiquée. Même en accédant à la carte de l’adhérent. Les contacts s’établissent via une messagerie interne de la plateforme pour diminuer le risque de cyber-attaque.

Y-a-t-il un système d’évaluation ?

S.B : Au moment de l’inscription le propriétaire doit rentrer le descriptif de son animal. A l’issue de la période de garde, l’animal est évalué (troubles comportementaux, entente avec ses congénères). Il en va de même que le pet-sitter, les soupçons de maltraitance peuvent sont signalés. Nous faisons aussi des entretiens aléatoires avec les adhérents.

« Le bien-être de l’animal au centre du projet »

Vous l’aurez donc compris, Pabete.com est une plateforme collaborative d’un autre genre qui cherche à concilier activité économique et équité sociale ce qui n’est pas sans nous rappeler le secteur de l’économie sociale et solidaire.

Avec l’essor que connait sa plateforme, S. Boulaich pense tout de même à certaines évolutions en particulier pour la monnaie interne, la bèbète mais sans perdre de vue ce qui reste le pilier de sa démarche, le bien-être de l’animal.

Visitez Pabete : https://pabete.com/index.php

crédit photographique : https://pixabay.com/fr/