« Nous avons pris le pari d’avoir un financement qui provient exclusivement de la part des industriels »

Bruno Virieux est le CEO de PrediSurge, une start-up française en plein essor et à la pointe de l’évolution des soins de santé, grâce à une technologie de jumeau numérique qui promet d’améliorer significativement la préparation et les résultats des interventions cardiovasculaires. Il a rejoint l’entreprise après sa fondation, apportant avec lui une expertise significative dans le domaine de la santé ainsi que dans les nouvelles technologies. Son expérience complémentaire fait de lui une figure clé pour diriger l’entreprise, notamment en ce qui concerne l’intégration de solutions technologiques innovantes en chirurgie et en médecine cardiovasculaire. Nous l’avons rencontré dans le cadre de notre thèse professionnelle sur l’impact des jumeaux numériques dans le secteur de la santé en France.

L’expert est particulièrement bien placé pour comprendre les défis et les opportunités liés au jumeau numérique de l’entreprise pour plusieurs raisons. D’abord, en tant que CEO il a une vision complète des ambitions de l’entreprise, des défis techniques aux implications cliniques. Deuxièmement, sa connaissance approfondie du secteur de la santé le rend apte à comprendre les besoins spécifiques des praticiens et des patients, ce qui est crucial pour le développement et l’application réussie de la technologie. Enfin, son expertise en nouvelles technologies lui permet de saisir les possibilités d’intégration de solutions avancées comme la robotique et la réalité augmentée dans le domaine médical.

Son expérience mixte en santé et en technologie fait de lui une source d’information précieuse pour quiconque souhaite comprendre le potentiel transformateur et les défis des jumeaux numériques en chirurgie cardiovasculaire.

 

Est-ce que vous pouvez commencer par me parler de vous, je propose que vous fassiez un petit film de vous, comme si vous étiez metteur en scène, en insistant sur ce qui vous paraît important ?

 

Moi, personnellement Bruno Virieux, je suis le CEO de PrediSurge, je crois que vous avez eu la chance de croiser Jean Noël Albertini, qui est chirurgien vasculaire et qui est l’un des co-fondateurs de PrediSurge. En ce qui me concerne, je suis un late order, je rejoins l’aventure un peu plus tard, puisque PrediSurge recherchait un CEO qui est du monde de la santé et surtout quelqu’un qui avait une expérience importante au niveau des nouvelles technologies. Parce que, et j’en viens immédiatement à PrediSurge. PrediSurge, justement, était à la croisée entre deux mondes. Le monde du cardiovasculaire et le monde de la nouvelle technologie, du jumeau numérique. Et quand on parle du jumeau numérique, on parle pas mal de la dimension technologique. En ce qui nous concerne, on parle beaucoup de simulation numérique. La simulation numérique, ça repose, entre autres, sur la nouvelle technologie qu’on appelle Calculator, on reviendra sur ça plus tard. Et puis évidement des nouvelles technologies un tout petit peu plus connues par le grand public, mais pas forcément connu dans le détail, par exemple l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. Alors qu’est-ce que fait PrediSurge précisément ? Eh bien, imaginez que vous souffrez d’une maladie cardiaque vasculaire, vous allez voir votre médecin et que la seule issue pour vous soigner soit d’aller subir une intervention chirurgicale durant laquelle un dispositif médical va être implanté dans votre corps. On va prendre un exemple précis, on prendre un exemple vasculaire et on va prendre l’exemple de l’endoprothèse. L’endoprothèse au niveau vasculaire, c’est simplement… puisque le vasculaire, c’est simplement de la plomberie. Globalement on va mettre un tuyau dans un tuyau. Donc votre tuyau naturel, votre aorte, par exemple, a un problème au niveau de l’anévrisme, une déformation qui risque de se rompre, c’est ce qu’on appelle la rupture d’anévrisme. Et l’objectif justement c’est d’aller mettre à l’intérieur de l’aorte une endoprothèse qui va pallier la paroi naturelle de l’aorte. Alors ces procédures existent depuis de nombreuses années. Par contre, elles souffraient jusqu’à présent d’un problème, c’est qu’elles n’avaient absolument pas de méthode de qualification a priori. En gros, le chirurgien, avec son expertise, entrait dans la salle d’opération et accomplissait l’acte. La conséquence, c’est sur le résultat, avec beaucoup de complications post-opératoires, et évidemment dans certains cas avec des procédures qui pouvaient être plus ou moins longues avec des conséquences que ça pouvait avoir. PrediSurge apporte en fait à ce monde médical la capacité en fait de qualifier à l’avance l’intervention. Qu’est-ce qu’on propose et qu’est-ce qu’on a construit ? On a construit un logiciel. Ce logiciel va reconstruire en fait le jumeau numérique du système cardiovasculaire du patient avant l’intervention. Pour faire ça, on va se baser sur les images médicales qui ont été prises du patient. Et puis sur cette base de ces images, on reconstruit ce jumeau numérique qui a véritablement les caractéristiques biomécaniques du patient et on va être capable de suivre l’intervention à l’avance avec ce dispositif qui va être implanté dans le patient de manière à voir ce qui va se passer, de manière à voir s’il ne va pas y avoir des complications après. Donc c’est ce que fait Predisurge. PrediSurge le fait sur le monde cardiovasculaire au sens large. Et donc c’est véritablement de la prédiction de toute complication, évidemment avant que l’opération soit menée, de manière à ce l’opération ne soit plus à risque, étant donné, vous le savez peut-être, mais les maladies cardiovasculaires au sens large, c’est ce qui tue le plus de patients dans le monde loin devant le cancer. Et donc c’est un problème qui est massif. Alors, il s’avère en chemin que nos jumeaux que nous avons construits sont capables de faire beaucoup plus. Donc d’un point de vue start-up, c’est nouveau use case qui est en train d’explorer. Comme nous sommes capables de planifier des interventions chirurgicales. En fait, nous sommes même capables d’aider les fabricants à concevoir de nouveaux dispositifs. Quand on a un jumeau numérique d’une personne, au sein d’une grande base de données vous allez avoir plein de jumeaux de plein de personnes, eh bien vous êtes capable d’avoir des tendances qui apparaissent, et qu’en tant qu’industriel, si vous voulez concevoir des dispositifs, vous pouvez tester a priori ces dispositifs sur une grande base de données. C’est ce qu’on appelle et qui est poussée actuellement par les autorités américaines, c’est ce qu’on appelle in Silico Clinical Trials. Donc l’idée est évidemment dans le cas de la conception d’un nouveau device, de faire appel à des tests qui ne sont pas des tests in situ. Donc, voilà, c’est notre business model et c’est que nous proposons dans le marché.

 

C’est depuis combien de temps que vous le développez, votre jumeau numérique ?

 

L’entreprise a été créée en 2016, elle tourne depuis 7 ans, elle commence réellement à avoir, à enregistrer des commandes depuis 3 ans. On a eu évidemment la période du Covid-19. Évidemment, c’est issu des travaux de recherche qui sont menés à la base avec l’École des mines de Saint-Etienne.

 

Pourriez-vous maintenant me préciser les types de données que vous utilisez, comment ces données sont collectées et quels types d’information délivre votre jumeau numérique et qu’est-ce que vous faites avec ces informations ?

 

Alors, les données dont nous avons besoin, c’est d’une part l’imagerie médicale, dont les données d’entrée de notre jumeau numérique, c’est typiquement de l’imagerie. En fait, on se calque véritablement sur l’imagerie qui est fournie en préopératoire de manière obligatoire. Sur les maladies vasculaires, c’est principalement ce qu’on appelle Slit Scan. Pour la partie cardiaque, c’est principalement de l’échographie cardiaque. Ces données sont ensuite computées, sont manipulées dans notre jumeau numérique, qui est une succession d’algorithmes qui permettent de reconstruire justement la vision finale au niveau du patient. Et une fois que l’ensemble de ces données sont traitées, sur lesquelles nous appliquons tout un tas d’algorithmes qui permettent justement de prédire les complications, si je reviens à mon histoire d’endoprothèse avec la partie aorte qui est vasculaire, on va prédire des risques qu’on appelle endofuites. Une endofuite, c’est quoi, ça veut globalement qu’on n’a pas réussi à faire en sorte que le flux sanguin passait par l’endoprothèse continuait de fuiter justement entre la paroi naturelle de l’aorte et la paroi artificielle de l’endoprothèse, puisque l’endoprothèse va à l’intérieur de l’aorte. Dans ce cas, les risques d’endofuite, on est capable de se dilater, ce qui est évidemment très grave, puisque ça voudrait dire dans ce cas-là, l’anévrisme continuerait de se gorger de sang, puis finir par céder. Voilà, c’est ce type d’algorithme qu’on fait. Une fois qu’on a fait tous nos calculs et créé l’ensemble de ce que nous devions faire, ces données sont simplement envoyées vers un serveur de visualisation, et donc tant les chirurgiens que les industriels peuvent consulter le jumeau numérique directement en ligne sur un navigateur, en 3 dimensions, et évidemment en suivant des cas d’usage avec des animations. Dans le cas du cœur, les animations sont absolument essentielles. Donc simplement un visualiseur dans lequel la personne peut naviguer, tourner autour du jumeau numérique, vérifier des zones d’intérêt, etc. Alors, il va voir le jumeau numérique de l’aorte seul, et il va voir évidemment l’implant, comment l’implant va s’implanter dans l’organe naturel, comment il va se comporter, comment il va se présenter ; Ça, c’est extrêmement important, puisque nous sommes capables de prévoir le déploiement de l’implant au sein de l’organe. Puisque dans le cas d’une endoprothèse, il y a véritablement le déploiement d’un implant qui se met en place progressivement et ça, c’est quelque chose que nous sommes capables de modéliser et de prévoir.

 

Que diriez-vous à propos votre jumeau numérique en termes d’activité, est-ce qu’il est actif, c’est-à-dire reçoit des données en temps réel, est-ce qu’il passif, c’est-à-dire que les données sont utilisées pour créer un modèle hors ligne, est-ce qu’il est semi-actif, c’est-à-dire un jumeau numérique passif avec quelques composantes dynamiques ?

 

Le jumeau numérique que nous concevons est un jumeau numérique qui est en quelque sorte un jumeau numérique qui a une vocation particulière à un instant donné pour répondre à un problème. C’est à un instant donné, et puis il est utilisé pour l’opération et il n’est plus mis à jour. Il n’y a pas de suivi de patient, et donc il n’y a pas de mise à jour du jumeau numérique. Il est vraiment créé à un instant donné pour pouvoir répondre à un besoin. C’est vraiment un jumeau numérique qui est fait One Shot.

 

Pouvez-vous à présent me parler des parties prenantes impliquées dans le développement de votre jumeau numérique, et quelle division du travail en découle ?

 

D’un point de vue interne, c’est des équipes d’ingénieurs, on a un groupe d’ingénieurs biomécaniciens qui interviennent. Comme on fait beaucoup de calculs on aussi des ingénieurs au profil de numériciens. On a aussi des ingénieurs informaticiens qui donnent la structure, la base de ce qui va se faire. Et donc évidement ces gens-là travaillent en interne avec un chef produit, qui va identifier les besoins que le marché va avoir de manière à développer des fonctionnalités qui sont intéressantes par rapport justement à un besoin terrain, puisqu’on ne va pas développer un produit hors sol, mais en adéquation avec un besoin en particulier. Et tout ça est évidemment encadré par une personne qui est en charge des affaires réglementaires, puisqu’on intervient dans le monde du médical, donc avec des certifications que nous avons. Nous sommes un dispositif de classe 2A, une certification ISO 13485. Par ailleurs, on est en cours d’obtention d’une certification ISO par rapport à la sécurité de la donnée, et donc cette personne-là est essentielle, puisqu’elle va donner le cadre réglementaire dans lequel ce développement se déroule. Donc ça, c’est la partie interne. J’élargis ensuite à la partie externe, donc l’usage du jumeau numérique, Eh bien on a deux autres parties prenantes. On a d’abord le chirurgien qui va opérer, tout simplement, on a besoin de cette donnée-là. Et puis on va avoir aussi le fabricant du dispositif médical, qui s’avère est notre payeur, c’est lui notre client, c’est lui qui achète le jumeau numérique pour pouvoir le mettre à disposition pour le chirurgien, et donc évidemment ils sont partie prenante dans le sens où ils sont là pour poser des questions, demander des améliorations du produit et aussi mieux comprendre comment assister le chirurgien justement dans le déploiement du jumeau numérique.

 

Vous disiez qu’il y a des chirurgiens, est-ce que ce sont les acteurs impliqués ?

 

Les fabricants des dispositifs médicaux, les industriels, industriels qui sont payeurs, c’est-à-dire que ce sont eux qui achètent le jumeau numérique et qui, évidemment, ont des besoins spécifiques en termes d’amélioration.

 

Est-ce que vous pouvez maintenant me raconter comment votre jumeau numérique a évolué et quels sont les défis ou les enjeux stratégiques auxquels vous avez été confrontés ou auxquels vous êtes confrontés et comment avez-vous identifié, priorisé et mesuré ces enjeux ?

 

L’enjeu, c’est plutôt l’enjeu qu’on appelle Product Marketed, c’est-à-dire être sûr que le produit correspond parfaitement à un besoin du marché. Les risques dans les produits hautement technologiques, c’est de faire ce qu’on appelle de l’oberer engeneering, c’est-à-dire de développer des choses qui sont très belles, mais qui ne servent à rien, c’est-à-dire qui n’ont aucun usage et qui, de ce fait-là, n’auront aucun payeur. Il n’y aura pas de gens qui pourront acheter la solution. Donc nous, on a fait évoluer progressivement notre solution pour justement être en adéquation avec les besoins du marché, en particulier ce dont je parlais, le risque d’endofuite. Eh bien c’est quelque chose qui est arrivée plus tardivement. La proposition de valeur est véritablement quelque chose qui est arrivée sur la base de ce qu’on a eu de la part de notre marché. Donc l’écoute se fait de manière simple, elle se fait de manière, je dirai passive dans le sens où simplement, on fait des salons, etc, et on collecte et on identifie ensuite le besoin. Ou alors elle est active, et donc ça, c’est dans un second temps, c’est-à-dire nous avons justement envoyé des questionnaires sur qu’est-ce que nous pouvons développer, sur notre jumeau numérique pour qu’il soit encore plus pertinent pour répondre aux besoins du marché.  Donc l’enjeu principal, je dirai, c’est une société qui commence à générer des revenus sur la base d’un produit qui est commercialisé, c’est l’adéquation avec le marché. Et ensuite l’adéquation avec le marché, il y a la meilleure façon de procéder, c’est de rencontrer le client et de ne pas avoir d’a priori, c’est-à-dire de ne pas penser que certaines choses ne méritent pas d’être développée. Il ne faut pas apporter ses propres réponses à des questions qui se posent, il faudra aller au moins chercher des réponses auprès du marché.

 

Tout à l’heure, vous avez évoqué le monde médical. Si on prend le cas des organisations de santé, on sait que la plupart des systèmes de santé sont en crise permanente. Dans ce contexte, quelles sont les approches et les perspectives que vous développez pour que votre jumeau numérique soit inséré dans les organisations de santé ?

 

Alors, nous, nous avons fait le parti pris de ne pas tenter d’obtenir par exemple les remboursements. Nous avons pris le pari d’avoir un financement qui provient exclusivement de la part des industriels. L’insertion dans les flux était très simple, c’est-à-dire qu’on développait un produit qui intéressait un industriel, industriel qui était déjà intégré dans le système de soins, et de ce fait-là proposait un complément auprès des chirurgiens qui demandaient le jumeau numérique. Certains industriels proposent le jumeau numérique et d’autres ne le proposent pas. Par exemple, en France, les industriels étant très faiblement remboursés sur un dispositif, eh bien ils ont tendance à plutôt sélectionner le jumeau numérique uniquement pour des patients pour les patients sur lesquels on risque d’avoir des complications assez évidentes, et donc on peut évidemment les prédire. Par contre, on ne peut pas les déployer massivement.

Je vais prendre des exemples très précis et chiffrés. L’endoprothèse surrénal, en France, est remboursée aux alentours de 5000€. Il faut savoir que d’autres pays limitrophes Dans d’autres pays, la Suisse et même l’Allemagne, les prix vont plutôt varier entre 12000€ et 15000€, remboursement de ce dispositif. Donc il est évident que nous, lorsque nous vendons notre jumeau numérique, et la plupart du temps, prendre une surrénal, ils ont 600€ par intervention. Vous vous imaginez bien que 600€ sur la base d’une prise en charge de 5000€, ça constitue une perte de marge pour les fabricants très importante, c’est une évidence. À contrario, si vous vous projetez dans certains pays comme les États-Unis où les prix sont autour de 20000€, ça constitue une perte de marge plus importante. En France, une très forte négociation des prix a un effet pervers sur les accessoires et consommables.

 

Un jumeau numérique, au-delà des aspects techniques, c’est aussi une innovation organisationnelle. Quels types d’organisation prescrit votre jumeau numérique ?

 

C’est ce que je vous disais, la demande, la plupart du temps vient des chirurgiens. Mais pour que la demande vienne des chirurgiens il est impératif que tu travailles avec un fabricant l’option, puisque Le chirurgien, les organisations, les hôpitaux ne peuvent pas se le payer, et donc la plupart du temps, le déploiement…. On a la chance d’être dans le domaine cardiovasculaire, c’est très identifié, et donc il faut faire la demande auprès d’un fabricant pour avoir la prestation d’un jumeau numérique. Et les fabricants peuvent ou non accepter.

 

Quels sont les prochains défis stratégiques que vous envisagez de relever en ce qui concerne votre jumeau numérique ?

 

Notre technologie est extrêmement versatile. Déjà, on va étendre à l’intégralité des pathologies cardiovasculaires, puisqu’actuellement, nous ne sommes pas sur toutes les pathologies cardiovasculaires, donc on va déjà étendre notre jumeau numérique sur l’ensemble des pathologies cardiovasculaires, ça, c’est le premier point. Le second point, c’est que le monde du cardiovasculaire est en train de se robotiser. L’acte chirurgical va de plus en plus être assisté, voire à terme opéré directement par des robots, donc on va s’intégrer évidemment là-dedans, on va s’interfacer avec les robots, être très bien positionné pour devenir en quelque sorte la cartographie, le plan d’attaque au robot, comment opérer, comment se positionner. On a par ailleurs, même si les robots vont arriver, il y aura quand de l’information sur ce qu’il va faire, et donc on a déjà des contacts assez rapprochés avec les fabricants de lunettes de réalité augmentée et de réalité virtuelles pour projeter le jumeau numérique justement à destination des futurs chirurgiens. Don ça, c’est des enjeux assez majeurs. Et d’un point de vue plateformique, donc si je prends vraiment la computation en tant que tel, le jumeau numérique que nous proposons en fait est un jumeau numérique qui met beaucoup de temps à circuler, c’est entre 6 et 12h dans le calcul pure, sans intervention humaine. Et donc là on a des enjeux d’optimisation du calcul, et donc là, on est en train de lancer un projet avec une entreprise qui s’appelle CANDELLA, de manière à être plus efficient, et quand je dis plus efficient, c’est énorme en terme de potentiel puisqu’on passerait de plusieurs heures à quelques minutes, si on était capable de mener à bien ce projet. Mais c’est un projet extrêmement très ambitieux. Là c’est un projet à très très long terme, sur les 10 prochaines années, alors que le casque de réalité virtuelle et la robotisation, c’est des projets vraiment que nous avons en cours, je pense que c’est plutôt pour un avenir de 3 à 5 ans.

 

Le jumeau numérique, c’est aussi la circulation des données. Comme PrediSurge s’y prend pour assurer la sécurité de la donnée et tout ce qui tourne autour de la confidentialité

 

Alors c’est ce que je vous disais, on a la certification de la sécurisation des données informatiques, en autres, et qui reprend l’hébergement des données en santé. En ce qui nous concerne en fait, on n’a jamais le nom du patient. On a son sexe, évidemment, c’est important, mais on n’a pas sa date naissance, et on n’a pas évidemment ses coordonnées, l’adresse, etc. Je pense que désormais, c’est des commodités qui sont assez bien respectées par l’ensemble des partenaires.

 

Peut-être me dire aussi un mot sur des exemples concrets d’utilisation réussie…

 

Eh bien, on a à ce stade 500 patients qui ont bénéficié de ce service à travers l’Europe, dans plein de centres en Europe. Simplement, on est utilisé au quotidien pour faire des simulations et qui sont utilisées pour faire des interventions, pour prévenir des risques et des complications. Plein de centres en France, le CHU de Reims, le CHU de Grenoble, le CHU de Saint-Etienne, en collaboration avec des industriels pour opérer leurs patients.

 

Avez-vous un dernier message à faire passer concernant PrediSurge et cette technologie qu’elle développe ?

 

Écoutez, je pense que le message principal, c’est qu’il y aura un avant et un après, je pense, c’est-à-dire que, du même type que quand l’imagerie est arrivée, on s’est rapidement aperçu qu’on ne serait pas capable de revenir en arrière. Je pense qu’à terme, les jumeaux numériques, au moins dans le cas de la chirurgie, je ne sais pas sur les autres secteurs, mais je pense qu’on ne sera plus capable de s’en passer, parce qu’on considérera tout simplement que ça a des informations tellement essentielles pour opérer que ce sera quasiment, au moins moral, dangereux, voire illégal de ne pas utiliser le jumeau numérique. Je pense que cette conversion va s’opérer plutôt dans les 4 à 5 ans qui vont venir, mais pas avant.

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