Mon job 2.0 : travailler autrement grâce au digital

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Télétravail, jobbing, slashing, coworking, outils collaboratifs… Cela n’aura échappé à personne, depuis quelques années, nous assistons à une véritable révolution des modes de travail et des usages dans le monde de l’entreprise.

Qui, il y a cinq ans, avait entendu parler de slashing ou de jobbing ?

Combien d’entreprises « classiques » proposaient alors à leurs salariés d’effectuer une partie de leurs missions en télétravail ?

Combien de salariés osaient rêver de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat ?

Le digital amène un ensemble d’outils qui facilitent la collaboration, la mobilité, l’accès à l’information à tout moment, et en découlent de nouveaux usages et surtout de nouvelles approches, que ce soit du côté du salarié ou de l’entreprise.

Tour d’horizon de ces nouvelles pratiques qui sont en train de transformer en profondeur nos habitudes et nos attentes.

Tous ces termes en -ing, tu m’expliques ??

Dans le milieu du digital, c’est bien connu, on aime bôôôcoup les anglicismes !

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Le coworking, tout le monde connaît.

Ce mode d’organisation du travail en plein développement est basé sur le partage d’espaces de bureau entre plusieurs entrepreneurs, et permet de favoriser les échanges, les synergies, les opportunités.

J’ai récemment rencontré Christine Letouche, créatrice de l’agence de conseil digital AGO DIGITAL , et installée dans un espace de coworking parisien. L’espace mélange entrepreneurs, créatifs et artistes. Une mixité assumée qui amène beaucoup de partages de compétences et un vrai mode collaboratif. Tous les jeudis par exemple, la communauté (c’est comme ça qu’elle est appelée) se retrouve pour le rendez-vous « C’est qui qui pitche ? ». L’entreprise qui souhaite s’entrainer pour présenter un projet pitche devant ses coworkers et ces derniers donnent leur avis et conseils. Un bon moyen d’apprendre des autres, de progresser et d’aguerrir son discours.

Ce mode de fonctionnement est également apprécié pour son coût bien plus faible que des locaux commerciaux individuels, et pour sa flexibilité (on peut louer un espace pour quelques heures jusqu’à plusieurs mois).

Cette souplesse est propice au développement, puisqu’on peut envisager d’installer son entreprise sans s’engager sur une durée parfois effrayante quand on a peu de visibilité.

En cinq ans, le nombre d’espaces de coworking en France a été multiplié par dix. D’ici 2030, le travail partagé pourrait représenter entre 10,9 et 11,5% des emplois en France, et pourrait générer des millions d’heures économisées, liées notamment au temps de déplacement.

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Le slashing est une pratique qui consiste à cumuler plusieurs activités professionnelles.

Il peut s’agir d’activités professionnelles totalement différentes et distinctes, ce qui n’est pas la situation la plus répandue. Souvent on parlera de slashing hybride, qui est la déclinaison d’une thématique en plusieurs compétences ou activités. Certains estiment qu’il s’agit tout simplement de l’avenir du travail. Pour d’autres, le slashing est plutôt une tendance qui arrive des pays anglo-saxons et qui ne durera qu’un temps car générant trop d’insécurité en matière d’avenir professionnel. Le slashing implique généralement de travailler en freelance, afin de pouvoir cumuler les missions, ou du temps partiel.

Certains slashers le deviennent par obligation, mais pour la plupart par envie ou opportunité. Lorsqu’il s’agit d’un choix, la liste des avantages est plutôt fournie : épanouissement, revenus complémentaires, rencontres, ouverture d’esprit.

Le jobbing est un terme apparu vers 2012.

Il s’agit de vendre ses compétences à un particulier en échange de rémunération. Par le biais de plateformes spécialisées (ex Stootie, Allovoisin ) le jobbing se veut être un modèle économique gagnant-gagnant : la prestation coûte en général moins cher que par une société spécialisée, et pour le jobber il s’agit de revenus supplémentaires. Le jobbing est intimement lié au slashing finalement.

Avec le desk sharing, le salarié ne dispose plus d’un bureau attitré.

En fonction de ses activités et de ses besoins, il peut choisir l’endroit le plus adapté au sein de l’entreprise. Les espaces de travail sont donc repensés en terme d’usages, et non plus de postes. Le salarié peut s’installer le lundi dans l’espace de coworking par exemple, et s’isoler le mardi dans une salle dédiée. Le travailleur trouve dans le desk sharing de la flexibilité et la possibilité de choisir son espace de travail en fonction de son humeur ou de son besoin. Pour les entreprises, il s’agit d’une bonne solution pour gérer l’occupation des bureaux par la réduction des postes de travail.

Des tendances qui montent, qui montent : le télétravail et le freelance

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Le télétravail ou home-office

Le télétravail permet de travailler en dehors de murs de l’entreprise, chez soi la plupart du temps, mais aussi dans un café ou même depuis l’étranger. Ce mode de travail est de plus en plus plébiscité par les salariés : environ 60% des salariés français aimeraient accéder au télétravail. Il est vrai que les avantages sont nombreux : réduction de la fréquence des déplacements, et par là-même des coûts et du temps qui y sont liés. L’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale s’en trouve améliorée. Tous ces éléments conjugués génèrent une meilleure perception du travail, donc moins d’absentéisme ainsi qu’une plus grande efficacité.

Le télétravail est surtout répandu dans le secteur des services, avec en tête les secteurs de l’informatique, du conseil et de la finance.

Le freelance

Travailler en freelance est souvent une aspiration réfléchie, synonyme d’indépendance et d’épanouissement. Le freelance doit aussi être capable de se réinventer et de se former en continu. Là encore, le digital facilite l’apprentissage permanent : à l’heure ATAWAD (« Anytime, Anywhere, Any Device »), il devient facile à tout moment, n’importe où et sur n’importe quel support, de s’informer et de se former en continu et à la demande pour monter en compétences, grâce à l’ensemble des MOOCS (Massive Open Online Courses) aujourd’hui disponibles. Le nombre de travailleurs freelance en France a augmenté de 110% ces dix dernières années.

En parallèle, l’avènement des plateformes spécialisées, qui mettent en relation les freelance et les besoins des entreprises, permettent de se constituer un réseau et de trouver plus facilement des missions.

« Le freelancing est juste l’avenir : s’émanciper, gagner en liberté, tout en montant très vite en compétences », Stéphane Mallard

Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à lire cet article  « Le salariat est mort : les freelances ont une longueur d’avance ! » de Stéphane Mallard, spécialiste du digital, speaker et auteur de « Disruption », ouvrage qui aborde toutes les questions liées à l’intelligence artificielle, à la fin du salariat, et aux progrès technologiques.

Vous pouvez également vous tourner vers l’article de Véronique Langrand, promo MBADMB de Lille, qui a fait ressortir les idées marquantes de l’ouvrage dans son récent article Salariat, entreprise, le chant du cygne.

Tous ces nouveaux modes de travail ne sont pas parfaits….

Bien sûr, tous ces nouveaux usages ne sont pas parfaits et ne correspondent par forcément aux attentes de chacun.

Le coworking peut être difficile à supporter quand on a besoin de tranquillité et de confidentialité.

Pour les individus qui se sentent plus rassurés dans un environnement stable, le desk sharing peut être perçu comme une violation de leur espace et de leur équilibre.

Le slashing peut parfois donner l’impression de se résumer à une accumulation de compétences qui manqueraient de profondeur.

Travailler en freelance peut être effrayant et synonyme d’incertitude et de précarité.

Le télétravail peut pour certains ressembler à un piège qui distille les contraintes professionnelles au sein de la sphère privée.

et pourtant

…lorsque je fais le bilan, je dois dire que les mots qui me viennent à l’esprit sont plutôt :

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Qu’on souhaite rester salarié ou qu’on rêve d’indépendance, le digital permet collaboration, autonomie, efficacité, et il ne fait pour moi aucun doute que chacun peut tirer parti de ces nouveaux usages selon ses propres convictions et attentes.