Le choix de ma problématique

Du haut de mes trente-trois ans, j’appartiens à la « génération Y » ou « digital natives ». Néanmoins, je ne ressens pas ce sentiment d’appartenance. En effet, avant ma formation au MBA Digital Marketing et Business à l’EFAP, je ne connaissais que très peu de notions du programme proposé et je n’étais pas très à l’aise avec le monde des réseaux sociaux (hormis Facebook). Cependant, je souhaitais réellement développer mes compétences pour pouvoir rattraper le wagon de la transformation numérique de notre société.

Je me suis donc posé les questions suivantes : Qu’est-ce que signifie réellement le terme « génération y » ? Ainsi que le terme « digital natives » ? sont-ils synonymes ? Est-ce que je suis la seule à ne pas me reconnaitre dans ces catégorisations ? Après plusieurs mois de recherches et d’interviews auprès de professionnels, je vous présente ma problématique :

Dans quelle mesure peut-on considérer la « génération Y » comme « digital natives » ?

La définition des termes

Si nous commençons par définir ensemble qu’est-ce que la « génération Y » ? Nous nous rendons compte que derrière cette notion, il se cache de nombreuses définitions et de contradictions. Ce sujet qui peut paraître simple est en réalité très complexe. De même pour le terme « digital natives » qui est utilisé à tort et à travers.

Ce qu’il faut savoir c’est que cette problématique est controversée. Chaque personne à son opinion. Il n’est pas rare que ces deux termes soient confondus à juste titre ou non. J’ai remarqué que quand nous parlions de « génération Y » nous évoquions un groupe d’individus d’un point de vue sociologique, économique et culturelle. Contrairement au terme « digital natives » qui relève souvent d’un critère purement historique, le développement du numérique.

Afin de vous donner un premier aperçu de ce mémoire, nous allons faire un focus sur le socle de mon sujet qui est la définition du terme « digital natives ». Développé par Marc Prensky en 2001 dans « Digital Natives, Digital Immigrants », il peut être considéré comme le père fondateur de ce terme.

 Qui est Marc Prensky ?

Marc Prensky est né en 1946 à New York. Titulaire d’une maîtrise en enseignement de Yale (1968) et d’un MBA de Harvard (1980), il est leader d’opinion, conférencier, écrivain de sept livres et de nombreux essais. Cet auteur est également consultant et concepteur de jeux dans les domaines de l’éducation et de l’apprentissage.

La naissance du terme « digital natives »

Marc Prensky constate que les étudiants ont radicalement changé et qu’ils ne sont plus en adéquation avec le système éducatif. L’arrivée et la diffusion rapide de la technologie numérique au cours des dernières décennies du XXe siècle a fondamentalement changé les choses, sans retour en arrière possible.

Les élèves de 2001, de la maternelle à l’université (donc nés entre 1980 et 1998) représentent les premières générations à grandir avec les nouvelles technologies. Ils vivent entourés d’ordinateurs, de jeux vidéo, de téléphones portables et de nouveaux outils numérique. Par conséquent, ces étudiants traitent l’information de manière différente de leurs prédécesseurs.

C’est à partir de cette première analyse que Marc Prensky se pose la question : Comment appeler ces nouveaux étudiants ? Pour lui, la désignation la plus adéquate est « digital natives ».

« Digital Natives » vs « digital immigrants »

L’auteur compare les « digital natives » au « digital immigrants » afin de mettre en lumière le système éducatif qui est confronté à un rapport conflictuel générationnel.

Les « digital immigrants », c’est-à-dire les « immigrants numériques » représentent les personnes âgées, les générations antérieurs aux « digital natives ». Ils apprennent (certains plus rapidement que d’autres) afin de s’adapter à leur environnement tout en conservant  » un pied dans le passé « . Ils ont été éduqués différemment et doivent s’adapter à cette nouvelle société numérique.

Entretien entre Thomas Stenger et Marc Prensky

En 2014, Thomas Stenger, auteur de « Digital natives : Culture, génération et consommation » a réalisé un entretien avec Marc Prensky. Soit 13 ans après ses écrits sur la notion de « digital natives ».  Il me semblait pertinent de vous relater les éléments importants de cet entretien afin de montrer la prise de recul de l’auteur à ce sujet.

• Le terme « digital natives » comme métaphore :

« Le plus important, c’est de bien garder à l’esprit que les termes « digital natives » correspondent à une métaphore. C’est simplement un moyen de parler d’un phénomène général que la plupart d’entre nous perçoit d’une façon ou d’une autre. Je suis fier d’avoir créé cette métaphore qui est désormais utilisée communément à travers la planète, et j’espère d’une façon ou d’une autre, elle a apporté quelque chose aux gens »

• Cette métaphore a provoqué de vives critiques :

« Certains chercheurs et universitaires m’ont surpris en prenant cette métaphore, au premier degré, et en essayant de prouver ou de réfuter son bienfondé. Je pensais qu’ils l’utiliseraient d’une meilleure façon. »

J’espère que ce premier article vous aura passionné tout autant que moi. Mon mémoire sera terminé pour fin septembre 2022. En attendant, je vous laisse réfléchir à cette problématique.

Sources: 

Digital natives: Culture, génération et consommation – Thomas Stenger – Google Livres