Marceau Bardout entrepreneur & étudiant

Marceau Bardout entrepreneur & étudiant au sein du MBADMB

Marceau Bardout est entrepreneur et étudiant. Il est étudiant au sein du MBADMB de Lille. Lors du premier confinement il a créé Marsault aux cotés de sa sœur Marie. Marsault est une marque de bougies artisanales « upcyclées », faites à partir de cire de soja et coulées dans des fonds de bouteilles de champagne. Ces bougies champenoises font un carton.  Je suis allée à sa rencontre.

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• Peux-tu te présenter Marceau ?

Ma devise « Vivre le moment présent »

Je suis un peu GEEK, j’aime bricoler les ordinateurs, utiliser des casques de réalité virtuelle… J’ai de l’appétence pour le monde du digital.

J’ai commencé mes études supérieures par une licence en économie et gestion. Et une amie m’a parlé de l’EFAP, nous nous sommes rendus au salon de l’étudiant et j’ai découvert l’école et les programmes qu’elle proposait. J’ai tout de suite été attiré par le programme du DMB. J’ai donc intégré l’EFAP en 4e année puis j’ai rejoint le MBA Marketing Digital et Business cette année.

• D’où vient cette envie d’entreprendre ?

J’ai toujours baigné dans le monde de l’entrepreneuriat. Mon père a plusieurs entreprises dans les combustibles et c’est la troisième génération. Sa compagne est viticultrice. J’ai cette fibre.

• Tu as cofondé Marsault avec ta sœur. Le sujet de l’association est une vaste question en entrepreneuriat. Comment as-tu pris cette décision ?

C’était comme évidence et puis nous nous connaissons par cœur.

L’entrepreneuriat à deux c’est extrêmement riche, ça te permet de confronter tes idées, de te remettre en question. Mes idées seules n’auraient pas marché, les idées de ma sœur non plus, c’est la rencontre des deux qui a créé Marsault.

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• Comment a commencé l’histoire de Marsault ?

Alors, ça a été progressif.

Lors de mon stage de 4^e année à l’EFAP, j’avais peur de m’ennuyer le soir, je voulais m’occuper. Ma sœur avait fini ses études, elle était commerciale en CDI dans la région pour une marque d’alcool. On a toujours été très proche avec ma sœur et on se disait souvent « Et si on démarrait une aventure entrepreneuriale ensemble ? ».

On voyait nos potes faire une marque de tee-shirt… une marque d’alcool. Nous trouvions ça super intéressant.

Et, on a commencé à réfléchir et à avoir des idées. Au début nous voulions faire des tee-shirts, on se disait « On a que la com à faire, on brode, c’est à la mode. » On commençait à se renseigner pour des brodeuses…

Je voulais bien faire des tee-shirts mais on avait aucun avantage à la faire plus que quelqu’un d’autre. Nous ce que l’on avait c’était : des bouteilles de champagne vides et des accès aux sources de nos entreprises familiales, le transport.

Et un matin ma sœur se réveille « on va faire des bougies dans des culs de bouteille de champagne ».

• Comment as-tu réagi à cette idée Marceau ?

Je n’y connaissais rien mais ce fut un coup de cœur.

On a commencé à regarder des tutos sur YouTube. Notre première réaction « Tu mets de l’eau chaude, tu mets de l’eau froide et ça fait une belle bougie ! ». Plus sérieusement, les premiers tests étaient catastrophiques. Beaucoup plus compliqué que ce que l’on c’était imaginé. Quand je revois nos premiers prototypes… Pendant 6 mois nous avons fait des tests, 500 balles de tests… ce n’était pas rien à l’époque. Ça fait une somme quand tu es étudiant.

Simultanément on a commencé à doucement construire la marque.

• Qu’avez-vous fait lors de l’annonce du premier confinement ?

Lorsque l’annonce du premier confinement tombe, la situation change. Ma sœur est en chômage partiel, mon stage est annulé. Nous avons trois mois devant nous de temps libre. Plus rien ne nous arrête, on développe la marque !

• L’identité graphique de Marsault est caractéristique de vos origines champenoises ?

Alors, Il faut savoir que cette étiquette n’a rien à voir avec nos envies de départ. Ma sœur souhaitait une étiquette hyper graphique inspirée par l’alcool la Suze. Un style très graphique, très pétillant, très jeune et de mon côté je voulais quelque chose de très traditionnel et me rapprocher du monde du vin. Nous n’étions pas d’accord.

Et pour l’anecdote, le logo je m’en suis inspiré sur un camion. Je me rendais à mon stage un matin et j’ai vu un camion sur lequel apparaissait un graphisme similaire, une espèce de capsule de champagne. Je savais que c’était exactement ce qu’il nous fallait ! Nous y avons ajouté une petite touche de couleur, le vert du logo, c’est le vert bouteille, le vert écologie. Et force de temps et d’essais nous avons fini par sélectionner l’étiquette de Marsault !

Au-delà de l’identité graphique, Marsault c’est une aventure humaine et il y a quelque chose dont nous sommes très fiers ce sont les pochons qui protègent nos bougies réalisées par notre maman.

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• Quel événement a signé le début de l’activité économique de Marsault ?

Officieusement, nous avons commencé à vendre les bougies à nos proches. Ils nous soutenaient énormément. Les retours étaient bons. Puis on a lancé notre communication. Posté de belles photos sur Instagram.

La communication prend bien et nous sommes contactés par la première boutique qui souhaite proposer les bougies à sa clientèle.

Le 19 juin 2020, Marsault est disponible dans un concept store à Reims ! Et en une semaine nous en vendons 20 bougies ! Incroyable. Nous étions aux anges.

C’était le top départ d’une belle aventure. Un deuxième point de vente nous contacte, puis un troisième, un quatrième… Et Noël arrive, les bougies c’est un produit saisonnier, la demande était très forte.

• Comment avez-vous fait à quatre bras ?

Ça marchait du tonnerre. Nos amis, nos familles, ont répondu présents et nous avons produit tous ensemble !

Aujourd’hui, nous sommes toujours très entourés, cependant nous avons tous les deux repris une activité annexe. Ma sœur est toujours en CDI et pour ma part je suis activement la formation du MBADMB. Nous nous consacrons à la production des bougies le week-end exclusivement.

• Votre atelier est localisé à Hautvillers, cette commune que beaucoup appellent « le berceau du Champagne », une coïncidence ?

Coïncidence je ne pense pas. Nous avons déménagé à mi-parcours et nous sommes localisés à Hautvillers, le berceau du champagne, le lieu de Naissance de Dom Pérignon. Il a découvert l’effervescence du champagne si ce n’est pas un signe.

• Quelle est votre vision d’avenir ?

Comme je te le disais, je vis le moment présent !

Le 1er avril 2021 nous deviendront officiellement une société. En ce moment même nous construisons un nouvel atelier et nous investissons dans des machines. Depuis le début nous ne nous sommes pas versé un seul salaire, dans l’objectif d’investir l’intégralité du profit et de faire grandir Marsault. Et oui, c’est aussi ça l’entrepreneuriat, travailler d’arrache-pied et ne pas être rémunéré. D’ici quelques semaines, une stagiaire va bientôt rejoindre notre équipe ! Et nous continuons à nous développer dans d’autres points de vente.

Beaucoup de projets pas beaucoup de temps. L’entrepreneuriat comme activité annexe c’est du sprint en continu. Mais d’ici quelques semaines je me consacrerai pleinement à Marsault.

• As-tu un conseil d’entrepreneur, une petite pépite que tu aimerais nous partager ?

Je conseille toujours aux personnes qui souhaitent entreprendre de partager cette aventure avec quelqu’un. Seul c’est une aventure très longue, tu as tendance à te conforter et tu peux vite perdre ta motivation.