L’ère du running 2.0

Nous sommes le 28 juillet.  Il fait beau, il fait chaud, les vacances approchent…Et c’est également, pour certains (dont moi), le jour J du début du plan d’entraînement en vue d’un nouveau challenge sportif. C’est pourquoi, pour ce nouvel article, je change totalement d’univers pour vous parler de l’une de mes passions : le running… Mais le running à l’ère du digital !

Parce que si deux mondes se sont bien trouvés, ce sont bien le running (et ses adeptes) et le digital (réseaux sociaux, objets connectés, applications…). Le sujet est vaste, je pourrais lui consacrer plusieurs articles … Donc ceci n’est pas un article exhaustif.  Je vais plutôt ici tâcher d’aborder l’aspect communautaire en parlant réseaux sociaux, applications, influenceurs et initiatives de marques.

Exit la course à pied, place au running 2.0

On estime à 10 000 000 de personnes, la communauté de coureurs en France (trail et course sur route confondus).

Cependant, il y quelques années, la course à pied n’était pas aussi « tendance », ni aussi liée au digital. En fait, ce sont les réseaux sociaux qui ont participé à la démocratisation de cette pratique sportive et à la rendre ultra populaire, jusqu’à ce que le terme disparaisse petit à petit au profit du running. Le mot running a même fait son entrée dans le dictionnaire pour l’édition 2019 ! La course à pied devenue running a donc subi elle aussi sa transformation digitale.

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41% des runners utilisent les médias sociaux

Qui n’a jamais posté une photo « running » sur son compte Facebook ou Instagram ? Aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de publications dédiées au running postées chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde sur un réseau social. Les chiffres sont éloquents :  le #running c’est 44 128 791 publications, #run 33 358 532 publications et #runner 12 947 865 publications sur Instagram !

L’univers du social running a vu naître aussi ses influenceurs « stars ».  En France, on peut citer Le Canard Ivre (32,5K) Mathilde Draeger (43,2K), Amélie Tauziede (79K) ou encore Anne&Dubndidu (114K). Même les grands champions ont appris à travailler leur social branding.  Killian Jornet compte ainsi 557K d’abonnés sur Instagram.

Des « médias » se sont même créés grâce à leur popularité sur les médias sociaux. Les Genoux dans le gif est à la base un tumblr plein d’humour et de dérision sur le monde du trail et de la course sur route. Avec une page Facebook de plus de 23K de fans, l’équipe s’est lancée le défi, cette année, de sortir en version papier. Une campagne de crowfunding plus tard et une revue de 130 pages sans pub paraitra le 30 août prochain !

27% des runners français utilisent des applications lors de leurs sorties.

Le principe du social running ? Partager, s’entrainer, se motiver. Des applications – véritables réseaux sociaux dédiés au running – ont donc naturellement vu le jour comme :

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  • RunStatic : l’une des applications les plus utilisées dans le monde avec plus de 246 millions de téléchargements et 130 millions d’utilisateurs inscrits. 20% des coureurs français l’utilisent selon l’étude Union Sport & Cycle – BVA « La pratique du running en France »
  • Strava : utilisée par 17% des coureurs français, cette application fonctionne selon le principe d’un réseau social.  Il est possible de voir les activités de ses « amis », de les féliciter en leur distribuant des « kudos » ou encore de commenter leurs activités. 1 milliard de courses ont été téléchargées sur l’application en 2017, 627 239 marathons ont été courus en 2017 par les utilisateurs, 35 789 runners ont participé au premier Strava Mile. Les chiffres donnent le tournis ! 
  • Runkeeper regoupe une communauté de plus de 45 millions de runners.
  • Nike + Run Club : l’application de l’équipementier qui regroupe plus de 28M d’adeptes.

22% des runners français font partie d’une communauté de runners sur Internet.

La pratique de la course à pied se fait à 37% toujours seul, 38% en groupe et pour 25% en alternant les deux. Le running 2.0 a vu fleurir sur la toile de nombreuses communautés : d’abord virtuelles, elles se prolongent IRL par l’organisation d’événements (courses pour les marques, sorties pour les crew).

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  • Adidas et ses Adidas Runners, une communauté internationale de runners organisée par villes. A Paris : il y a 10 quartiers, 10 crew qui se rassemblent pour des runs hebdos, qui se challengent tout au long de l’année (en course et aussi sur les réseaux sociaux) pour élire la team de l’année. L’apogée, cette année, a été la création d’une course dédiée AdidasParis10K.
  • Happy Running Crew créé par la blogueuse Chloé Penderie compte aujourd’hui 20,3K abonnés sur Instagram et un #happyrunningcrew utilisé sur 68K de publications. Cette communauté virtuelle s’est aujourd’hui constituée en véritable association à laquelle on peut adhérer.
  • Running Heroes, une communauté pour se motiver. Faire partie de Running Heroes consiste à participer à des challenges pour gagner des cadeaux ou soutenir des associations, profiter des offres exclusives des plus grands marques.

Parmi les petits derniers ?  Air France vient de se lancer  avec Air France Running. L’idée : faire partie d’une communauté internationale de coureurs, relever des challenges pour gagner des voyages, des dossards. Ou encore Tour My Run qui propose d’allier tourisme et course à pied en mettant en relation, touristes coureurs, coureurs locaux pour des rencontres IRL.

Lors de la dernière édition de Viva Technology, j’ai découvert OtSpot. Le concept ? Que ce soit en salle ou à l’extérieur, OtSpot permet de pratiquer son activité sportive, se challenger avec soi-même ou se mesurer à d’autres utilisateurs. Courir ensemble mais chacun de son côté. Grâce à la communauté, l’utilisateur a accès à des parcours pour éviter la routine.

Mais tout n’est pas rose dans la communauté des runners…

Le principe du social running –  je l’ai évoqué plus haut –  c’est donc partager, s’entrainer, se motiver mais aussi se comparer (et oui souvent !), critiquer ou se faire critiquer…

Cette ère du running 2.0 a ainsi vu naître des dérives inhérentes aux réseaux sociaux. Cette pratique sportive plutôt « bon enfant » s’est transformée en compétition 2.0 : à celui qui courra le plus, aura le meilleur RP, les derniers gadgets….

Certains influenceurs ont exprimé récemment leurs « ras-le-bol » sur Instagram face aux critiques parfois acerbes et généralement blessantes sur leurs performances. D’autres ont pris le contre-pied avec le #courirfree, comme Froutak qui a arrêté pendant quelques temps d’utiliser une application running.

Comme n’importe quelle communauté, il y a du bon et du moins bon. Le principal doit rester le plaisir… de la course à pied, des rencontres qui peuvent se faire, des amitiés qui peuvent se nouer !