Le digital au service de la « slow-consommation »

Tendance ou réelle engouement, le consommation « éco-responsable » est sur toutes les lèvres. Portée par l’émergence de Millenials à priori, de plus en plus soucieux de l’environnement que leurs aînés, la « slow-consommation » réussit à s’imposer dans cette société alors caractérisée de « surconsommation », il y a encore quelques années.

Millenials : Ecolos ou économes ?

Selon une étude YouGov dévoilée en fin d’année 2019, 50% des 18-34 ans se disent prêts à changer leur mode de vie de façon à respecter davantage l’environnement – « consommer moins, mais mieux », telle est la nouvelle devise de cette génération… sur tous les aspects ?

L’étude Biocoop, la chaîne de magasins bio française, en collaboration avec Opinion Way (2019) révèle que ce sont les séniors qui montrent l’exemple en matière d’écologie dite plus « traditionnelle » : tri des déchets, achat de fruits et légumes de saisons, réparation de l’électroménager plutôt que de racheter…

Finalement, les millenials adopteraient des habitudes « green » majoritairement lorsqu’il s’agit d’acheter des objets et des vêtements d’occasion, davantage conscients de l’impact de leurs choix de consommation sur la planète, mais également friands d’un luxe plus abordable.

Les clients sont pour une grande part attirés par les prix bas, mais également par cette notion d’exclusivité. En effet, 62% des acheteurs trouvent le marché de l’occasion plus attractif aujourd’hui parce qu’ils recherchent des articles épuisés, en édition ancienne ou limitée.

En plein boom, le marché de la seconde-main devrait progresser en moyenne de 12% par an… (Boston Consulting Group et Vestiaire Collective, 2019), jusqu’à dépasser celui de la fast fashion d’ici 2028 ! (Rapport Thred Up, 2019) Des chiffres qui ne laissent pas indifférents les acteurs de la fast-fashion comme H&M qui, en 2017 investissait 2 millions d’euros dans la société suédoise de seconde main Sellpy. 

Merci le digital !

Bien que la fripe ait su s’installer dans le coeur des consommateurs depuis bien des années, le marché de la seconde main n’aura jamais été aussi convoité que depuis l’apparition du digital. Applications et sites internet dédiés à la seconde-main ne finissent plus de se développer.   

Dans le « top of mind » : Vinted – sans doute l’exemple le plus frappant. Selon médiamétrie, 1,5 millions de visiteurs le consulte quotidiennement, ce qui place ce site de revente entre particulier dans le top 5 du e-commerce (sans rappeler sa levée 128 millions d’euros, et sa valorisation d’un milliard d’euros en novembre dernier). 

A l’image de SloWeAre, certaines entreprises jouent sur le besoin de transparence et la désinformation des consommateurs. Se caractérisant comme la première communauté de « slow fashion », cette plateforme se veut « éco-responsable » en répondant à toutes les éventuelles questions du consommateur : actualités, carnets d’adresses, conseils pratiques, inspirations et sélections de pièces éthiques. 

Autre tendance : Clear Fashion alias « Le Yuka de la mode ». Développée par deux françaises, l’application permet de découvrir les engagements environnementaux, humains ou encore animaliers de plus de 70 marques. 

Vêtements, meubles, smartphones … et cosmétiques ?

La seconde-main se développe dans plusieurs secteurs et parmi eux, celui des cosmétiques. Rouges à lèvres, fards à paupières, mascaras déjà utilisés commencent à se revendre sur Internet. Une tendance à suivre, qui pourrait bien prendre son envol en 2020. 

D’après une étude IPSOS pour Vogue Business, 49% des sondés voient en la cosmétique de seconde main un moyen de faire des économies et 29% à s’y intéresser pour éviter le gaspillage. De beaux chiffres mais qui ne soulèvent pas un problème majeur : celui de l’hygiène, première raison dissuasive des sondés (68%). 

Pour éviter les problèmes sanitaires, la plupart des plateformes instaurent des règles strictes : seuls les produits cosmétiques neufs et dans leur emballage d’origine sont autorisés. Mais comme les reventes se font de particuliers à particuliers, difficile de connaître la véracité des informations transmises. Ce frein d’achat a permis au spécialiste de revente de cosmétique, Glambot, de proposer à ses utilisateurs un autre système : la plateforme achète les produits aux revendeurs, les reconditionnements, puis les propose à la vente. 

Des solutions qui ne peuvent contrer la contrefaçon, comme l’explique le premier épisode de la série documentaire Broken sur Netflix, où des substances douteuses composaient des produits de grandes marques disponibles à la vente sur Amazon.