Interview – Les agences de communication face à la montée en puissance du digital

Anthony Moysan, fondateur et CEO de l’agence digitale Itme depuis 2017, et désormais intervenant à l’EFAP Paris, s’est révélée être la personne qui pouvait parler au mieux de la création d’agence de communication de nos jours. 

Pour Anthony, la décision de créer son agence s’explique par le sentiment d’indépendance et de liberté. 

Après plusieurs postes dans des grands groupes, et une expérience en Freelance, Anthony, avec 3 autres associé, s’est lancé dans l’aventure de la création d’agence, de son agence digitale. Pour lui, l’objectif était de rapidement croître et transformer « cette idée » en un véritable projet, viable, et sérieux. 

Aujourd’hui, Anthony a réussi à atteindre son objectif : Pouvoir embaucher « des talents » qui travaillent pour répondre aux attentes des clients de l’agence, lui permettant de délaisser l’opérationnel et se focaliser sur le développement de son agence, de la marque Itme. 

Pour avoir atteint cette pérennité, Anthony a adopté les nouveaux codes du monde du travail : fini les ressources internes et fixes à l’agence, désormais la flexibilité est le maître mot. 

Cette flexibilité qui rime avec adaptabilité commence par les équipes d’Anthony : Il fait appel, presque exclusivement à des Freelance. Pour lui, cette méthode lui permet de pouvoir adapter ses équipes à chaque projet, et de pouvoir répondre au mieux aux attentes de ses clients. 

Deuxième vecteur de flexibilité, les locaux. Plus besoin d’avoir des locaux situés dans les quartiers chics de Paris pour donner confiances aux clients, un simple espace dans un complexe en co-working suffit. 

Cette flexibilité, Anthony l’avoue, n’aurait pas été possible dans une agence de communication plus classique. Le fait d’être un pure player, spécialisé dans les nouveaux moyens digitaux de communication, lui a permis de rapidement se développer grâce à cette flexibilité et cette adaptabilité. Pour lui, le digital est une force mais également une menace. 

Il l’explique par la nécessité d’être toujours capable de proposer les dernières tendances digitales, et pour cela, il se doit d’avoir dans ses équipes les « jeunes talents » formés à ces nouvelles technologies. Cette rapidité de transformation des demandes lui permet d’avoir sans cesse des perspectives de développement, tout en devant veiller constamment à ne pas accumuler du retard, vis à vis des concurrents sur un secteur ultra-concurrentiel. 

Le témoignage d’Anthony confirme la tendance qui se dessine depuis plusieurs années. Le digital est un nouvel El Dorado, et le secteur de la communication l’a bien compris. Les codes changent, les agences adoptent de nouveaux modes de fonctionnement : le digital est un secteur qui évolue, et les agences de communication qui souhaitent peser dans ce monde doivent elle aussi évoluer. 

Dans un secteur victime d’une certaine morosité ambiante et une baisse des budgets, les agences de communication ont pu reprendre un nouveau souffle depuis quelques années, et ce grâce au digital. 

Cette évolution positive provient largement du monde du web (les recette digitales ont progressé de 17%) et notamment de la très forte hausse enregistrée par l’activité du display social (+63%). 

Avec ce boom du digital, sont apparues de nouvelles agences 2.0, avec des modèles de fonctionnement, d’organisation et de production disruptifs, marquant un virage dans l’histoire des agences de com’. 

Ces nouvelles agences, les pure player, sont spécialisées et expertes dans la communication numérique. Elles surfent sur une véritable niche, ce qui représente une véritable concurrence pour les agences de communication classiques et globales. Le web et le numérique représentent aujourd’hui un enjeu majeur pour les annonceurs, la plupart d’entre eux préférant confier ces projets techniques à ces nouvelles agences 2.0, au fait des dernières avancées et tendances, plutôt qu’aux agences traditionnelles, même si celles-ci essayent aujourd’hui d’intégrer au sein de leurs écosystèmes des services semblables à ceux des agences pure player.