Interview de Jean-Michel HUET le digital en Afrique 

Interview de Jean-Michel HUET, le digital en Afrique 

Auteur de l’ouvrage : « Le digital en Afrique – Les cinq sauts numériques », Jean-Michel HUET livre son opinion sur le thème du secteur de la santé en Afrique de l’Ouest. Il partage les solutions liant numérique et santé pour permettre une santé plus accessible dans les zones rurales d’Afrique de l’Ouest.

Cette interview a été réalisée dans le cadre de l’écriture de la thèse professionnelle : Le numérique au service de la santé en Afrique de l’Ouest : comment le numérique peut-il permettre une santé plus accessible et préventive dans les zones rurales en Afrique de l’Ouest ?

Pour vous quelles sont les principales difficultés dans le secteur de la santé en Afrique subsaharienne ?

« Globalement, en Afrique Subsaharienne on distingue différents types de difficultés. Tout d’abord il y a le manque d’équipements et de ressources : il n’y a pas assez d’équipements. D’après différents rapports de l’OMS, le ratio entre le nombre d’hôpitaux et de médecins est extrêmement faible. Mais ce n’est pas tout, le personnel de santé n’est pas assez qualifié !

On peut également noter une inégalité d’équipements et de personnels de santé entre les différentes zones et régions. Il y a plus de médecins en zone urbaine plutôt qu’en zone rurale.

Au niveau de l’accès aux médicaments à destination des professionnels de santé et des patients, on constate un problème d’accès. En effet, avec le contrôle des douanes, les délais d’acheminements sont assez longs. De plus la plupart des populations n’ont pas accès à de couvertures médicales, le prix des médicaments est assez excessif.

De ce fait, un trafic de faux médicament est installé dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Ce marché illégal est plus rentable que celui des drogues et entraine des conséquences humaines dramatiques. »

    Quelles sont les difficultés au niveau du suivi des patients dans les zones rurales ?

    « Au niveau du suivi des patients, il y a une absence d’administration et de dossier médical mutuel dans de nombreux pays. Il est donc très compliqué de pouvoir suivre un patient des zones rurales.
    Par exemple, lorsqu’une personne change de régions, ses informations pathologiques peuvent être perdues, parfois il y a des manques d’information. »

    Mais alors de quelles solutions peut-on parler pour contrer ces manques d’infrastructures humains et matériels ?

    « Pour contrer ce manque d’infrastructure, des solutions existent comme la télémédecine présente depuis plus de 10 ans sur le continent.
    Les africains en sont déjà̀ adeptes. Par exemple rien que le fait d’envoyer une photo d’une blessure ou plaie par téléphone mobile ou par WhatsApp à un membre de personnel de santé, correspond à de la télémédecine.

    Si cette télémédecine se développe considérablement, elle pourra non seulement permettre la formation de personnels de santé qualifiés mais également permettre la prise en charge des patients les plus vulnérables des zones rurales. Et ainsi, permettre une santé plus accessible. »

    Le digital en Afrique