La fresque du numérique : comprendre l’impact du numérique sur la planète

La fresque du numérique : comprendre l’impact du numérique sur la planète

Technology is the answer, but what was the question ?

Cedric Price

Lors d’un voyage en Thaïlande j’ai réalisé un atelier mêlant fresque sur le climat et fresque du numérique, un moment de partage très intéressant et enrichissant que j’ai envie de vous partager aujourd’hui. C’est d’ailleurs suite à cet atelier que j’ai pu rencontrer Cecile Delettre, une professionnelle du marketing responsable.

Dans un monde où le numérique ne cesse de grandir et de prendre de plus en plus de places que ce soit dans nos vies ou dans la société en général, il est important de questionner son impact sur la planète.

C’est dans ce contexte que les fresques sur le numérique voient le jour. Aurélien Déragne et Yvain Mouneu créer en 2019 l’atelier de la fresque sur le numérique. Depuis, plusieurs mises à jour ont été faites avant de céder les droits d’exploitation à l’association de la fresque numérique, pour permettre une plus large diffusion de l’atelier et ainsi sensibiliser le plus de personne possible.

Livre de Donald Miller "Building a Story Brand"

L’atelier de la fresque numérique, concrètement qu’est-ce que c’est ?

Concrètement il s’agit d’un atelier ludique et pédagogue, qui nous permet de mieux comprendre les enjeux environnementaux du numérique. Un travail en équipe, qui mise sur l’intelligence collective.

Le but de ce « serious-game » est de sensibiliser et de former aux enjeux environnementaux du numérique.

L’atelier est scindé en quatre parties et vise à expliquer les grandes lignes des actions à mettre en place pour tendre vers un numérique plus vert. L’idée est d’amener les participants à échanger sur le sujet et à en parler en rentrant chez eux, à leurs amis, leurs enfants ou leurs parents.

C’est un atelier qui se fait de préférences en présentiel pour des raisons évidentes de facilitation des échanges mais un format disctanciel est aussi possible.

Comme dit précédemment, l’atelier est construit en quatre étapes :

1. La compréhension : Les participants s’emparent du jeu et des cartes qui le compose. En équipe de 4 à 8, ils identifient les cartes et les placent ensuite sur la table et dessinent des liens entre eux pour construire une « fresque » ;

2. La créativité : Les participants échanges entre eux en illustrant leur propos, puis, pour bien s’approprier le contenu et créer un esprit d’équipe, ils choisissent un titre pour leur fresque ;

3. La restitution : Une fois le travail de chaque équipe terminé, les équipes vont présenter à tour de rôle leur fresque, son titre, ses messages clés, l’animateur en fera ensuite une restitution orale ;

4. L’action : Une fois ce moment d’échange terminé, les participants prennent connaissance des cartes action. Des cartes qui permettent de voir quelles actions il est possible de mettre en place pour pallier les difficultés identifiées dans la fresque. L’idée n’est pas de faire une liste exhaustive, mais bien de retenir les actions les plus pertinentes et d’essayer de les appliquer.

Un atelier qui éclaire sur des sujets méconnus

Dans l’esprit général des gens, le numérique est immatériel, il ne pèse rien et donc ne pollue pas beaucoup. La donnée n’a pas de valeur, une recherche sur Google ne nous coute pas d’argent, par conséquent il est normal que dans l’inconscient collectif, le numérique soit quelque chose de dématérialisé, complètement virtuel.

Tout l’objectif de la fresque du numérique est de nous faire comprendre qu’au contraire le numérique est bel et bien matériel et qu’il pollue beaucoup plus qu’on ne le pense.

Lors de l’atelier plusieurs éléments sont mis en avant :

On nous parle d’obsolescence programmée poussant à la surconsommation, de sac à dos écologique ou encore plus concrètement des émissions de gaz à effet de serre.

C’est d’ailleurs un graphique sur les émissions de gaz à effet de serre, représentant la répartition des émissions de GES du secteur du numérique, qui m’a le plus interpellé.

 

émissions de gaz à effets de serre

Ce graphique met en avant la part en pourcentage que représente le numérique en émission de GES, comparé aux autres activités humaines. Le numérique représente à lui seul 3 à 4% des émissions humaines. Sur ce graphique on constate également que l’usage de nos équipements numériques représente 26% de ces émissions et que la part la plus importante est la fabrication de ces équipements (40%).

Les 7 messages à retenir de l’atelier

Pour aller plus loin, une fois que l’atelier nous a ouvert les yeux sur les enjeux environnementaux du numérique, l’idée est que les participants retiennent au moins 7 messages importants :

    1. Le numérique n’a rien de dématérialisé ou de virtuel, il est très matériel ;
    2. Ce qui a le plus d’impact environnemental ce sont les terminaux utilisateurs ;
    3. Il faut extraire d’énormes quantités de minerais pour fabriquer un équipement ;
    4. Le recyclage n’est pas efficace, c’est une solution partielle ;
    5. Les ressources en métaux et en énergies fossiles sont limitées et se raréfient ;
    6. À cause de l’effet rebond, la technologie seule ne résout pas les problèmes ;
    7. Un autre numérique est possible.

L’idée dans cet article n’est pas de vous expliquer point par point ce qu’on apprend lors d’un atelier comme celui-ci. Simplement de mettre en avant ce type de méthode pour éveiller les consciences et sensibiliser la société aux enjeux environnementaux du numérique.

C’est le septième point important à retenir, un autre numérique est possible, il existe des solutions et des manières de consommer plus durable et de manière plus réfléchie.

Ce que je retiens de cet atelier est qu’un monde sans numérique n’est plus possible, mais que pour exister de manière durable nous devons tendre vers une sobriété numérique.