Un mercredi après-midi à l’EFAP Paris, nous nous attendions à un cours ordinaire dans le cadre du MBA Digital Marketing & Business. Mais, nous étions surpris par un atelier aussi bien ludique qu’enrichissant, qui nous a transmis de façon simple, mais impactante, les enjeux environnementaux et sociaux du numérique.
Nous avons participé ce jour-là à la Fresque du Numérique.
Quand on parle de numérique, la première chose qui nous vient à l’esprit est le mot « virtuel » !
Aussi surprenant que ce soit, le numérique n’a rien de virtuel ou dématérialiser. Il est au contraire bien matériel.
C’est étonnant, n’est-ce pas ? Mais, la réalité dit que nous ne pouvons pas avoir accès à ce monde « virtuel » sans nos appareils tangibles (smartphones, ordinateurs et autres objets connectés).
Les appareils numériques :
Ce n’est pas le premier article dans lequel je parle de l’impact environnemental de nos équipements et des énormes quantités de minerais nécessaires à leurs fabrications.
Pour citer quelques chiffres :
Un smartphone nécessite 200kg de ressources pour sa fabrication, et fait 4 fois le tour du monde avant d’arriver en boutique.
Un ordinateur de 2kg nécessite 800kg de ressources pour sa fabrication et plusieurs milliers de litres d’eau douces.
Choquant non ?
Ces petits appareils que nous transportons avec nous n’importe où, contiennent autant de ressources et d’eau !
Mais, ce n’est pas tout !
Découvrons ensemble les différentes facettes cachées.
Internet
Que pouvons-nous faire avec nos appareils de nos jours, sans internet ? Quasiment Rien.
62% de l’humanité utilise internet, et le volume de données échangées augmente de façon exceptionnelle.
Et, 80% des flux de données sont des vidéos.
Mais, pour fonctionner, Internet a besoin d’une infrastructure de réseau, et également de data centers pour stocker et traiter le grand flux de données.
Et ceux-ci ne fonctionnent certainement pas sans Energie !
Pour expliquer le concept d’une façon plus simple
La Fabrication d’appareils, la fabrication du réseau et les data centers nécessitent des métaux.
Le fonctionnement des appareils, des réseaux et des data centers nécessitent de l’électricité.
La fabrication d’électricité nécessite la consommation d’Energie fossile, donc de l’émission de Gaz à effet de serre qui contribuera, par consequent, au dérèglement climatique.
Le numérique est responsable de 3 à 4% des émissions de GES d’origine humaine.
Afin d’obtenir les métaux et l’énergie fossiles nous avons besoin de procédés industriels, très consommateurs d’énergie, qui sont l’extraction et le raffinage.
Leurs conséquences :
- Impact Social, par le travail des enfants, le manque de protection et les salaires insuffisants ;
- Pollution des sols, de l’eau et de l’air, par des matières toxiques émises lors du processus ;
- Stress hydrique, par la consommation massive d’eau douce ;
- Pénurie des ressources naturelles, qui sont limitées et deviennent de plus en plus rares.
Quand c’est rare, c’est cher !
Alors ces pénuries contribueront à des tensions géopolitiques et des ruptures de continuité des services numériques.
Nous sommes donc d’accord que la fabrication du numérique a un impact social et environnemental, mais où vont tous ces outils après leurs utilisations ? Dans nos tiroirs ou nos poubelles.
Déchets numériques :
Que ce soit des outils anciens qu’on ne peut pas mettre à jour, ou simplement une envie de changement due à une nouvelle offre, un nouveau forfait ou autre. Ces appareils sont nos déchets électroniques et électriques.
88% des Français changent de smartphones alors que l’ancien fonctionne encore.
On estime 100 millions de smartphones inutilisés dans les foyers français.
Où vont ces déchets ?
Notons 3 choix :
- En exportation illégale ou décharge sauvage sous des conditions humaines et environnementales désastreuses.
- En enfouissement et incinération qui a pour conséquence la pollution de l’eau, du sol et de l’air.
- En « recyclage » partiel puisqu’une faible partie de la matière sera séparée et recyclée, et la majeure partie non recyclable ira en enfouissement et incinération.
Pour résumer :
La fabrication d’appareils, la fabrication de réseaux et data centers et la consommation d’énergie:
- auront un impact social et éthique important ;
- contribueront à la destruction de la biodiversité ;
- impacteront la santé physique due aux maladies générées par la pollution ;
- affecteront la santé mentale due à l’usage intensif du numérique.
Et, tout cela va s’empirer à cause de « l’Effet Rebond », qui est une augmentation de nos usages et une adaptation de nos comportements avec l’évolution des nouvelles technologies (ex : 5G).
Comment agir ?
Il faudra commencer par comprendre le problème afin de revoir nos usages, réduire la quantité et allonger la durée de vie de nos appareils.
La Fresques du numérique nous a proposé 20 actions à faire individuellement et/ou en collectivité. On nous a également demandé de choisir une ou deux actions à appliquer en un premier temps, pour passer aux autres à fur et à mesure.
J’en ai choisi deux:
- Prolonger la durée de vie de mes appareils en utilisant une housse, une coque, une protection d’écran, etc…, et en évitant les températures et les niveaux de charges extrêmes.
- Faire preuve de sobriété numérique en modérant mes achats en matériel et mes usages du numérique, afin d’éviter les multiples effets rebonds.
En espérant pourvoir appliquer ces actions, j’en fais une troisième indirectement, en écrivant cet article, la sensibilisation.
Le but n’est pas d’éliminer le numérique de nos vies, mais d’optimiser son utilisation, sa surconsommation et sa surproduction.
Enfin, un petit conseil, n’hésitez pas à participer aux ateliers de la Fresque du numérique pour approfondir vos connaissances sur les enjeux environnementaux et sociaux du numérique.