La blockchain utilisée pour agir positivement sur la planète !

La Blockchain, une des plus  grande révolution depuis la création d’Internet, est connue pour l’utilisation des crypto-monnaies. Aujourd’hui cette technologie est développée par des startups innovantes dans des domaines aussi variés que l’énergétique ou l’alimentaire.

Qu’est-ce qu’une blockchain ?

La blockchain est une technologie de stockage numérique et de transmission d’informations transparente et sécurisée.

Ce qui la différencie d’autres modes de stockage, c’est la transparence de l’information (tous les acteurs préalablement autorisés peuvent avoir accès à l’information) ; la décentralisation (aucune autorité centrale n’a le contrôle, ni ne la possède) ; une sécurité optimisée (grâce à la réplication des contenus sur de multiples serveurs mais également grâce à la cryptographie).

Concrètement, il s’agit d’un registre immense regroupant toutes les transactions utilisées par les utilisateurs.

La première application de la blockchain a été utilisée pour effectuer des transactions financières sans banques via les crypto-monnaies. La crypto-monnaie historique est le bitcoin, l’idée étant de créer une monnaie indépendante des banques centrales, donc hors de contrôle des instances publiques. D’autres crypto-monnaies ont été créées par la suite , on peut en recenser 1200 dans le monde. Le système de blockchain permet de certifier les échanges sur le réseau de chaque monnaie virtuelle.

Peu à peu, l’utilisation de la blockchain s’est étendue. Le secteur bancaire met en place des blocks afin d’accélérer, de sécuriser et de réduire le coûts  de leurs transactions. Pour exemple certains établissements bancaires, Société Générale, Natixis, Deutsche Bank, HSBC, KBC, Rabobank, Unicredit et Banco Santander, ont crée une coentreprise qui gérera et distribuera leurs solutions au printemps 2018.

Le domaine de l’assurance est également actif . AXA assurance, dans un soucis de sécurisation et de fluidité des données, mais aussi d’amélioration de la confiance du consommateur, a mis en place des contrats d’assurance via la technologie  de la blockchain.

Bien que les blockchains soient très connues dans les domaines financiers, elles sont désormais appliquées à d’autres domaines.

Réduction du gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire des produits frais, se trouve, pour la plus grosse part dans le processus d’acheminement entre le producteur, les plateformes de distribution et les points de ventes. Aux Etats-Unis, on compte 218 millions de Dollars de pertes par an selon l’ONG Natural Resources Defense Council.

L’entreprise américaine Zest propose d’utiliser la technologie de la blockchain couplée aux IOT (Internet Of Things : objets connectés), afin d’optimiser le process de supply chain, dans le but de réduire les coûts liés aux pertes.

Zest labs installe des capteurs, qui sont associés à une application mobile, sur les palettes de produits frais. Toutes les données sont enregistrées par l’exploitant.  Grâce à la blockchain, toutes ces données, volume, positionnement géographique, température, sont partagées par tous les membres de la chaîne de valeurs. Cela permet de de prendre des mesures, des décisions très rapidement, par exemple pour rediriger une livraison.

Améliorer la transparence des produits agricoles

Les réglementations sont de plus en plus exigeantes en matière de transparence des produits agricoles. La startup Ripe.io basée à San Francisco, propose une solution qui s’appuie sur une blockchain, et la technologie de la société  Analog Device. Ils se penchent plus particulièrement sur la production de tomates.

Le fabricant, AnalogDevice, a mis en place un system de monitoring des fruits afin de gérer la fertilisation, l’arrosage et les maladies. Ripe.io grâce à un scanner et à l’utilisation de la blockchain analyse la qualité des différentes variétés de tomates : relevé PH, sucre, sel, qualité de l’eau, niveau d’exposition au soleil, qualité de l’air, …

Cette solution permet à la fois d’améliorer la production pour une meilleure qualité de produit mais également de partager les données concernant la provenance et les méthodes de productions.

Les énergies renouvelables

LO3 Energy

LO3 Energy, entreprise basée à New York, propose une utilisation de la blockchain afin de développer la vente d’énergies renouvelables. Sa solution fonctionne en corrélation avec des smart grids (réseaux de distribution d’énergie intelligents) existants, notamment les panneaux solaires installés sur les toits des logements de Brooklyn. LO3 Energy propose aux habitants de revendre leur production à d’autres habitants. En effet, ceux qui ne possèdent pas de panneaux solaires peuvent également acheter de l’électricité issue de la production de leurs voisins. L’IOT Exergy installé dans les foyers assure le suivi de la consommation et de la production d’électricité. Les usagers, producteurs et consommateurs, peuvent gérer leur consommation, leur fournisseur et leur apport en énergie au réseau directement via l’appli mobile.

Power Ledger

Power Ledger est une entreprise australienne fondée en 2016 et spécialisée dans la gestion de la distribution d’énergie qui permet également d’acheter et de revendre de l’électricité localement, les échanges étant vérifiés par la blockchain. De la même manière une personne ayant des panneaux solaires sur le toit de sa maison peut vendre une partie de sa production à ses voisins, et ce sans passer par un fournisseur d’électricité classique, via la plateforme Power Ledger. Cela permet aux acheteurs de payer leur électricité un peu moins cher tout en permettant aux producteurs-consommateurs de gagner un peu plus. Cela pourrait également se faire avec de l’éolien.

Power Ledger fonctionne avec deux types de jetons, POWR et Sparkz. Les jetons POWR permettent d’utiliser la plateforme Power Ledger. Les jetons Sparkz sont des jetons temporaires servant en quelque sort de dépôt de garantie.

Le consommateur précommande des Sparkz auprès de l’hôte d’une application en utilisation la monnaie locale (ici le dollar australien).

Le consommateur utilise ensuite ses Sparkz pour acheter l’énergie à d’autres producteurs-consommateurs. Si la valeur d’un kWh est de 10 cents, alors 10 Sparkz sont fournis au producteur pour chaque kWh consommé.

Le producteur échange ses Sparkz à l’hôte d’application contre du fiat (par exemple en dollars australiens).

Bouygues Immobilier, Microsoft, Energisme et Stratum

En France, Bouygues Immobilier a développé un projet avec Microsoft, Energisme et Stratum, dans le quartier Confluences à Lyon.

« Nous voulons permettre aux habitants d’un écoquartier de bénéficier d’une énergie solaire d’origine certifiée, provenant de panneaux photovoltaïques dans le voisinage du consommateur, explique Olivier Sellès, responsable innovation énergie et Smart Grids chez Bouygues Immobilier. Il existe des procédés fournissant la proportion d’énergie verte dans l’électricité livrée au consommateur. Mais rien jusqu’ici pour en identifier l’origine de production. »

Le recours à une Blockchain privée, développée par la start-up Stratumn, comble ce manque.

« Nous avons bâti un outil pour déployer cette technologie dans ce projet, confie Nicolas Julia, directeur de la stratégie de développement de Stratumn. C’est un moyen simple et à bas coût de certifier l’origine de l’énergie proposée au consommateur tout en garantissant la protection de la vie privée.« 

Comme nous pouvons le constater, le champ d’application des blockchains n’en est qu’à ses débuts. Nous ne faisons que découvrir chaque jours de nouvelles possibilités. Des réflexions sont menées, par exemple, sur l’application des blockchains dans le suivi et le partage des dossiers médicaux.