
L’éthique au cœur des préoccupations françaises
Jeudi dernier, l’Assemblée nationale a adopté une résolution de reconnaître “ officiellement les violences perpétrées par les autorités de la République populaire de Chine à l’encontre des Ouïghours comme constitutives de crimes contre l’humanité et d’un génocide ». Les Français ont pris connaissance de ce drame le 25 septembre 2019 grâce à un post Instagram du politique Raphaël Glucksman. Mais, c’est durant le premier confinement que les post de celui-ci ont pris plus d’ampleur, plus particulièrement le post du 14 mai 2020. Ainsi, cette publication a dénoncé le rôle de plus de 84 marques dans le génocide des Ouïghours. Elle a également incité les Français à se tourner vers une mode plus responsable et donc changer leur mode de consommation.
Depuis que la crise sanitaire occupe notre quotidien, le marché de la fast-fashion n’a plus le vent en poupe. La grande gagnante est la fashion Zéro Waste. Cependant, je me dois de compléter l’article « La mode, la crise sanitaire et une nouvelle manière de consommer » de Lucie Dubut en expliquant comment s’illustre ce mode de consommation.
“Après s’être penché sur l’étude « zOOms » de l’Observatoire Cetelem liée au coronavirus, faite en mars, avril et en juin 2020, nous apprenons que 58 % des personnes interrogées ont déclaré choisir une consommation plus responsable.”
La question que vous pouvez vous poser, c’est comment les Français peuvent se tourner vers une consommation plus responsable ? Réponse : La Fashion Zéro Waste. Elle consiste à réduire sa consommation et changer son rapport aux vêtements. Je vous présente donc un guide pour vous indiquer comment consommer des vêtements dans une démarche plus responsable.
Guide de la Fashion Zéro Waste

- Se tourner vers des marques plus responsables : Qui sont-elles ? Ce sont des marques qui vont produire localement, avoir un circuit court et surtout des produits de qualité qui vont durer dans le temps. Exemple : Make my lemonade, est une marque totalement transparente sur la provenance de leurs vêtements et leur composition. Cette marque a adopté un modèle “d’édition limité” afin de ne pas surproduire.
- Se tourner vers un service de location : Il est désormais possible de changer régulièrement sa garde-robe sans accumuler les vêtements dans son placard. Si vous avez constamment besoin de changement, le service de location est parfait pour vous. On peut trouver différentes formules de location soit vous choisissez la période à laquelle vous souhaitez emprunter le vêtement ou soit vous vous abonnez afin de recevoir tous les x temps de nouveaux vêtements. Ce service se démocratise de plus en plus au point où les marques s’y mettent, comme Maje. Exemple : Le Closet, propose un service de location sous le modèle de l’abonnement.
- Faire ses propres vêtements, ses propres objets : Il est dorénavant facile d’apprendre à créer quelque chose grâce à notre ami Google. On a deux mains, autant les utiliser ! Exemple : Marilou Studio, est une marque de patrons destinés aux débutants. Chaque patron est accompagné d’une vidéo tuto, qui reprend étape par étape le processus de création.
- Se tourner vers la seconde main et l’up-cycling : La seconde main consiste à consommer des vêtements ou objets d’occasion. De ce mode de consommation en découle un autre qui est l’upcycling. Il a pour principe de transformer la fonction d’un objet en une autre fonction. D’après l’étude “La mode sans dessus-dessous” de l’ADEME, les Européens se débarrassent de 4 millions de tonnes de vêtements par an. 80% de ces vêtements finissent enfouis ou incinérés. Ces 80% représentent de la matière première qui aurait pu être utilisée. Où peut-on retrouver cette matière première ? Chez Emmaüs, dans les friperies (online et offline), sur des applications comme Vinted, dans des brocantes, et bien d’autres lieux consacrés à cela. Exemple : Pauline, youtubeuse, partage à travers ses vidéos YouTube ses idées pour transformer des vêtements en d’autres. On peut également trouver sur ses réseaux sociaux ces dernières trouvailles chez Emmaüs ou Vinted.
Dernier conseil pour consommer plus responsable, adopter la “Slow Fashion”. C’est-à-dire consommer moins et surtout écouter ses besoins, plus que ses envies. Il s’agit aussi de réfléchir longtemps avant de procéder à l’acte d’achat d’un produit.
Le pouvoir du digital en faveur d’une mode plus responsable
Ce phénomène a vu émerger des plateformes favorisant le troc et la seconde main. L’une des plus connues en France est : Leboncoin. Tous les mois, la plateforme recense plus de 29 millions de visiteurs qui s’y connectent. Il y a environ 800 000 annonces publiées chaque jour. Cependant, depuis quelques années, Leboncoin est concurrencé par la plateforme lituanienne. Cette dernière a décidé de se spécialiser dans le textile. Il s’agit bien évidemment de Vinted. 18 millions de Français sont inscrits sur cette plateforme. Elle a été fortement dopée par la crise sanitaire. Qui n’a pas fait le tri de ses placards durant le premier confinement ? Durant cette période, Vinted a connu une croissance de 9%. Ces deux entreprises ne sont pas les seules sur le marché. Des applications voient de plus en plus le jour comme Vestiaire Collective (entreprise française qui assure une meilleure CX) et Depop.
Les réseaux sociaux ont aussi sensiblement participé à ce phénomène. Comme mentionné dans le guide, il est facile d’apprendre à coudre grâce à Google, mais aussi grâce aux créateurs de contenu. Ces derniers agissent chacun à leur manière en dénonçant l’achat et l’incitation à l’achat (couture, haul seconde main, vidéo informative, interviews, guide bonnes adresses, etc).
“Chaque euro dépensé est un vote pour le monde de demain”