Truth Social, le réseau de Donald Trump est désormais actif

Truth Social, le réseau de Donald Trump est désormais actif

Truth social ou « Réseau de la vérité » en français, est le réseau social lancé par Donald Trump, ancien président des États-Unis. Après plusieurs reports, le réseau a (enfin) émergé progressivement, et en rencontrant d’évidentes difficultés, le lundi 21 février 2022. Présentant de fortes similitudes avec Twitter, ce nouveau réseau social repose sur la technologie de Mastodon, soit l’alternative indépendante au réseau social américain. Dans un premier temps disponible sur l’App Store, le réseau devrait être totalement opérationnel d’ici la fin du mois de mars 2022, d’après Devin Nunes, le PDG de Trump Media & Technology Group (TMTG), la société qui conçoit cette nouvelle plateforme.

truth social donald trump

Comment est né ce réseau ?

Revenons un petit peu sur le contexte et les origines de ce réseau. Il s’agit en quelques sortes de ce que l’on pourrait appeler une vengeance. Il y a maintenant plus d’un an, le 8 janvier 2021, le président des Etats-unis Donald Trump est radié à vie de Twitter. La raison est la suivante : Il a émis sur le réseau des messages soutenant et appuyant la démarche des émeutiers qui ont envahi le Capitole, le 6 janvier. Ce bannissement ne laisse pas Donald Trump indifférent. Il est très en colère, d’autant qu’il s’agit à ce moment-là du réseau sur lequel il est le plus actif. Lors de son mandat notamment, il lui était commun de publier sur le réseau plusieurs dizaines de fois par jour. Et voilà qu’en une décision, il ne peut plus s’exprimer sur cette plateforme. C’est par la suite de l’immense réseau Facebook qu’il va se voir bannir.

Lui qui a très souvent accusé les grands réseaux sociaux de « censurer » ses paroles et surtout ces soutiens, il lui est apparu comme une évidence de lancer un « service alternatif » Au mois de mai 2021 voyait le jour « From the desk of Donald Trump », site mis en ligne par son équipe, et qui prévoyait de garantir l’inscription, la publication de messages, de commentaires, etc. Un réseau social quoi… Et pourtant, seulement un mois après son inauguration, la plateforme a disparu dans l’indifférence, dû à un manque de trafic et d’utilisateurs.

Un semestre plus tard, au mois d’octobre, Donald Trump annonçait le lancement à venir de TRUTH Social. Dans cette nouvelle arène, l’ex-chef d’Etat des USA a conservé son attrait pour les messages écrits tout en lettres capitales. Un réseau créé afin de « s’élever contre la tyrannie de Big Tech » et « donner une voix à tout le monde ». « Tout le monde me demande pourquoi personne ne s’oppose à Big Tech », exprimait Donald Trump dans un communiqué. « Eh bien, c’est ce que nous allons bientôt faire ! » Il se trouve cependant que le projet s’est étalé dans le temps et a pris du retard. Dans un premier temps annoncé pour novembre 2021, il a finalement été repoussé au début de l’année 2022.

Son émergence n’a pas été simple

Il est intéressant de voir comment cette plateforme prend vie. Elle fait appel et compte sur la naissance en parallèle de réseaux/applications qui se veulent anti-système, contre l’ordre établit, et allant à l’encontre des institutions aujourd’hui bien présentes, qui contribueraient à une sorte de censure de la parole minoritaire. Prenons l’exemple de Rumble, la plateforme de vidéos où la modération y est plus légère, qui se présente telle une alternative à YouTube, offre sa technologie pour la diffusion de vidéos sur le service. De plus, TMTG a réussi à lever d’importantes sommes d’argent : à la suite de débuts compliqués, la société a pu lever 300 millions de dollars, notamment auprès de grands financiers aux Etats-Unis, parmi lesquels une filiale de la banque d’affaires J.P. Morgan.

Ces sommes d’argent levées offrent un avantage concurrentiel important à Truth Social, tandis que les réseaux sociaux dits « alternatifs » ou « non censurés », qui visent principalement à attirer les soutiens de Donald Trump et les militants de droite extrême, ont pris de l’ampleur ces dernières années. Gab, Parler et Gettr et bien d’autres, tente de saisir la première place en termes de réseau social propre à l’extrême droite américaine. Alors certes, elles ont tiré profit d’un traffic conséquent et de nombreuses inscriptions suite au bannissement de l’ex-président américain, mais elles n’ont aujourd’hui pas les mêmes moyens financiers pour lui faire face et surtout, elles n’ont pas la présence de Donald Trump. Malgré des tentatives acharnées de la part de ces plateformes, lui promettant vents et marées, les négociations avec D.T n’ont pas pu.

Quelles conclusions tirer ?

Ce qu’il est intéressant d’observer, c’est que ces plateformes dites « alternatives » et promettant la liberté d’expression la plus totale connaissent une dynamique positive. Les contextes électoraux y sont évidemment pour quelque chose, puisqu’il s’agit des périodes où les individus sont le plus impliqués dans les débats politiques et dans l’actualité. Les exemples de censures de certaines paroles et le manque de réglementation et de suivi sur les différents types de « censure » opérés par les Réseaux sociaux eux-même y participent également. Lorsque ces réseaux font le choix de bannir Donald Trump de leur plateforme, ils confortent certains dans l’idée que « la parole dominante limite la liberté d’expression ».

On parle ici des États-Unis mais le phénomène se propage partout dans le monde et notamment en France. Que ce soit des prises de parole sur la Covid-19 où sur d’autres sujets, certains se sont vu avertis et parfois même banni de certains réseaux sociaux.

Quelle communication adoptée ?

D’un point de vue communication et intégration de marché, le recours aux influenceurs est évidemment une solution efficace pour ces plateformes, qui, en passant par des youtubeurs par exemple, mettent en avant l’existence de ces solutions avec comme message et comme promesse : la survie de la liberté d’expression.

De plus en plus de chaînes Youtube consacrées à l’actualité et à la politique émergent et elles se répartissent naturellement avec la représentation de tous les bords politiques. Un réseau comme Gettr a déjà pénétré le marché français, par le biais entre autres de vidéos sponsorisées avec « La chaîne de Georges », ancien de Valeurs Actuelles, qui s’est lancé en indépendant pour traiter l’actualité et la politique avec une ligne édito d’extrême droite assumée, en soutenant particulièrement le candidat à la présidentielleEric Zemmour.