La fast fashion : un fléau

Qu’est-ce que la « fast fashion » ?

Cette manière de production dans le domaine de la mode répond à une volonté de la part des consommateurs d’un renouvellement constant. De ce fait, elle consiste à créer toujours plus de collections vestimentaires, toujours plus d’articles à des prix relativement bas. La méthode ? Une main d’œuvre bon marché et des tissus souvent de mauvaise qualité. Il serait question de 52 collections sorties tous les ans par les entreprises de la fast fashion.

La fast fashion: les chiffres effrayants

Le World Resources Institute rappelle dans « By the Numbers: The Economic, Social and Environmental Impacts of “Fast Fashion” » que chaque seconde dans le monde, nous brûlons ou enfouissons une benne d’habits par seconde, soit 2 600 kilos. Le Pakistan, le Bangladesh, le Vietnam, la Chine, l’Inde et bien d’autres sont les principaux pays de conception des produits. Les enfants sont aussi parfois des travailleurs de cette industrie textile. Les conditions de travail sont un réel problème et un manquement aux respects des Droits de l’Homme. Selon l’organisation à but non lucratif Remake, 75 millions de personnes fabriquent nos vêtements aujourd’hui. Elle nous informe aussi que 80 % des vêtements sont fabriqués par des jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans.

L’exportation, le gâchis

Cette production est distribuée dans le monde entier par des enseignes comme celle du groupe Inditex par exemple. Zara, Bershka, Stradivarius etc. sont les moteurs de ce mouvement. D’après l’ADEME, le transport de la marchandise représente 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, soit environ 2% des émissions globales de gaz à effet de serre. C’est plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. L’autre chiffre marquant est que 60% des consommateurs déclarent ne porter un vêtement que 4 fois puis le trouver démodé ou plus à leur goût. 90% d’entre eux estiment que les vêtements participent à leur qualité de vie.

WORL RESSOURCES INSTITUTE how much clothing do we waste ?
WRI / How much clothing do we waste ?

L’impact environnemental de la culture de coton

Pour répondre à un rythme de production extrêmement important, il faut puiser dans les ressources de la planète surtout en eau. Il faut les matières premières nécessaires pour concevoir ces vêtements en nombre. La plus importante est le coton. Ce dernier a besoin de beaucoup d’eau. Selon une étude de l’UNESCO, 10 000 litres d’eau entrent dans la production d’1 kg de coton. Ramené à la production d’un t-shirt en coton de 250g, cela donne 2 500 litres d’eau. C’est l’équivalent de la consommation d’un Français en eau potable pendant 17 jours.

Il y a différentes catégories d’eaux :

  • L’eau verte, qui désigne l’eau de pluie qui alimente les champs
  • L’eau bleue, qui désigne l’eau prélevée dans les ressources naturelles (eaux de surface, nappes phréatiques) pour irriguer les cultures
  • et l’eau grise, qui désigne l’eau polluée durant le processus de production

En ce qui concerne le coton, 54% de l’eau utilisée est de l’eau verte (eau de pluie) et 33% est de « l’eau bleue », qui est cette fois « consommée ». Or, l’usage de cette eau bleue se répercute sur les ressources naturelles. L’eau grise est créée par la transformation et l’utilisation de ce coton. La culture du coton est aussi synonyme d’utilisation de pesticides. Certains contiennent des dérivés de l’arsenic qui ont un impact négatif sur la santé des travailleurs, sur la pollution des sols, des eaux et de la biodiversité.

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nombre de litres d'eau pour faire un t-shirt en coton
WRI / creation of a cotton shirt

La pollution des fibres synthétiques

Le coton reste très utilisé dans la confection de vêtements mais les synthétiques prennent le dessus. Ces dernières sont obtenues grâce à des processus chimique comme pour le polyester qui est issu du pétrole. 70% des fibres synthétiques produites dans le monde proviendraient du pétrole. L’aspect du tissu est aussi un problème pour l’environnement des traitements chimiques ou mécaniques sont nécessaires. Ce process est fait dans le cas où le vêtement doit être teinté, délavé ou pour lui donner un aspect vieilli… Ces procédés sont la plupart du temps l’usage de substances chimiques comme le plomb, le mercure, le cuivre, le chrome ou encore le cadmium.

Image provenant d'un article de Libération: Environnement : ce que pèsent vraiment nos habits
Source: Libération / Environnement : ce que pèsent vraiment nos habits

L’alternative à la fast fashion ?

La seconde main. Les applications de revente comme Vinted, les friperies ou encore la location de vêtements sont des solutions qui ont le vent en poupe. Vendre, acheter des vêtements déjà produits et en circulation sur le marché depuis un certain temps permet de réduire notre impact environnemental et humain. Ce concept permet aussi et surtout de ralentir la fast fashion.

Autre article sur ce sujet: SHEIN, Zaful, Romwe: La fast fashion détruit tout sur son passage