Interview de Christian Bienaimé, co-fondateur de Maitika

Interview de Christian Bienaimé, co-fondateur de Maitika

Maitika a été créé il y a 4 ans déjà ! Il a pour mission de faire découvrir les meilleurs adresses et activités de Bordeaux et sa région. À sa naissance, il avait la forme d’un Chatbot Messenger et a très vite fait sa place grâce à ses 12 000 utilisateurs chaque semaine. Depuis la COVID-19, Maitika évolue uniquement sur Instagram et peut compter sur sa tribu de 19 000 personnes. L’objectif reste le même : permettre aux personnes de profiter de leurs temps libre en bénéficiant de bons plans !

Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur page Facebook et Instagram

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Co-fondateur de la start up Maitika, j’ai rencontré Christian Bienaimé il y a trois ans, lors de mon stage chez Maitika réalisé dans le cadre de ma deuxième année à l’EFAP Bordeaux. Avec sa joie de vivre et son attitude positive à toute épreuve, Christian fait partie de ces rencontres qui m’ont inspiré et conforté dans l’idée de continuer dans le digital. C’est donc en souvenir de ces deux mois passés et pour remercier Christian du temps qu’il m’a accordé que je vous partage cette interview aujourd’hui.

Bonjour Christian ! Pour commencer, peux-tu te présenter et présenter ton parcours professionnel avant la création de Maitika ?

Je m’appelle Christian Bienaimé et j’ai 30 ans.

Quand j’étais au lycée, j’ai eu la chance d’avoir une correspondante allemande grâce au programme Voltaire. Après 6 mois passés en Allemagne, je suis vraiment tombé amoureux de ce pays. J’ai donc enchainé par la suite mes stages là-bas, pendant ma licence à l’EGC (École de gestion et de commerce).

Dans cette école, j’ai vraiment appris les bases du commerce. C’est d’ailleurs suite à une conférence tenue par un ancien élève sur les « achats dans une entreprise » que j’ai décidé de m’orienter dans cette spécialité.

Après l’EGC, j’ai fait une année de césure et je suis parti en Australie pendant 1 an. Je suis parti dans l’optique de parfaire mon anglais, mais aussi vivre une expérience avec mes amis, m’ouvrir l’esprit et revenir encore plus débrouillard. À mon retour en France, j’ai fait le CDAF, une formation Acheteur et pour ma dernière année d’études, j’ai réalisé le MAI (Master Achats Internationaux) à Kedge.

À côté de ça, je pensais beaucoup à l’entrepreneuriat, peut-être du fait de mon père et de mon grand-père qui sont eux-mêmes entrepreneurs…

Comment est venue l’idée de Maitika ? Pourquoi as-tu décidé d’entreprendre aussi tôt ?

C’est à Kedge que j’ai rencontré Florian, mon futur associé. À cette époque, je ne le savais pas encore… C’était un “pote de fête” avec qui j’ai finalement gardé contact jusqu’à notre stage de fin d’études à l’étranger.

Au final, Maitika est venu assez naturellement à nous ; avec Florian, on est vraiment des gens qui aiment rencontrer de nouvelles personnes, partager des bons moments, profiter de notre temps libre… Et quand nous nous sommes retrouvés à l’étranger, sans amis, sans savoir où aller, dans quel bar, ou restaurant… Ça a été compliqué.

Je me rappellerais toujours de ce jour où, lorsque je suis arrivé au bureau, mes collègues m’ont demandé si j’avais vu le magnifique feu d’artifice de la veille. La réponse était non. Je ne pouvais pas être au courant, sauf si on me l’avait dit le jour même ou la veille…

Au final, cette anecdote m’a marqué et je me suis dit que, dans tous mes voyages, même en Australie, je n’étais jamais au courant de ce qui se passait vraiment autour de moi… Avec Florian, on a réfléchi à ça pendant notre stage et on a commencé à travailler sur une application. Notre objectif était de permettre aux gens de savoir très rapidement quoi faire et où sortir quand ils ont du temps libre.

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Quelles ont été les obstacles que vous avez rencontrés et comment avez-vous fait pour les surmonter ?

Le premier obstacle, c’était le financement. C’est assez compliqué de développer ce que tu as envie de faire quand tu n’as pas d’argent. Paradoxalement, on dit souvent qu’entreprendre lorsqu’on est jeune est le meilleur moment

À côté de ça, quand tu n’as pas d’argent, ça te force à trouver des alternatives pour arriver à tes objectifs. Par exemple, au début, on partait sur une application et finalement, on a opté pour la formule du chatbot qui était gratuite.

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Quand on voulu intégrer Sud-Ouest par l’incubateur, on s’est également retrouvé bloqué. On nous disait que notre projet existait déjà, ils voulaient donc nous orienter sur autre chose. Sauf que nous, on avait vraiment notre idée en tête. Au final, ce sont des moments frustrants car toi, tu crois en ton projet et toutes les personnes qui l’ont testé y croient aussi. Je pense que dans ces moments-là, il faut rester sur sa ligne et ne jamais rien lâcher. L’important, c’est de toujours rester maître de son projet. La preuve, Sud-Ouest est venu nous voir suite à un pitch réalisé devant un fonds d’investissements pour qu’on intègre directement Théophraste, la phase d’accélération.

Lorsqu’on crée son entreprise, il y aura toujours des gens qui n’auront pas d’affinité avec le projet. Je pense qu’il ne faut pas se décourager. Il faut savoir prendre du recul, se remettre en question tout en ayant confiance en soi et en son projet. Chez Maitika, c’est comme ça qu’on raisonne. On y va à fond, pour ne surtout pas avoir de regrets. Pour moi, le pire sentiment aurait été de me lever un matin, dans 10 ans et de regretter de ne pas avoir tout donné.

J’imagine que la période du COVID-19 a également affecté l’activité de Maitika. Quels ont été les moyens mis en oeuvre pour surmonter la crise ?

Le Covid a impacté fortement Maitika… en effet nous avions créé un système d’abonnement à destination des Bordelais afin de bénéficier d’offres dans nos établissements partenaires ! C’était top jusqu’au jour où toutes les activités et établissements ont cessé d’ouvrir.. Nous avons dû arrêter les abonnements et même arrêter les frais qu’engendraient le Chatbot…

Mais Maitika n’a pas dit son dernier mot, on est focus sur Instagram, là où l’activité est énorme. On a réussi à rassembler notre communauté et désormais on s’occupe de la gestion des réseaux de certains restaurants et on fait de la publicité sur notre page pour des établissements/marques sélectionnés.

A-t-il été difficile pour toi et pour ta famille de te lancer dans l’entrepreneuriat dès la sortie de tes études ?

C’est vrai que mes parents ne comprenaient pas. Ils m’ont vu quitter le quatrième groupe pharmaceutique au monde pour arriver à Bordeaux et me retrouver au RSA. Au début, ça a été compliqué de leur expliquer, car en plus, ils ne comprenaient pas bien ces nouvelles technologies. Je les ai rassurés, en leur montrant que ce projet était viable et que ce n’était pas juste une idée farfelue d’un jeune qui décroche du système. Je leur ai également expliqué qu’on contrôlait les risques, qu’on ne faisait pas tout et n’importe quoi.

On n’ira pas construire demain une fusée spatiale à base à d’énergie verte. Et ça, c’est rassurant pour les parents. Ils comprennent que l’argent investi dans les études, dans les voyages a servi à nous forger notre personnalité et c’est ce qui fait qu’on en est là aujourd’hui !

Quelles sont les ressources sur lesquelles tu t’es appuyé pour atteindre tes objectifs ?

On a essayé de participer un maximum à des rendez-vous entrepreneur sur le web, sur la Tech… ça nous a permis de rencontrer plein de gens, d’apprendre beaucoup de choses lors de conférences, d’ateliers qui sont, la plupart du temps, totalement gratuits.

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Et surtout, on s’est entouré de beaucoup de personnes. Pour moi, quand on lance un projet, il ne faut pas rester tout seul enfermé dans sa chambre pendant 8 heures. Ce qui est cool, c’est d’essayer d’avoir des mentors, des professeurs, des amis, de la famille pour se construire une équipe solide et construire un projet ensemble.

De quoi es-tu le plus fier aujourd’hui ?

Je suis fier qu’on fasse kiffer les gens, mais aussi de travailler avec des jeunes, des stagiaires comme toi, qui apporte leur petite touche, leurs idées… C’est ce qui fait que Maitika est comme ça actuellement. Maitika ressemble aux personnes qui nous ont aidés et ça c’est génial. Voir aussi que les gens qui travaillent chez nous prennent du plaisir, c’est juste top.

Comment vois-tu l’avenir de Maitika ?

Difficile à dire… Avec ce Covid on n’est plus sûr de rien mais on garde toujours la même envie : faire kiffer les personnes qui nous suivent, qui travaillent pour nous et cela à Bordeaux mais on espère un jour dans d’autres villes.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes diplômés qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Je leur dirais de se lancer, car comme je te disais, le plus frustrant, c’est de se réveiller trop tard et d’avoir des regrets… Car après, il faut vivre avec ça. Alors je pense qu’il faut tester, si ça ne fonctionne pas, ce n’est pas grave. Au moins, tu te seras donné toutes les chances de réussir.

Je pense qu’il faut croire en soi, en son projet, mais garder les pieds sur terre, contrôler les risques en parlant de ton projet à d’autres personnes… C’est ce qui fera que ton projet fonctionnera.

Merci encore à Christian Bienaimé pour cette interview. J’espère qu’elle vous aura permis d’en apprendre davantage sur l’univers de Maitika et sur l’entrepreneuriat !

Pour aller plus loin :

  • Cet article de Gwenaelle Houeix sur le digital et l’entrepreneuriat
  • Les podcast le Pompon, crées par Théo Rabache, qui retracent l’histoire d’entrepreneurs, d’artistes ou sportifs inspirants dans l’objectif de vous pousser à vivre vos rêves.
        • Je vous conseille notamment l’épisode 12, avec Hakim Baka, CEO de Geev, qui partage avec enthousiasme de précieux conseils autour de l’entrepreneuriat.
        • Enfin, je vous recommande l’épisode 9 de Nelly Meunier, CEO de Sunday : un discours inspirant, rempli de positivité, d’une femme déterminée par cette envie d’entreprendre.