Mon article sur les marques blanches vous a donné envie de lancer un petit business ? Génial ! Cependant, vous allez devoir proposer vos produits à vos clients. Pas de miracle : il va vous falloir un site e-commerce. Deux solutions s’offrent à vous si vous montez un petit e-commerce. La première est de partir vers des solutions open-source comme WordPress (avec Woocommerce), Prestashop ou Magento. Ces solutions sont tout à fait viables, seulement elles ont toutes quelques inconvénients par rapport aux tests de petits business : Woocommerce nécessitera pas mal de plugins pour pouvoir être pleinement fonctionnel, et ces plugins sont payants la plupart du temps. Magento nécessite lui un très bon hébergement et des réglages aux petits oignons sans quoi votre site ne tournera pas très bien ; or rappelez-vous cette simple équation :
site lent = pas de conversion
.
Prestashop pourrait convenir aux petits business, mais actuellement le passage à la version 1.7 n’est pas tout à fait acté, il y a donc peu de plugins/thèmes, et partir sur l’ancienne version ne fait pas vraiment sens.
La deuxième solution réside dans les solutions d’e-commerce en mode SAAS : on y retrouve bigcartel, BigCommerce, ou encore le leader Shopify. Certes, ils ne sont pas gratuits. Toutefois, l’hébergement est inclus, ainsi que le certificat SSL. Soit environ 15€ par mois quel que soit le site que vous créez, qu’il soit open-source ou non. Le surcoût n’est donc que de 15€ par mois pour un site déjà configuré, sécurisé, intuitif et surtout avec un abonnement que vous pouvez arrêter quand vous le souhaitez : la magie du mode SAAS.
Shopify, fer de lance des e-commerces SAAS
Shopify est une entreprise canadienne créée en 2004. L’histoire raconte que les cofondateurs souhaitaient ouvrir une boutique en ligne de snowboard mais étaient insatisfaits par ce qui était proposé par le marché. Ils ont alors décidé de lancer leur propre solution. Novateurs, dès 2010 ils lancent une app sur l’Apple Store qui permet aux clients de gérer leur boutique depuis leur smartphone. La facilité de l’application et son modèle économique intéressant pour les petits commerces en ligne lui ont assuré une belle avance sur ses concurrents. Depuis le début de l’année 2017, l’intérêt pour Shopify semble avoir véritablement décollé.
Ainsi, d’après ce tableau (disponible sur Datanyze), Shopify gagne la 4e place toutes solutions confondues, et la première sur le secteur des e-commerce SAAS.
Son modèle économique est dit « SAAS », Software As A Service, c’est-à-dire qu’il n’est ni dans une logique open-source (car payant et non modifiable), ni dans une logique de licence où il faut payer annuellement : il s’agit d’un abonnement mensuel qui peut être arrêté à tout moment. La flexibilité, en somme.
Quelques fonctionnalités de Shopify
Shopify ne doit pas son succès qu’à son modèle économique avantageux. Dans un univers digital ou les utilisateurs veulent toujours plus de praticité, c’est l’expérience Shopify qui a fait la différence. L’UI du back office est au goût du jour et les thèmes proposés, notamment les thèmes gratuits, sont de qualités et mis à jour régulièrement. Surtout, ces thèmes utilisent un langage de templating assez intuitif qui permet facilement des petites corrections.
L’organisation des produits se fait sous la forme de « Collections ». Les produits sont eux éditables en autant de variantes que souhaité (taille, couleur, etc.) qui peuvent accueillir des prix différents. Des personnalisations supplémentaires sont possibles mais nécessitent soit de coder soit d’installer ce que Shopify appelle une « app ». Ces apps sont soit gratuites, soit payantes mais sous une forme SAAS : vous ne perdez pas d’argent à long terme.
Point positif, Shopify s’appuie sur toutes les API disponibles pour éviter que votre e-commerce soit dans un écosystème clos. Ainsi vous pouvez tout à fait éditer un webhook lorsque un client passe une commande, le récupérer avec Zapier et l’intégrer dans un Google Sheet, automatiquement. Pratique.
Mais alors, Shopify c’est pour qui ?
Shopify propose plusieurs abonnements et cela en fait l’outil dédié du test de business sur un marché. C’est la force du SAAS : nul besoin d’investir des milliers d’euros en développement ou plugins couteux, tout ce qui fait la base d’un e-commerce se trouve de base dans Shopify. Si une fonctionnalité n’est pas disponible, Shopify met à disposition sa marketplace d’apps. Tout est donc fait pour que tester soit un moindre mal, comparé à d’autres solutions ou un plugin acheté parfois cher (sur Prestashop, WordPress ou Magento par exemple) sera finalement abandonné. Ainsi, chaque mois on sait exactement ce que l’on dépense, et on peut abandonner le business à n’importe quel moment.
Un défaut de Shopify sur sa plus petite offre (30€ par mois) le limite de toute manière aux commerces modestes : Shopify se rémunère en prélevant 2% du prix de vente de votre produit. Ce n’est pas négligeable lorsqu’on sait qu’il faudra rajouter une plateforme de paiement qui elle aussi prélève une commission (environ 2% aussi plus quelques centimes par transaction). Lorsqu’on sait qu’il faudra en plus très certainement dépenser des fonds à un moment ou un autre en acquisition de trafic, le travail engagé peut finalement ne dégager qu’une très faible marge. Ainsi, il faut à tout prix aborder une solution comme celle-ci comme un test à court terme pour démontrer la viabilité des produits ou l’intérêt du marché visé. Par la suite, lorsque l’objectif sera d’augmenter le chiffre d’affaire, il faudra passer sur une offre plus élevée qui verra la diminution ou la disparition des frais de transaction de Shopify, ou passer sur un autre éditeur, qui ne sera peut-être plus en mode SAAS.
Finalement, l’offre d’appel de Shopify est parfaite pour qui voudrait lancer un petit commerce en ligne et améliorer sa vision sur ses produits ou son marché, quitte à passer dans un second temps, si l’intérêt économique se confirme, vers une solution plus avantageuse.