Les sciences cognitives au service de l’UX-Design

Les sciences cognitives au service de l’UX-Design

La différence entre une découverte sociologique des années 1950 et les stratégies de conceptions web de nos jours ? Il n’y en pas. Voici comment les sciences cognitives impactent les réflexions autour de l’expérience utilisateur, autrement dit l’UX-Design.

Qu’est-ce que les sciences cognitives ?

Les sciences cognitives font partie des premiers courants de la psychologie scientifique. Au début des années 1950, le béhaviorisme dominait la psychologie américaine. De nombreux auteurs se sont éloignés de cette discipline qui s’intéressait uniquement aux comportements observables des sujets.

Parmi ces auteurs, deux grands professeurs d’Harvard que sont Jerome S. Brumer et George Miller, s’intéressent davantage aux stratégies mentales des sujets lorsqu’ils sont confrontés à une tâche afin de comprendre et prendre en considération les processus de la pensée humaine dans les divers comportements.

On définit donc les sciences cognitives comme une discipline visant à analyser les différents mécanismes de la pensée humaine. Elles s’intéressent à la cognition humaine en prenant en compte plusieurs leviers : la perception, le langage, la mémoire, l’attention, le raisonnement, la prise de décision, l’émotion, etc. Par ailleurs, grâce à ce courant, on a démontré que l’humain perçoit des stimuli sensoriels et traite les informations de manière consciente ou inconsciente dans le monde réel. Aujourd’hui, cette théorie s’applique tout autant dans le monde du digital.

L’accélération des études et recherches autour des sciences cognitives nous a permis de prendre conscience de leur importance dans la compréhension de l’humain et de l’utilisateur face à un système.

C’est la raison pour laquelle il est essentiel, dans l’expérience utilisateur (UX – User Expérience), de prendre en compte la façon dont le cerveau reçoit ces stimuli et comment il les traite afin de proposer une expérience adaptée à l’humain.

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Que signifie une expérience utilisateur ?

Ne vous fiez pas à son appellation très moderne ; l’UX-Design justifie d’une plus longue histoire et remonte bien avant les premiers travaux de recherches autour de l’expérience utilisateur.

Les premières réflexions autour de la relation homme-machine datent des années 1940 lorsque Toyota décide d’améliorer l’efficacité de sa chaîne de production. Quelques années plus tard, Donald Normam popularise le concept de « user centric » (centré sur l’utilisateur) via son ouvrage « The Design of everyday things » en 1988.

À son tour, Jakob Nielsen conçoit les 10 critères fondamentaux pour réaliser l’évaluation heuristique d’une interface web, qui sont aujourd’hui encore utilisés par les professionnels du secteur.

Aujourd’hui, l’UX-Design consiste à anticiper les attentes des visiteurs dans la conception d’un site web ou d’une interface pour répondre à toutes les exigences de ces derniers en leur offrant la meilleure « expérience utilisateur ». Cette notion a pour finalité d’augmenter les performances marketing en alliant objectifs stratégiques, paramètres technologiques et problématiques design.

Ainsi, les conceptions web doivent offrir une expérience utilisateur performante : l’objectif est de présenter un site web ou une application facile à prendre en main tout en répondant aux besoins des visiteurs. Par exemple, le travail de l’UX-Designer consistera à concevoir une interface facile d’utilisation à travers une apparence, un design cohérent, des fonctionnalités intuitives et une ergonomie adéquate. Ces travaux doivent permettre au site web d’être compatible et responsive, c’est-à-dire utilisable quel que soit le support digital de navigation (tablette, grands écrans, smartphone…).

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Les sciences cognitives au service de l’expérience utilisateur

Bien qu’elles soient éloignées en raison de leur nature, ces deux disciplines sont devenues indissociables afin de proposer des expériences utilisateurs de plus en plus efficaces et désirables.

L’UX justifie d’une logique de « user-centric » (centré autour de l’utilisateur) afin d’être en mesure d’établir des relations hommes-machines (IHM) les plus pertinentes possibles et adaptées aux attentes cognitives et émotionnelles de leurs utilisateurs. La cognition étant un aspect subjectif et unique à chaque utilisateur, il est nécessaire de prévoir en amont l’éventuel raisonnement qu’auront les utilisateurs face à une interface en prenant en considération leurs biais cognitifs.

Les biais cognitifs sont définis comme étant des phénomènes psychologiques qui nous font commettre des erreurs de jugements, de manière consciente et inconsciente, et qui dévient de la pensée rationnelle.

Être en mesure d’anticiper le modèle mental est une compétence essentielle pour réduire le fossé entre les intentions de conception et l’expérience utilisateur finale. Grâce aux théories et courant psychologiques, les connaissances du fonctionnement du cerveau permettent une meilleure appréhension des modèles mentaux et fournissent aux designers des informations essentielles à mettre en œuvre afin de créer, proposer et ajuster les expériences utilisateurs.

Les différents rôles des biais cognitifs

  • Comprendre la psychologie humaine et être emphatique
  • Anticiper les usages d’un site web ou d’une application
  • Prévoir la réception d’un site web ou d’une application
  • Proposer à l’utilisateur une interface en accord avec ses propres schémas de pensées
  • Améliorer et personnaliser l’expérience utilisateur
  • Augmenter le Return on Investment (ROI) ; Augmenter les conversions
  • Fidéliser le client

Naturellement, pour utiliser et exploiter ces biais cognitifs à bon escient, les équipes d’UX-Design doivent en amont être conscientes de leurs propres biais cognitifs qui peuvent, par définition, être susceptibles de fausser leurs tests utilisateurs.

La mission de ces experts sera alors de proposer des interfaces de qualité, offrant les meilleurs schémas de navigation, à travers une ergonomie et un design parlant, tout en prenant en compte les sciences cognitives et biais cognitifs de chacun. Une conception réussie est celle qui offrira l’expérience utilisateur attendue et recherchée par son visiteur en lui faisant ressentir des émotions face à une interface web ou mobile et aura, in fine, un impact tant sur les objectifs qualitatifs que quantitatifs de la marque.

L’expérience utilisateur et la voix

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Avec l’essor et la multiplication des interfaces et des écrans, les enjeux en termes de d’UX-Design deviennent de plus en plus pointus et stratégiques. Parallèlement, les progrès de la reconnaissance et l’interaction vocale ne font que croître : nous trouvons des interfaces utilisateurs vocales dans les smartphones, les télévisions, les maisons connectées et autres produits.

Alors que le métier d’UX-Designer est parmi les métiers les plus recherchés en 2020, une nouvelle compétence rentre en jeu : le VUI – Voice User Interfaces / VUX – Voice User Designer.

Cependant, les interfaces et/ou applications utilisant la voix sont très différentes des interfaces graphiques : il est impossible de mettre en pratique les mêmes stratégies de navigation voire de storytelling. Lorsqu’une interface propose les fonctionnalités de voix, l’interface à laquelle les utilisateurs font face est invisible ; il n’y a donc aucune navigation proposée à l’utilisateur et enfin, la seule interaction possible avec l’utilisateur se fait verbalement.

Pour ces raisons, être capable de créer des expériences utilisateurs efficaces, tout en engendrant des émotions via la voix, amène à comprendre et assimiler les principes fondamentaux des interactions vocales.

Finalement, le futur de l’UX-Design réside dans les facultés primaires de l’homme à sa naissance : la voix et les mots.