Vers la fin de l’optimisation des données personnelles ?
Google Analytics, le grand ami des analystes d’audiences et chef de projet digital va-t-il bientôt s’éteindre ?
Historique :
Le service d’analyse d’audience de Google existe réellement depuis 2005 par le rachat de la société américaine Urchin (spécialisé dans la création de logiciels d’études de fréquentation des sites web)
Avant son rachat le service était payant (environ 500$) dès lors du rachat de Google le service devient gratuit pour les sites générant – de 10Millions de visites par mois..
Entre 2009 et 2017 il y’a eu de grandes étapes dans l’optimisation de la plateforme.
2009 : Possibilité d’intégrer le tag de GA aux sites web sans altérer les performances des sites
2010 : le code de suivi devient asynchrone (amélioration du système et surtout de la rapidité d’exécution)
2011 : Cookie law en Europe (le début des problèmes L)
2012 : Création d’Universal Analytics permettant de mesurer plus efficacement le nombre d’utilisateurs sur les différents appareils (développement de la fonctionnalité sur mobile, tablette et objets connectés)
2013 : refonte de la plateforme, révision de l’ergonomie et amélioration des fonctionnalités de gestion avec notamment : l’analyse des conversions se voit enrichie par l’accès en version gratuite du modèle d’attribution.
2015 : refonte et version newlook (très proche de la version actuelle)
Le service est un réel succès, il est utilisé par + de 10M de personnes, chaque année, soit près de 80% du marché mondial de l’analyse web d’autre alternative existe comme par exemple : Matomo, AT Interne, Abla analytics
Le service est rapidement devenu un outil indispensable au sein des différents services marketing des entreprises, des blogueurs ou des indépendants. Google analytics est l’outil par excellence pour réaliser et programmer au mieux les stratégies de marketing digital lié aux sites web. Le service permet entre autres, de mesurer le nombre de visiteurs uniques, le nombres de nouveaux visiteurs, le temps passé par sessions, le taux de rebonds et le nombre de pages consultés. Mais il permet également de connaître le parcours des utilisateurs lors de la session, du type d’acquisition et des pages consultés lors de la visite. Une vraie mine d’or pour les analystes pour ajuster au mieux leurs stratégies et leurs contenus.
Mais le service n’est pas vu d’un bon œil pour tout le monde. De nombreuses associations ainsi que la CNIL en France se plaignent du service proposé par google. Il juge que celui-ci vient à l’encontre du respect de la confidentialité des utilisateurs. Les associations demandent aux entreprises d’en informer pleinement leurs utilisateurs dès la phase de connexion au site. En effet depuis le 31 Mars 2021 la loi impose aux sites de mettre fin aux cookies tiers et, par conséquent, au tracking individuel qui fait débat quant à la protection des données personnelles. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de renforcement des mesures de protection des données individuelles, dans la lignée du règlement général sur la protection des données (RGPD). Depuis ce 31 mars, la situation est donc plus compliqué pour les analystes seules les utilisateurs qui acceptent les cookies sont recensé par google analytics… Ce qui vient fortement impacter les données (entre 45 et 60% d’acceptation aux cookies : source OneTrust)
Mais depuis la semaine dernière les règles semblent vouloir davantage se durcir. La CNIL a lancé cette fois-ci un avertissement directement aux annonceurs (les sites qui ne respectent pas les règles). Elle considère que l’usage de la solution d’analyse par un annonceur représente une violation des RGPD. Cette décision intervient après plusieurs plaintes d’utilisateurs envers des sites..
Un extrait du rapport de la CNIL : « La CNIL constate que les données des internautes sont transférées vers les Etats-Unis en violation des articles 44 et suivants du RGPD , relève l’institution chargée de la protection des données personnelles en France. Elle met donc en demeure le gestionnaire de site de mettre en conformité ces traitements avec le RGPD, si nécessaire en cessant d’avoir recours à la fonctionnalité Google Analytics (dans les conditions actuelles) ou en ayant recours à un outil n’entraînant pas de transfert hors UE. Le gestionnaire de site en cause dispose d’un délai d’un mois pour se mettre en conformité. »
Dans les sites épinglés, il y’a notamment 3 géants français du E-commerce : Décathlon, Auchan et Sephora.. Ils vont devoir se mettre rapidement à jour. La CNIL réclame que ces sites ce mettent rapidement en règle avant de lourdes pénalités financières. La CNIL se veut cependant pédagogue est conseil les entreprises. Elle recommande que ces outils servent uniquement à produire des données statistiques anonymes, permettant ainsi une exemption des consentements si le responsable de traitement s’assure qu’il n’y a pas de transferts illégaux. La CNIL a d’ailleurs lancé un programme d’évaluation pour déterminer les solutions exemptées de consentement.
Affaire à suivre, mais les évolutions et les retournements vont se poursuivre dans les prochains mois..