Les réseaux sociaux d’entreprises #RSE servent-ils l’expérience collaborateurs ?

Dans le cadre de la #digitalisation de l’entreprise, la mise en place d’un #RSE répond indéniablement à la volonté  de favoriser l’échange et la fluidité de l’information entre ses collaborateurs.

Ainsi, comme le mentionne un récent article des Echos, 80% des entreprises du CAC 40 ont déployé ce type de réseau.

Cependant, selon une étude du Cabinet Altimeter, précise les Echos, moins de 50% des collaborateurs utilisent leur Réseau Social au quotidien.

Au-delà d’un certain effet de mode qui tend à considérer l’outil #RSE comme le Graal d’une meilleure collaboration interne, il est intéressant de constater que la nécessaire réflexion stratégique préalable sur les enjeux, les objectifs et les possibles effets pervers d’un tel outil est trop souvent négligée.

Réseau social ou Réseau collaboratif ?

Il existe une confusion claire entre l’enjeu social et collaboratif lié à la mise en place d’un #RSE.

On parle d’ailleurs plus souvent d’un Réseau #Social d’Entreprise que d’un Réseau #Collaboratif.

De nombreuses entreprises se contentent de se féliciter de la mise en place d’une multitude de communautés, dont l’activité consiste principalement à échanger des opinions, à partager des informations ou encore des documents, en lieu et place des outils classiques existants : Sharepoint ou même mail.

La valeur ajoutée d’un #RSE est dans ce cas plus que limitée s’il se réduit à remplacer voire doublonner des outils de partage existants et à proposer un fil d’actualité dont l’intérêt reste à prouver.

Nous sommes ici dans un registre purement social qui concerne des groupes et #communautés d’intérêt déjà établis, souvent constitués de cadres et de managers.

Mais qu’en est-il des autres collaborateurs dont la maturité digitale n’est pas celle d’un adepte régulier des réseaux sociaux professionnels comme #Linkedin ?

Une des intentions louables associée à la mise en place d’un #RSE est de fluidifier et faciliter la communication bottom / up en dehors de toute contrainte hiérarchique.

Ainsi, #Michelin propose à la communauté des collaborateurs un live chat permettant de dialoguer directement avec les membres du Comex. Pourquoi pas. Mais le principe du live chat ou de l’échange direct entre collaborateurs et dirigeants n’est pas nouveau, sauf à considérer qu’il puisse se présenter sous la forme de messages privés comme sur n’importe quel autre réseau social, ce qui de facto change totalement la nature de l’échange.

Faire du réseau un outil collaboratif innovant, agile et transverse :

Comme l’a souligné récemment @emmanuelvivier, co-fondateur du Hub Institute« Ce n’est pas en mettant en place un réseau social d’entreprise que vous allez abolir des années de concurrence entre certains pôles et une hiérarchie pyramidale bien établie ».

C’est là qu’intervient l’enjeu majeur pour un #RSE, devenir un Réseau Collaboratif, c’est-à-dire un véritable outil innovant, agile et transverse permettant soit de partager de bonnes pratiques autour de problématiques métier, soit de faciliter la mise en place d’équipes associant l’ensemble des compétences à la bonne réalisation d’un projet transverse.

Ceux que l’on appelle #RSE, utilisant des outils tels que #Yammer ou #Workplace par exemple, reproduisent exactement le même fonctionnement que #Facebook :

– Connecter numériquement des gens qui se connaissent déjà physiquement ( a t’on besoin de cela en entreprise ?)

– Se mettre en avant auprès de ses amis en montrant que notre vie est belle, et que nous avons plein d’opinions sur tout et enfin liker ou commenter ce que nos proches publient ( a t’on toujours besoin de cela en entreprise ?)

– Enfin Facebook grâce à cette connexion numérique avec ses proches, permet de prendre des nouvelles sans devoir forcement se rencontrer physiquement et ceci de manière passive (est-ce bien pour l’entreprise ?)

Maintenant prenons les principes et bénéfices des plateformes de l’économie collaborative :

– Connexion d’individus entre eux, qui ne se sont jamais vus et ne se connaissent pas, par le jeu de l’offre et de la demande.

– Identification de l’offre en temps réel, c’est finalement la compétence propre d’un individu qui peut bénéficier aux autres

– Valorisation de l’individu par la reconnaissance de ses compétences

– Validation de la compétence via la notation par les pairs qui l’utilisent (le project management de demain ?)

Les quelques entreprises qui ont placé la barre à ce niveau constatent que la valeur ajoutée de leur Réseau Collaboratif s’exprime ainsi dans l’activité riche des communautés d’intérêt au sein desquelles la motivation à partager des bonnes pratiques opérationnelles est forte.

Concernant les communautés de projet, se pose le problème de l’identification des membres porteurs des compétences requises.

Dans la majeure partie des #RSE, la pauvreté de renseignement du profil personnel est un élément bloquant pour permettre à l’outil de remplir ce rôle et donc d’être un vrai levier opérationnel dans la mise en place de l’équipe projet optimale.

Une startup comme @elamp a une approche tout à fait pertinente pour répondre à cette problématique puisque le fondement de sa platefome repose sur la précision du renseignement du profil des collaborateurs à partir d’une bibliothèque de #compétences.

Cette approche innovante offre l’opportunité d’une recherche pointue de compétences et donc des individus porteurs de ces compétences dans la mise en place d’équipes projets transverses.

On voit tout l’intérêt d’une telle approche au sein de grandes entreprises multinationales au sein desquelles les compétences et les expertises sont éparpillées.

L’enfer est-il pavé de bonnes intentions ?

Les bonnes intentions qui président à la mise en place d’un #RSE ne peuvent-elles induire certains effets pervers ?

Quelles sont en effet les entreprises qui précisent clairement auprès de leurs collaborateurs le caractère optionnel ou obligatoire de l’outil #RSE dans la palette des outils de travail mis à leur disposition ?

Quelles entreprises définissent à leurs managers les règles et devoirs associés à l’utilisation de l’outil #RSE ? De fait, qu’est-ce qui empêche un #manager de faire de l’utilisation de l’outil #RSE par son collaborateur un critère d’évaluation managériale, soit en considérant que les multiples contributions de ce collaborateur représentent une perte de temps au détriment de ses vraies missions, soit au contraire en considérant que la pauvreté de renseignement du profil ou l’absence d’activité représentent un manque d’engagement du collaborateur.

La mise en place d’un #RSE part souvent de bonnes intentions et si ces bonnes intentions ne conduisent pas nécessairement à ce qui peut être vécu comme un enfer pour l’entreprise, ses dirigeants, les #DRH et les collaborateurs, elle engendre une multitude de problématiques sur lesquelles il est impératif de se pencher en amont d’un déploiement généralisé auprès de l’ensemble des collaborateurs.

Aussi, en conclusion, il est important, avant de déployer un pilote de #RSE de se poser les questions suivantes :

1 – Quelle est l’ambition du réseau ? Fluidifier la communication, l’échange et le partage entre collaborateurs ou bien en faire un véritable outil de travail collaboratif.

2 – Dans le cas d’un réseau purement social, les communautés doivent-elles se limiter à des sujets d’intérêt professionnel ?

3 – Quelle est la charte d’utilisation d’un tel réseau purement social donnée aux managers et aux collaborateurs dans le cadre de leur temps de travail et à partir de leurs outils professionnels         ( PC, smartphones, tablettes ) ?

4 – Dans le cas d’un réseau à vocation collaborative, quels types de communautés promouvoir, les communautés visant à l’échange de bonnes pratiques et/ou les communautés de projet ?

5 – Pour chacune de ces communautés, en quoi le réseau va t’il créer de la valeur en se substituant à des outils existants, en accélérant la réalisation des projets,… ?

6 – Plus globalement, quels sont les #KPI ?

7 – Enfin, last but not least, quels stratégie et plans de #communication interne pour donner le sens et faire adhérer ?