Politique nationale de recherche en intelligence artificielle

L’Etat est fortement impliqué dans le développement de l’IA en France, s’agissant d’un axe stratégique de rayonnement à l’international.
A l’occasion du sommet AI for Humanity, en mars 2018, Emmanuel Macron dévoilait la stratégie nationale de la France en faveur de l’intelligence artificielle.
Dans la droite ligne du rapport Villani qui en est le fondement, cette stratégie repose sur trois piliers prioritaires : la recherche, l’ouverture des données et les enjeux éthiques.

La recherche est le principal bénéficiaire de la stratégie.
Faisant le constat que « le premier enjeu de l’intelligence artificielle est d’abord celui des talents », le président de la République a annoncé la mise en place d’un programme national, coordonné par l’Inria, avec pour objectif, entre autres, de doubler les capacités de formation en IA.

Les 6 grands axes de la stratégie IA

Déployer un programme national pour l’IA piloté par l’Inria :
L’Inria coordonne le volet recherche du plan national d’intelligence artificielle, en lien avec les autres organismes de recherche, les universités et plus largement avec l’ensemble de la communauté scientifique française.
Une des missions de ce programme est de former et d’attirer les meilleurs chercheurs mondiaux.
Cette stratégie se traduit également par la mise en place d’un réseau emblématique de 4 instituts – appelés « instituts interdisciplinaires d’IA » (3IA). Les projets des sites de Grenoble « MIAI@Grenoble-Alpes », de Nice-Sophia Antipolis « 3IA Côte d’Azur », de Paris « PRAIRIE » et de Toulouse « ANITI » ont été retenus. L’Inria participe à trois de ces quatre projets.
La tâche de ces nouveaux instituts est de développer la formation et la recherche en IA sur des thèmes majeurs que sont la santé, l’environnement, les transports, les territoires et l’énergie.

Lancer un programme d’attractivité et de soutien aux talents :
– Création de 40 chaires à partir de 2019
– Doublement du nombre de docteurs formés en intelligence artificielle, notamment au travers des 3IA.
– Par ailleurs, partant du constat qu’aujourd’hui monde industriel et recherche publique sont deux mondes séparés, il a été acté que désormais, un chercheur public pourra consacrer 50% de son temps à une entité privée.

Dynamiser la recherche en IA à l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) :
A l’horizon 2022, ce sont 100 millions d’euros qui seront consacrés au renforcement de la dotation de l’ANR, « avec un fléchage spécifique sur l’IA ». L’accent sera mis sur le développement de projets de recherche, principalement collaboratifs, « au meilleur niveau pour dépasser la frontière des connaissances sur le cœur des technologies de l’IA et sur leurs applications ».

Renforcer les moyens de calcul dédiés à l’IA :
– Investissement conjoint du gouvernement et de la Commission Européenne : 170 millions d’euros d’ici 2022
– Début 2019, le centre de calcul IDRIS du CNRS, sur le plateau de Saclay, a accueilli l’un des plus puissants supercalculateurs en Europe.
Dénommé « Jean Zay », cet ordinateur est doté d’une puissance de calcul de 14 pétaflops (soit des millions de milliards d’opérations par seconde).
– L’accès au calcul sera facilité pour l’ensemble de la communauté de recherche.

Renforcer la recherche partenariale :
Sur ce dossier, « 65 millions d’euros seront investis par l’Etat d’ici 2022 pour porter le volume total des projets à au moins 130 millions d’euros ».

Renforcer les coopérations bilatérales, européennes et internationales
– Renforcement de la collaboration franco-allemande
– Soutien à une stratégie ambitieuse de l’Europe en IA.

Les objectifs affichés de cette stratégie nationale sont :
– Installer durablement la France dans le top 5 des pays experts en IA à l’échelle mondiale
– Faire de la France le leader européen de la recherche en IA

Pour autant, la France sait qu’elle doit compter sur son appartenance à l’Union Européenne et sur des partenariats tels que celui noué avec le Canada, le G2IA , pour réaliser son dessein. L’ambition n’en est pas moins d’être en position de leader dans l’écosystème européen et sous les feux de la scène internationale.
Conformément aux préconisations du rapport Villani, il a également été nommé un coordonnateur interministériel de l’IA ;
depuis septembre 2018 Bertrand Pailhès veille à la bonne marche de la stratégie nationale entre les ministères annoncée par le président Macron.