Les métiers du Big Data représentent des vocations d’avenir
Le Big Data désigne une nouvelle discipline qui se situe au croisement de plusieurs domaines : statistiques, technologie, base de données et métiers (marketing, finance, RH, etc.). Il a pour objectif de traiter rapidement des données volumineuses et complexes.
Pour les entreprises, la collecte de données clients est clé : c’est la première étape vers la connaissance client. Or, pour tirer de la valeur du big data et extraire de l’information à partir de données non structurées, les entreprises doivent se doter de nouveaux talents. Même si les machines sont très puissantes, la création d’hypothèses reste l’apanage des humains. Les Big Data ne sont donc pas affaire de robots. Elles sont avant tout le résultat du croisement de l’automatisation et de la technologie et de l’intelligence humaine. Pour qu’elles fonctionnent bien et fournissent des résultats à la hauteur des espérances, elles nécessitent de nouveaux profils, au croisement de différentes disciplines : informatique, bases de données, statistiques, intelligence artificielle et enfin et surtout, les connaissances métier (marketing, finance, logistique,…).
Dans quelques années, nous ne ferons plus de marketing comme nous en faisons aujourd’hui. Si vous faites partie d’une organisation métier, commencez-donc dès à présent à vous intéresser à la donnée car votre métier sera bouleversé.
Alimenté par l’utilisation massive des réseaux sociaux, le boom des objets connectés et la transformation digitale des entreprises, le marché du big data ne cesse de croître. À horizon 2020, la valeur des données personnelles des consommateurs européens pourrait frôler les 1 000 milliards d’euros selon le Boston Consulting Group. Le gouvernement évalue pour sa part le marché à 9 milliards d’euros rien que dans l’Hexagone d’ici cinq ans, avec à la clé, la création de 137 000 emplois.
Selon un sondage mené par PwC en 2016, 61% des entreprises affirment être persuadées qu’elles doivent se focaliser davantage sur l’analyse de données pour ne pas être dépassées par la concurrence.
C’est pourquoi, d’année en année, les profils Big Data deviennent ceux que l’on s’arrache. Les métiers du Big Data représentent des vocations d’avenir, et des opportunités à saisir si vous êtes encore étudiant ou si vous cherchez à vous reconvertir car la croissance de la demande est exponentielle et le marché connaît une pénurie de talents.
Profils particulièrement recherchés
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LE CDO ou Chief Data Officer
C’est encore, à ce jour en France, un poste qui existe peu dans la réalité. Mais c’est un concept qui monte et qui va se développer. Selon Gartner, 27% des organisations auront un Chief Data Officer en 2017.
Il se situe au niveau des décideurs de l’entreprise et participe au comité exécutif. C’est donc un manager expérimenté.
Le Chief Data Officer est le Directeur de la Data. Il doit diriger la collecte des données, organiser le partage de leur analyse avec les autres directions, et faire respecter l’éthique en matière d’usage de ces informations.
Son rôle est donc multiple :
- collecter des données, se doter des outils pour trier les informations dont on dispose, voire acheter des données supplémentaires auprès de partenaires
- contribuer à la stratégie de l’entreprise en s’appuyant sur les données, leur gestion, éventuellement en maintenant le niveau de qualité de celles-ci
- Puis diffuser la connaissance en interne des données (dans les grandes entreprises il y a des gisements de données dans toutes les entités, mais personne n’a de vision transversale)
- Optimiser les processus clés du métier via la consommation de la donnée. Analyse des données qui amène à produire des recommandations pour les différents business en interne ou pour des annonceurs.
- Enfin, construire une équipe avec des profils différents pour réaliser cet objectif et la manager.
Le CDO a suffisamment de pouvoir pour passer outre les résistances et mettre en œuvre une stratégie de changement dans l’entreprise. Il s’appuie, avec son équipe, sur des connaissances pointues en statistiques, informatique et numérique pour donner des repères à chaque département : marketing, ressources humaines, ingénierie, service qualité, comptabilité et gestion.
Ce n’est pas tout : le CDO a aussi une dimension externe, notamment dans le cas où l’entreprise partage des données avec l’extérieur.
Salaire : de 100K€ à 200K€ pour un CDO de 10 ans d’expérience minimum, ce poste n’étant pas proposé à de jeunes débutants.
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Les data Stewarts
Ils ont une connaissance de la donnée, et la travaillent quotidiennement. Ils sont, en quelques sortes, les administrateurs de la donnée. C’est un poste d’exécutant. Ses tâches sont principalement :
- Mise en place de la garantie de la qualité des données
- Documentation des données en lien avec les métiers
- Faire vivre les meta data et les process de mise à jour
Il doit dépendre du CDO, car il fait partie d’une communauté, il n’est pas seul. Dans les grandes entreprises, il y aura un Data Stewart par territoire. Si c’est une organisation matricielle, on y rajoutera une dimension métier. Les Data Stewart sont responsables de la mise en œuvre de la stratégie sur le terrain, ils vont appliquer la gouvernance décidée par le CDO, et veiller à ce qu’elle soit suivie.
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Le Data Scientist ou Ingénieur en Data Analytics
Le Data Scientist doit faire preuve d’ingéniosité pour conceptualiser les besoins des métiers, trouver les données les plus pertinentes et assembler pour eux des algorithmes qui produisent des informations utiles. Il est celui qui produit la valeur de la donnée. Il part de données fiables (grâce au travail du Data Stewart), et a les outils pour le faire. La technologie récente permet de traiter les plus gros volumes de données en temps réel.
Le Data Scientist est un expert aux multiples compétences :
- Il maîtrise les outils statistiques et le datamining pour pouvoir manipuler les données à sa guise. Il a donc des compétences techniques et scientifiques avancées.
- il connaît suffisamment bien l’industrie pour laquelle il opère afin de tenir compte de ses enjeux dans ses recherches.
- enfin, il est capable de comprendre les finesses d’un processus pour pouvoir se poser les bonnes questions tout en suggérant des pistes de réponses.
Il saura déterminer, par algorithme, ce qu’un client aime pour pouvoir lui faire les propositions adéquates. Il « réinvente le principe d’un commerçant de quartier qui, petit à petit, connaît les gouts de ses clients et leur conseille des produits en toute confiance », explique David Mas, Data Scientist chez PriceMinister. « Notre savoir-faire est de croiser les données entre tous nos visiteurs pour, lorsqu’on ne connaît pas encore les habitudes d’un client, pouvoir prédire ce qu’il achèterait ».
Le Data Scientist est donc souvent un mouton à 5 pattes, doté d’un cursus de formation avancé et d’une expérience professionnelle avérée.
Les profils qualifiés sont rares, et par conséquent très exigeants en termes de rémunération.
Salaire : entre 35K€ et 55K€ à l’embauche.
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Le Data Analyst ou Data Consultant
Le Data Analyst est également quelqu’un qui produit la valeur de la donnée. Son rôle est de faire parler les données et d’en sortir des indicateurs concrets au service de la direction générale pour les exploiter à des fins commerciales. Il réceptionne une partie du travail du Data Scientist et le rapproche des autres reportings et des autres données qu’il a en sa possession pour pouvoir faire son travail. Il utilise des outils de dashboarding, de visualisation de l’information et d’exploration de l’information.
Le Data Analyst n’est pas un technicien, c’est un professionnel des métiers qui a une sensibilité à la donnée. Il occupe une fonction transverse qui l’amène à travailler avec tous les départements de l’entreprise ; de l’achat à la logistique en passant par la finance. Il est là pour accompagner l’activité de l’entreprise et l’aide à définir et implémenter ses stratégies Data. Sa connaissance générale des outils du marché, sa créativité et sa compréhension des enjeux métiers lui permettent de leur proposer des solutions innovantes.
Salaire : 35K€ à 45K€ à l’embauche.
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Le Data Protection Officer
Personne garante de la protection des données personnelles dans l’organisation pour laquelle elle travaille, ce qui devient une problématique majeure dans notre société.
Le Big data devra relever d’immenses défis en ce qui concerne la sphère privée, en particulier avec les nouvelles réglementations instaurées par l’union européenne. Les entreprises seront dans l’obligation de renforcer leurs procédures en matière de contrôle de la confidentialité. Gartner prédit pour 2018 que 50% des violations des règles éthiques d’une entreprise seront liées aux données.
Le DPO travaille donc avec tous les métiers en transversal et doit arriver à se faire des alliés dans les différents départements car le challenge est d’être tenu au courant de tous les projets de traitement des données pour pouvoir donner son avis en amont.Il doit réunir des compétences en informatique, en droit, mais aussi en communication. Si aujourd’hui, il en existe très peu en France, la demande devrait prochainement exploser.
Salaire : comme il s’agit d’un métier nouveau, les rémunérations ne sont pas stabilisées mais avoisinent les 30K€ à l’embauche.
En filigrane de tous ces métiers, il y a évidemment l’importance de la communication. Car ces nouveaux métiers doivent beaucoup communiquer afin de prouver le bien fondé de chacune des actions entreprises autour de ces données.
Par ailleurs, il faut noter que de nouveaux métiers du Big Data ne cessent de faire leur apparition afin d’optimiser les processus et améliorer les facteurs clés de performance (KPI).