Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Romane Borrot, E-RP chez Nice Work Paris. Cet interview permettra de dresser avec elle l’état des lieux du marketing d’influence en 2020.
1 . Peux-tu te présenter auprès de la communauté du MBA s’il te plait ?
Je m’appelle Romane, j’ai 26 ans, je suis originaire du Bassin d’Arcachon. J’ai décidé il y a presque 4 ans de migrer vers Paris pour ma vie professionnelle. Je travaille aujourd’hui dans l’agence de presse Nice Work en tant qu’attachée de presse. Je gère un portefeuille de marques, et je m’occupe de la relation entre elles et les influenceurs.
2 . Quel est ton parcours ?
J’ai commencé mes études supérieures avec une licence LEA Anglais Espagnol – Langues Etrangères Appliquées. Je voulais apprendre parler anglais, mais pour être honnête ce n’est pas cette formation qui m’a rendue bilingue ! J’ai enchaîné avec un Master Fashion Marketing, Design and Brand Strategies à l’INSEEC de Bordeaux. C’était une formation qui proposait de faire des stages en rythme alterné tout au long de l’année, c’est ce qui m’a plu et m’a permis d’avoir une belle expérience professionnelle avant de me lancer à Paris. J’ai toujours effectué des stages dans le domaine de la mode à Bordeaux.
En arrivant à Paris il me restait un stage à faire, mon stage de fin d’études. Je voulais absolument avoir une expérience dans le domaine des cosmétiques. J’ai pu intégrer le groupe Estée Lauder en tant qu’Assistante RP pour les marques Clinique et Smashbox. Finalement je suis restée dans le groupe 2 ans avant de basculer du côté agence.
3 . Pourquoi le domaine de la beauté ?
J’ai toujours été passionnée de beauté. J’ai commencé à me maquiller en 5ème – un crayon noir et du mascara, rien de fou – mais j’étais super contente de me préparer le matin. En grandissant j’ai toujours été intéressée par les nouveaux produits, les nouvelles formules, les innovations. C’est un domaine tellement dynamique, il se passe toujours quelque chose. D’autant plus aujourd’hui avec les réseaux sociaux, il y a tellement de choses à apprendre et à faire !
4 .Qu’est-ce qui te plait dans le métier de E-RP ?
Ce qui me plait le plus c’est le fait de rencontrer de nouvelles personnes chaque jour. J’adore faire plaisir aux gens, c’est dans ma nature, et envoyer des produits de beauté à des influenceurs me fait super plaisir.
5 . Si tu devais décrire ton travail en quelques mots à une personne qui ne connait pas ton métier ?
J’envoie des produits à des gens qui ont beaucoup d’abonnés sur les réseaux sociaux dans le but qu’ils en parlent et que les gens qui les suivent achètent.
6. Depuis que tu travailles avec les influenceurs ton travail à t’il évolué ? Si oui, comment ?
J’ai toujours travaillé avec les influenceurs dans toutes mes expériences professionnelles. Au début c’est vrai c’était complètement différent. C’était en 2015, Instagram n’était pas encore le réseau social hyper trendy, on était plus sur les blogs, Youtube et Snapchat. Avec le temps Instagram est devenu le réseau star et a commencé à prendre le dessus sur tous les autres réseaux sociaux. Au tout début, on parlait de « bloggeurs » ou « youtubeurs », maintenant on parle au sens large d’influenceurs. Il y a quelques années on connaissait tous les mêmes influenceurs, il n’y en avait pas tant que ça. Maintenant, il y en a des nouveaux chaque jour, d’autant plus qu’avec l’essor de Tiktok ça ne s’arrête plus !
7. Comment fais-tu pour dénicher de nouveaux « talents » ?
Le plus important est de toujours rester à l’affut de ce qu’il se passe, qui fait le buzz et pourquoi. Faire de la veille est une mission quotidienne. J’adore découvrir de nouvelles personnes, un peu au hasard. Peut-être qu’elles ne parlent pas de beauté, mais en réalité, tout le monde aime recevoir un mascara ou une routine skincare.
8. Est-il encore possible aujourd’hui de devenir influenceur ?
Selon moi, tout le monde influence quelqu’un. Ensuite la question à se poser est : est-ce que l’on devient influenceur pour les bonnes raisons ? Les partenariats rémunérés avec les marques prestigieuses et les voyages font rêver c’est sûr, mais cela n’arrive pas du jour au lendemain. Être influenceur est devenu aujourd’hui un vrai métier, et je pense que l’on devient influenceur par passion. Partager des looks en photo, ses dernières découvertes makeup ou skincare de façon naturelle est très important. C’est l’authenticité et le naturel qui font que ça marche.
« C’est l’authenticité et le naturel qui font que cela marche »
Romane Borrot
9. Selon toi, les influenceurs influencent-ils encore ?
Tout dépend de ce que l’on recherche. Il y a des personnes qui ont un pouvoir de transformation incroyable qui seraient capable de nous faire acheter tout et n’importe quoi. C’est ce que je disais dans ma réponse précédente : il faut être authentique. Plus l’influenceur partage du contenu par passion, plus l’influenceur sera crédible et aura une communauté fidèle. Si par contre l’influenceur partage un contenu juste pour être repéré et partir en voyage aux Maldives… Ça ne marche pas.
10. Peut-on baser sa stratégie de marque seulement sur du marketing d’influence, quel est l’état des lieux ?
Cela dépend des stratégies des marques. Certaines ne disposant pas de budget ne pourront pas faire d’influence marketing et devront adapter leur stratégie de communication. Alors que d’autres marques dont l’objectif est l’image ou l’awareness auront un budget plus conséquent et inonderont les réseaux sociaux.
11. Les influenceurs ont-ils un devoir à jouer face à la crise du COVID-19 ?
Ce n’est pas une période facile. Les influenceurs ont une vraie force de frappe aujourd’hui qu’il faut agir avec agilité et faire attention aux messages diffusés.
Le monde ne doit pas s’arrêter de tourner, je pense qu’il faut continuer à produire du contenu mais avec tact et en utilisant les bons mots. Quand on a des centaines de milliers d’abonnés, on ne peut pas connaître les vies privées de chaque personne, peut-être qu’un abonné a perdu un membre de sa famille à cause du COVID-19, et il serait inapproprié de partager quelque chose de trop commercial, en ignorant complètement la situation. Il faut réussir à garder un équilibre pour ne pas froisser sa communauté.
12. Quelles sont selon toi les prochaines « tendances » de l’influence en 2020 ?
Je pense que 2020 est l’année de Tiktok. Ce réseau existe depuis des années, mais avant il était plus réservé à un certain public, plutôt jeune. C’était assez fermé et seule une certaine cible s’y intéressait. À l’époque de Musical.ly en 2014 on ne pensait pas que ce réseau prendrait autant d’importance et réussirait à grandir aussi vite ! Maintenant tout le monde se met à créer des challenges et faire des vidéos sur la plateforme, histoire de diversifier son contenu. En 2020 c’est Tiktok, en 2021 ça sera autre chose…
Question Bonus : quel est l’influenceur le plus célèbre de ton répertoire ?
Hmmm je dirai Sananas ou Lena Mahfouf
Merci Romane pour ton aide précieuse, nous avons pu faire ensemble un bel état des lieux du marketing d’influence en 2020 !