L'intelligence artificielle engagée dans la lutte contre le cancer du sein

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Intelligence artificielle et cancer du sein : découvrons aujourd’hui comment ils peuvent faire l’objet d’un même sujet.

Dans mon dernier article, Le recrutement par l’IA est-il discriminant pour les femmes?, je vous expliquais comment l’emploi de l’IA, dans le cadre d’un recrutement, peut desservir la gente féminine.

Mesdames, ne restons pas fâchées : demain, l’IA pourrait nous sauver la vie.

Cancer du sein : 12146 femmes sont mortes en France en 2018

Sur 58459 nouveaux cas détectés. Et pour cause, il est le cancer le plus diagnostiqué chez la femme dans le monde (en 2019, plus de 2 millions de cas nouveaux).

Quand on sait que si un cancer du sein est dépisté à un stade précoce, il peut être guéri dans plus de 9 cas sur 10……..

Aujourd’hui, la mammographie et la radiographie sont les principales options de dépistage pour les femmes.

Il est vrai que la puissance et la précision de l’intelligence artificielle pourraient être d’une aide précieuse, dans la lutte contre le cancer du sein. Elle révolutionnerait le diagnostic.

Selon l’Inca, Institut National contre le Cancer, la médecine attend particulièrement l’intelligence artificielle en oncologie. Elle a une faculté à compiler une importante quantité de données et à émettre des hypothèses diagnostiques et thérapeutiques proches de la médecine personnalisée.

Intelligence artificielle et cancer du sein : quand Google Health investit dans la lutte pour donner naissance à une IA capable de soutenir le travail des examinateurs

Google Health a investi dans le domaine de la cancérologie, en faisant de l’intelligence artificielle une réalité opérationnelle.

La mammographie est la méthode numérique la plus couramment utilisée pour dépister le cancer du sein. Néanmoins, la détection et le diagnostic précoces de cette maladie restent un défi à l’échelle mondiale.

Les chercheurs de la firme sont partis de ce constat. Ainsi, au cours des deux dernières années, ils ont travaillé en collaboration avec des partenaires de recherche clinique au Royaume-Uni et aux États-Unis… convaincus que l’IA peut améliorer la détection du cancer du sein.

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Crédits : Numerama

Crédits : ZDNet – Les recherches ont donné naissance à une intelligence artificielle, basée sur un modèle mathématique capable de diagnostiquer le cancer du sein.

« La précision du système d’intelligence artificielle a été testée par une étude publiée dans la revue scientifique Nature ».

Les résultats montrent d’une part que l’algorithme sait détecter le cancer du sein à partir de mammographies de dépistage anonymisées. D’autre part, les résultats sont plus précis que ceux d’experts radiologues.

Par ailleurs, Google précise dans un communiqué que la lecture de ces images radiographiques est une tâche difficile, même pour les experts.

Ainsi, elle entraîne souvent des faux positifs (détection de lésions cancéreuses qui n’auraient pas évolué vers un cancer) et des faux négatifs.

« L’étude a fait analyser des dizaines de milliers de mammographies des femmes aux États-Unis et au Royaume-Uni ».

De surcroît, cet algorithme a été entrainé et alimenté à l’aide des mammographies de plus de 76000 femmes au Royaume-Uni et 15000 femmes aux États-Unis.

Le but était d’observer s’il était en capacité d’apprendre à détecter les signes de cancer du sein à partir des résultats d’analyses.

Ensuite, les prévisions de cet algorithme ont été comparées aux résultats de mammographie de plus de 25000 femmes au Royaume-Uni et de 3000 aux États-Unis.

« Le système a pu détecter le cancer avec plus de précision que les médecins malgré le fait de travailler avec moins d’informations, telles que les mammographies antérieures ou les antécédents du patient ».

Lors des études, les experts ont émis leurs interprétations des images radiographiques. Ils ont pris en compte les antécédents des patientes. Quant à l’IA, elle n’avait accès qu’à la dernière mammographie.

« Le test a montré que le programme avait réduit les erreurs de 9,4% pour les sujets américains et 2,7% pour les sujets britanniques par rapport aux experts humains ».

En outre, l’IA réduit la proportion de cas où un cancer est détecté à tort :

  • de 5,7% sur les mammographies américaines,
  • de 1,2% pour les mammographies britanniques.

« Ces résultats suggèrent que nous sommes en train de développer un outil qui peut aider les médecins à repérer le cancer du sein avec une plus grande précision ».

Docteur Dominic King, responsable britannique chez Google Health, et co-auteur de cette étude

« Des résultats importants car, selon l’American Cancer Society, 1 cancer du sein sur 5 n’est pas diagnostiqué ».

À noter qu’aux États-Unis, les experts n’effectuent généralement qu’une lecture des images de dépistage. Alors qu’en France et au Royaume-Uni, les mammographies effectuées sur les femmes de 50 à 74 ans sont examinées par deux radiologues.

Les experts ont comparé les diagnostics de l’IA à celle du premier radiologue.

Si les deux concordaient, le cas était classé comme résolu. En revanche, si les deux rapports étaient différents, ils demandaient une comparaison de plus, entre l’IA et un deuxième radiologue.

Ainsi, l’étude montre que l’utilisation de l’IA en vérification du diagnostic du premier radiologue permettrait d’économiser jusqu’à 88% de la charge de travail du second radiologue.

Cette technologie pourrait donc être utilisée en deuxième avis pour les diagnostics du cancer du sein.

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Crédits : Peps news – Google met en place un algorithme capable de soutenir le travail des examinateurs

Intelligence artificielle et cancer du sein : pour finir, soyons réaliste. Concernant Google, ce n’est pas pour demain. En revanche, hier, on en parlait déjà de ce sujet.

« D’autres essais, une validation clinique et des autorisations réglementaires sont nécessaires avant que cela puisse commencer à faire une différence pour les patients, mais nous sommes déterminés à travailler avec nos partenaires pour atteindre cet objectif ».

Docteur Dominic King, responsable britannique chez Google Health, et co-auteur de cette étude

La publication de cette étude a fait parler d’elle en début d’année. Cela dit, il ne s’agit pas d’une grande première. En effet, en mai 2019, des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) avaient annoncé avoir produit une IA capable de prévoir un cancer du sein avec cinq ans d’avance. Elle se basait sur l’analyse des modifications des tissus mammaires invisibles à l’oeil nu.

« En prédisant qui développera un cancer, nous pourrons contrer la maladie avant même que les symptômes ne se manifestent ».

Docteur Adam Yala, auteur principal des travaux

La France n’est pas en reste sur le sujet. En 2013 déjà, Therapixel, start-up française incubée à Sophia Antipolis, a développé un système d’assistance aux radiologues lors des lectures de mammographies. Grâce à l’intelligence artificielle, MammoScreen accompagne le médecin sur des zones à risque, pas toujours perceptibles.

« C’est une maladie difficile à voir à l’oeil nu, surtout aux premiers stades. Notre solution permet d’aider le radiologue à voir les signes avant-coureurs du cancer pour mieux le dépister ».

Pierre Fillard, cofondateur de la startup

Therapixel a levé 5 millions d’euros en mars 2019 pour déployer son produit au premier trimestre 2020. Les marchés ciblés sont la France, et plus largement l’Europe ainsi que les Etats-Unis.

Sources

santemagazine.fr

20minutes.fr

e-cancer.fr

iarc.fr