Les incubateurs en Afrique sont aujourd’hui un atout important pour aider les startups au développement économique et entrepreneuriale de l’écosystème africain.
Selon le Fond Monétaire International (FMI), l’Afrique a une croissance économique égale à environ 5% tous Pays confondus, mais ses revenus sont encore fortement encrés sur l’exploitation des matières premières. Malheureusement la croissance démographique de ce Continent n’assure en aucun cas l’employabilité de ses habitants: d’où l’encouragement pour les jeunes de devenir entrepreneurs, en créant des startups via des incubateurs, pour être eux même créateurs de richesse et d’emplois dans leurs propre Pays. Grâce au numérique l’Afrique peux passer aujourd’hui à un développement plus rapide pour obvier l’insuffisance d’infrastructures routières, hospitalières, bancaires.
Frédéric Martel, dans son livre « Smart, Enquête sur les internets » 2014, parle de la « grande créativité des acteurs africains du numérique, capables de créer des applications révolutionnaires avec des buts de ficelles ». Les startups répondent enfaite à des problématiques liées à leur quotidien pour pallier les services publics défaillants : accès à l’électricité, accès au payement sécurisé, création d’applications en langues locales au service des agriculteurs (info météo, cours de matières premières, élevage d’animaux, etc), de l’éducation (outils pédagogiques pour élèves et enseignants isolés de centre habités), de la santé (télé-santé et diagnostic à distance, etc), service en ligne, e-commerce, économie collaborative, marketing digitale, économies vertes, etc.
Parmi les nombreux exemples: Evariste Akoumian en Côte d’Ivoire a conçu le sac à dos Solarpak, pour les enfants qui habitent dans des zones non électrifiés du Pays.
Toujours en Côte d’Ivoire Thierry N’Doufou lance Qelasy, la première tablette éducative, étanche, légère et résistante à la chaleur, déjà répandue dans environ 200 écoles au Senegal, Côte d’Ivoire, Maroc, Niger.
Selon Patrick Ndungidi, de l’Agence d’information de l’Afrique Centrale,“les incubateurs sont devenus des structures importantes dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne où 85% des petites et moyennes entreprises (PME) ne survivent pas à la 2e année d’activité. Par contre, les entreprises qui suivent un processus d’incubation affichent un taux de survie de plus de 80% après cinq années d’activité.”
Malgré le très peu de financement accordé en Afrique à l’innovation et à l’entrepreneuriat, on voit de plus en plus d’acteurs dans le secteur et c’est important de pouvoir créer de PME locales pour garantir la qualification, générer de l’emploi et pouvoir être plus forts vis à vis des investisseurs qui sont de plus en plus attirés par le potentiel du marché africain.
La naissance des hub technologiques est étroitement liée à la qualité des réseaux téléphoniques 3G, de l’Internet câblé ou du Wi-Fi:
Pour pouvoir voir les jours les incubateurs ont besoin des ressources: via l’Etat, des financements privés, du crow-founding, du sharing, des business angels ou des investissements des groupes étrangers ou encore des incubateurs d’entreprises. « À Dakar, le CTIC est ainsi soutenu à la fois par les pouvoirs publics sénégalais, la Banque mondiale et des entreprises privées, comme Orange. En plus des financements et des aides publiques, le CTIC se finance aussi de manière plus classique et sur le même modèle que ses grands frères californiens, grâce au versement par la quinzaine d’entreprises incubées d’une partie de leurs éventuels bénéfices ».
Il existe un décalage entre la zone française et celle anglophone, car c’est surtout dans cette dernière, soit l’ Afrique sub-saharienne, que le digital est en plein essor, grâce à l’explosion de la téléphonie mobile.
Mais dans la partie « française » on parle de « Silicon Savannah », en référence à la Silicon valley californienne, pour parler des entreprises du numérique qui se développent en Afrique de l’Est (Côte d’Ivoire, Benin, Kenya- ce dernier étant précurseur en matière de mobile banking).
Belles perspectives pour l’Afrique, qui fait le grand saut, en passant d’une économie encore fortement rurale au digital de demain.