Il n’y a jamais eu autant d’être humain sur la planète mais également de personnes seul. La pandémie Covid-19 a d’ailleurs exacerbé ce sentiment. Jean Viard, sociologue, s’exprime dans un des podcasts de Question de société. « Le couple reste le système prédominant mais un réel développement du célibat et de la solitude se met en place. À Paris la moitié des logements sont occupés par une personne seule ». Dans la solitude, on constate également le manque d’activité sexuelle avec un(e) partenaire. La solitude touche également les personnes handicapées ne pouvant vivre une vie sexuelle épanouie.

la Sextech innove pour lutter contre la solitude sexuelle comme avec les sextoys connectés, les vidéos VR … par exemple. Cependant l’humain est en constante recherche de réalisme sexuel et émotionnel poussant les entreprises du domaine à innover. 

 
Dans un monde de plus en plus individualiste et solitaire, les robots sexuels sont- ils la solution?

Nous connaissons l’existence des « poupée gonflables » ou des « Love Dolls », des poupées de base inerte ayant pour seule caractéristique, avoir l’apparence d’un humain. Elles sont popularisées par la société « Real Doll », fondée par Matt McMullen. Cependant les innovations technologiques ont mené les sociétés de poupée sexuelles à intégrer de l’intelligence artificielle dans leur produit donnant naissance aux robots sexuels que nous connaissons aujourd’hui. L’innovation robotique la plus réaliste dans ce secteur, c’est Harmony par la Realbotix, entité appartenant également à Matt McMullen. Doté d’une intelligence artificielle avec reconnaissance faciale elle est également en capacité d’entretenir une conversation sur diverse sujets tel que le cinéma, ou encore la littérature par exemple. Harmony est entièrement personnalisable, de son physique jusqu’a sa personnalité. Elle dépasse le simple outil sexuel et devient une réelle compagne. C’était d’ailleurs dans les aspirations de Matt McMullen, interrogé par le New York Times, en 2015, il affirmait « vouloir susciter la satisfaction intellectuelle et émotionnelle de ses utilisateurs, et pas seulement leur bien-être physique. »

La production de robot sexuel est pour le moment à 97% destinés aux hommes, ces derniers ont un avis souvent plus positif concernant les relations sexuelles entre humains et robots. On estime que 48% des hommes se verraient tenter l’expérience contre 33% des femmes. 

Pour l’heure les robots sexuels sont plutôt chers, il faut compter entre 5 000 et 15 000€ pièce. Une solution peu abordable pour beaucoup de personnes. Toutefois dans le futur nous pouvons penser qu’avec le développement de la technologie les prix baissent pour devenir plus accessibles au grand public et ne plus seulement être réservés aux passionnées ou aux personnes en capacité dépenser une très grosse somme pour satisfaire un bien-être physique.

Comme dans tous les domaines liés à la technologie et surtout à l’intelligence artificielle et la robotique des questions d’éthique subsistent. De nombreuses questions restent encore sans réponses et de nombreuses polémiques ne cessent de raviver les débats autour des robots sexuel. Un récent rapport de la Fundation for Responsible Robotics fait un état des lieux des nombreuses questions liées à l’émergence de cette technologie, encore largement méconnue du grand public.

Le Dr Trudy Barber se questionne sur la place que les robot sexuels prendront sur les relations sexuelles humaines et affirme que « les relations sexuelles avec les machines deviendront bientôt la norme et relègueront au second plan les relations normales. ».

Ces robots pourraient-ils créer l’effet inverse du résultat escompté en plongeant les gens dans une encore plus grande solitude?  

Des questions autour du sexisme se posent également. Notamment par rapport à l’objectification du corps de la femme, en effet les sex bots sont souvent personnalisables, et les acheteurs peuvent laisser libre cours à leur imagination qui bien souvent représente le stéréotype des actrices X avec des proportions quasiment inhumaines, ne représentant en rien le corps d’une femme réel.

La possibilité de choisir la personnalité de son robot sexuelle peut être considéré comme une bonne idée néanmoins une entreprise américaine à créer la polémique en 2017 avec son robot « Frigid Farrah » La personnalité « réservée et timide » a été créée pour repousser les avances, elle est d’ailleurs dotée, dans les réglages d’une fonctionnalité  « Simulateur de viol ».

Nous trouvons aussi des problèmes d’éthique en matière de pédocriminalité. La question est très discutée et aucune réponse n’est apportée pour le moment concernant la vente de robot sexuels avec des physiques et attitudes d’enfant. Pour certains ces robots pourraient éviter aux personnes attirées par les enfants de passer à l’acte en utilisant un robot et au contraire des personnes affirment que le caractère très réaliste des robots sexuels pousserait ces personnes à vouloir passer à l’acte.

Tant de questions sans réponses, c’est d’ailleurs pour cette raison que les sex bots sont aussi controversés et sujet à polémique. Selon le Dr Barber «L’idée de s’engager dans le sexe virtuel ou le sexe avec des robots est en réalité un processus naturel dans notre cycle évolutif». Là où certains y trouvent une opportunité de se rapprocher de l’humain d’autres s’en éloignerons. 

Nous savons que nous ne pouvons pas arrêter l’innovation et que cette évolution arrivera un jour ou l’autre. L’humanité finira par côtoyer de près les robots jusqu’à dans leur lit. Les enjeux sont surtout basé sur l’éthique. Afin que les robots sexuels se commercialisent mieux et soient plus connue du grand public, il faudra que les entreprises du secteur apportent des réponses aux réfléchissent aux questions éthiques en y apportant des réponses, en allant très certainement vers des compromis.