Les médias et la génération Z

Le traitement de l’information a toujours connu une évolution parallèle à celle de la société et de ses innovations. En effet, au fil des années, les générations ont développé des attentes et des besoins différents auxquels les médias doivent sans cesse s’adapter et répondre. La génération Z est sans doute celle qui est la plus difficile à analyser et à approcher par ces acteurs puisqu’elle semble être la plus éloignée de l’actualité. Nés après 1995 et avec Internet, les 15-24 ans sont considérés comme ultra-connectés grâce aux nouvelles technologies : ordinateurs, tablettes, smartphones, objets connectés, ainsi que plateformes sociales n’ont désormais plus aucun secret pour eux.

C’est d’ailleurs sur ces mêmes plateformes qu’ils suivent l’actualité. Exit la presse papier et les journaux télévisés classiques, les médias sont attendus sur ces réseaux sociaux et avec des formats adaptés pour trouver l’équilibre nécessaire entre immédiateté de l’information et traitement de fond. 

Les nouveaux besoins de cette génération

Cette génération est également très engagée dans de nombreuses causes telles que la place des femmes ou l’environnement, comme l’analyse l’étude de l’IFOP de 2020 intitulée Les Français et l’environnement : 68% des moins de 24 ans souhaitent s’engager contre l’urgence climatique. Toutefois, cet engagement ne se fait pas seul et le sens de la communauté est primordial pour cette génération. Les sources d’information et les réseaux sociaux sont ainsi de plus en plus nombreux à inclure une place importance à leur audience à travers des dispositifs dédiés qui permettent aux jeunes de se sentir écoutés, valorisés et encouragés dans leurs combats., il est nécessaire de s’intéresser aux jeunes et d’écouter leurs besoins.

Cette audience doit être placée au centre de l’action et des formats, et certaines plateformes ou médias offrent d’ores et déjà la possibilité à leurs auditeurs de participer en direct à un débat ou une interview pour prendre en compte leur point de vue. Cet échange peut s’effectuer de différentes manières : à l’aide d’un chat, d’un quiz, ou tout simplement d’un appel téléphonique, et aidera le média à construire une réelle relation avec son audience.

Le nouvel écosystème médiatique

L’écosystème médiatique a donc considérablement été modifié avec l’apparition de la digitalisation et des nouveaux médias. De nouvelles sources d’information sont apparues et les métiers dédiés ont également subi des transformations. Une forte présence digitale est donc primordiale pour tous les acteurs et ce, sur différentes plateformes. Avec la digitalisation, de nombreux nouveaux formats sont apparus et les possibilités de création de contenus avec ces derniers sont devenues de plus en plus riches.

Ainsi, si les vidéos courtes sont désormais indispensables sur les réseaux sociaux comme TikTok ou Instagram, d’autres formats ont vu le jour et se sont développés au fil des années. Twitch a, par exemple, accéléré l’ampleur des vidéos en direct, et le confinement a participé activement au renouveau des podcasts. L’incarnation est également une stratégie essentielle pour rassurer les jeunes et renouer avec leur confiance. Avec ces nouveautés, les médias doivent faire preuve de créativité pour concevoir des formats différents et surtout adaptés aux codes des plateformes. 

Le manque de confiance envers les médias

Si la génération Z est consciente de l’importance de l’actualité, elle connaît néanmoins des difficultés à suivre et à apprécier les informations diffusées par les médias actuels. Avec la digitalisation, de nouveaux médias sont apparus sur Internet et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Le développement des acteurs digitaux a contraint les acteurs traditionnels à se réinventer pour maintenir leur place dans l’écosystème médiatique. Toutefois, les 15-24 ans ont également du mal à faire pleinement confiance à ces sources d’information. Manque de compréhension, formats non adaptés, fake news et rumeurs, les médias doivent faire face à de nombreux obstacles qui développent la méfiance des jeunes. 

Enfin, l’ampleur des fake news n’a fait que diminuer la confiance des jeunes envers les médias. Le travail de reconsidération doit passer par la recherche de crédibilité et de fiabilité pour renouer avec la génération Z. Si certains médias peinent à développer cette relation, d’autres ont choisi de s’associer avec des médias à la stratégie différente pour combiner leurs forces. Pourquoi ne pas créer un format avec un sujet de fond traité par des journalistes d’un média traditionnel pour mettre en avant les qualités rédactionnelles de ces métiers, tout en diffusant ces contenus sur les réseaux sociaux d’un média digital qui aura les codes pour s’imposer sur ces plateformes ?

Ce phénomène de manque de confiance est analysé plus en profondeur dans mon article dédié.

La problématique la plus urgente est donc de réussir à créer un lien de proximité et une relation de confiance avec cette génération pour qu’elle se sente écoutée, comprise et concernée et ainsi qu’elle ait envie de renouer avec l’actualité grâce aux médias. 

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