Les émoticônes, aussi connus sous le nom d’emojis. Ces petits bonhommes jaunes ont été créé entre 1998 et 1999 par un japonais nommé Shigetaka Kurita pour la messagerie i-mode chez NTT DoCoMo, l’opérateur télécom numéro un dans le pays du soleil levant. A l’origine conçus pour améliorer la qualité des services de cette société et ainsi se démarquer de ses concurrents, les emojis étaient intégré en bitmap (un format d’image développé par Microsoft et IBM, aussi connu comme BMP) et regroupaient 176 caractères.
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Le nom de ces symboles provient de l’association des mots japonais image (e) et lettre (moji). Nous pouvons également constater une ressemblance avec le mot “émotion” qui pourrait expliquer le choix de cette association. Le fondement de cette création peut expliquer pourquoi autant de symboles représentants la culture asiatique, notamment japonaise, sont présents dans nos smartphones aujourd’hui. D’après l’écrivain Gavin Lucas, dans un livre dédié au monde des emojis, la première apparition d’un émoticône typographique “:-)” est en 1648 dans un poème de Robert Herrick. Intégré en 2010 dans l’Unicode, un standard informatique international, les émoticônes font aujourd’hui partis totalement de notre univers.
Comment ces emojis sont-ils devenus un phénomène culturel et sociétal, publicitaire ?
En effet, selon Emogi (une application de claviers virtuels), 49% des utilisateurs de smartphones envoient quotidiennement des emojis dans leurs conversations, soit 2,3 milliards de messages envoyés avec au moins un “caractère spécial” de ce type. “Le message écrit, par définition, est pauvre en information. Il manque de clefs d’interprétation qui, parfois, nous font passer à côté de l’intention”, analyse Cyrille Frank pour stratégies.fr, ancien directeur des contenus d’AOL et fondateur de Mediaculture.fr. “L’écrit est un média froid, les emojis permettent d’ajouter une dimension interprétative sur l’intention des différents locuteurs”. Un fait de société : le langage corporel, dit non verbal, est très important dans nos relations et conversations de tous les jours. Un image, un visage qui sourit, qui pleure, peut alors pallier à cela.
Utilisés par le plus grand nombre, les emojis sont particulièrement appréciés des publicitaires et communicants. En effet, plusieurs publicités et campagnes de sensibilisation sortent depuis quelques années sur nos écrans. Un moyen de toucher un large public. Une technique pratique qui peut permettre d’atteindre de bons résultats. Nouveau langage pour les jeunes (mais aussi les moins jeunes), les grandes marques et associations ont tout intérêt à surfer sur cette tendance.
L’usage des emojis pour les grandes causes
La marque d’automobile américaine Ford a lancé en novembre 2015, une campagne de prévention routière contre l’utilisation des téléphones portables en conduisant. Une campagne réussie et bien réalisé qui met “en scène” des emojis pour illustrer la scène. A la fois pour atténuer le côté choquant de ce court métrage, la manipulation des emojis est ici intelligente et bien placé. Les jeunes conducteurs vont ainsi se sentir concernés pour pouvoir comprendre l’ampleur de cette dangereuse activité.
Et la publicité
Avec plus de 6 milliards d’emojis envoyés chaque jour, d’autres marques s’emparent de ce raz-de-marée sympathique pour s’exprimer :
- Domino’s met en place son “tweet to order” à coup d’emojis pizza,
- Coca-Cola et sa campagne heureuse “We Smile” en utilisant le langage universel qu’est le “:-)”,
- Nescafé créé sa propre ligne d’émoticône à l’image de leur mascotte caféinée,
- Pepsi intègre ses produits dans la vie des émoticônes (et donc de son public) pour mieux faire passer ses messages,
- Ikea associe la vie d’un ménage, les emojis et ses produits pour une publicité touchante,
- McDonald’s France a transformé la réalité en emojis à travers un spot publicitaire décalé où tout est adapté en symbole issus de nos claviers.
- Accor Hotels a lancé son opération #EmojiSearch pour coller aux usages des internautes : l’utilisation des emojis pour s’exprimer en formant des phrases. Une approche servicielle qui permet d’établir une conversation entre la marque et les clients pour gagner en notoriété et créer de l’engagement, pour un résultats de 24 millions de personnes touchées.
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Et les marques ne sont pas les seules à utiliser les emojis…
Les célébrités se mettent aussi au langage par l’image. En effet, Kim Kardashian, populaire actrice de télé réalité, elle n’a pas attendu pour lancer sa propre “ligne d’émoticones” en accord avec son application mobile pour suivre son actualité. Kimoji est donc lancé fin 2015 pour le bonheur de ses fans. A la fois ironiques et provocateurs, ses symboles sont à l’image de la star et reflètent sa vie à l’écran. Kim n’est pas la seule, Karl Lagerfeld, célèbre couturier, a également mis en place ses EmotiKarl en 2014.
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Au cours de l’année 2017, un autre acteur de la société saisi l’opportunité des emojis : le septième art. Un long métrage animé est sorti en salle en octobre mettant en scène des personnages tout droit issus de nos écrans de smartphones. “Le monde secret des emojis“ récapitule leur vie à l’intérieur du téléphone d’un jeune. Ici, nous ne prenons pas en compte les nombreuses images subliminales et autres références à ces symboles dans tous les films récemment sortis en salle de cinéma.
Les émoticônes sont aujourd’hui, plus que jamais ancrés dans nos vies et ne cessent d’évoluer. Apple a récemment ajouté plus d’une cinquantaine de nouveaux caractères à son panel pour proposer une offre toujours plus variée. Des demandes et réclamations sont régulièrement faites sur les réseaux sociaux pour ajouter tel ou tel symbole afin de coller au plus près à la réalité. Le dernier Iphone X a d’ailleurs intégrer une nouvelle technologie lié à ces personnages : la reconnaissance faciale permettant “d’incarner” les célèbres figures digitales.
Sources :
lareclame.fr
danstapub
wikipedia
strategies.fr
20minutes.fr
allocine.fr