L’économie collaborative peut-elle s’établir au Japon ?

L’économie collaborative est en pleine expansion dans le monde, grâce à internet, les médias sociaux et l’évolution de la technologie informatique.

L’économie collaborative est une activité humaine de pair à pair, qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail et d’échanges. Elle s’appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils, des savoirs (l’usage plutôt que la possession), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et généralement l’intermédiation par des plateformes internet (à l’exception de modèles comme les réseaux d’échanges réciproques de savoirs)Wikipédia

Airbnb et Uber sont deux grandes startups dans la domaine de l’économie collaborative.
En devenant sponsor officiel des Jeux Olympiques de Rio en 2016, Airbnb a fait rentrer l’économie collaborative dans une nouvelle phase à l’échelle mondiale.
Lors des Jeux Olympiques de Londres Airbnb a su pallier au manque d’hôtels en accueillant les touristes du monde entier dans des maisons privées.
Airbnb aura-t-il le même succès au Japon pour les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo ?

Le site d'Airbnb Japon

Photo : le site de Airbnb

 

La situation actuelle de l’économie collaborative au Japon

En mars 2016, le nombre d’annonces de logements listés sur Airbnb était de plus de 2 millions dans 190 pays et plus de 34000 villes. Le nombre d’utilisateur a été multiplié par 300 au cours des cinq dernières années, depuis la mise en service en 2008. Et 17 millions de personnes ont profité d’Airbnb pendant l’été 2015.
Selon le classement des villes principales (à l’exception des États-Unis), Paris arrive en tête avec presque 45 000 logements listés. Tokyo est la 23ème ville sur 25. Concernant le taux d’occupation, la première ville est Tokyo (68%) à l’opposé du classement des villes principales. Et Osaka arrive en troisième place. Le Japon a un taux d’occupation élevé mais l’offre actuelle est insuffisante. L’équilibre entre l’offre et la demande n’est pas bon, notamment en raison de la réglementation hôtelière, des difficultés de la sous-location dues au bail mais aussi des barrières linguistiques. En outre, il existe un facteur psychologique chez les japonais qui ne veulent pas prêter leurs logements aux gens qu’ils ne connaissent pas.

le classement des villes principales des logements listées

le taux d'occupation

source : AIRDNA

 

Le nombre de visiteurs étrangers continue d’augmenter au Japon

Le nombre de visiteurs étrangers augmente chaque année. Selon les chiffres de l’Organisation de Tourisme National du Japon (JINTO) , le nombre d’étrangers au Japon en 2016 a atteint son plus haut record avec 24,039,000 visiteurs.
JINTO inbound_total_2016_yearly
Le premier facteur est la déréglementation du visa. Dès 2009 avec la Chine, le gouvernement japonais a autorisé les visas non seulement pour les groupes touristiques, mais aussi les touristes individuels. La Thaïlande et la Malaisie sont exemptées de visa touristique et les règles ont été assouplies pour les Philippines et le Vietnam en 2013.
Le deuxième facteur est la chute de la valeur du yen.
C’est pourquoi avec l’augmentation des visiteurs étrangers, la pénurie de logements dans l’hôtellerie est à prendre au sérieux. Le gouvernement japonais a annoncé qu’il visait 40 millions de visiteurs étrangers pendant les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. À ce titre 10,000 chambres supplémentaires seraient nécessaires.

 

L’expansion des entreprises chinoises

D’autre part, certaines sociétés chinoises commencent à élargir leur influence dans l’industrie des maisons d’hôtes.« Zizaike », site internet de mise en relation hôtes/voyageurs propose déjà environ 12 000 chambres au Japon. C’est le cas aussi de« tujia » et « Zhubaijia » . Aujourd’hui, « Zizaike » dirige ses affaires dans six pays et régions ; le Japon, la Chine, Taiwan, Hong Kong, la Corée du Sud et les États-Unis. A Taiwan, il est même plus important que Airbnb. Il est probable qu’à l’avenir il se développe partout dans le monde, y compris en Europe. À ce sujet, les entreprises japonaises sont complètement en retard dans le domaine de l’économie collaborative.

le site de Zizaike

Photo : le site de Zizaike

 

L’association des taxis anti Uber

Afin de soutenir l’association des taxis japonaise et de contrer la propagation d’Uber, le ministère de l’équipement et des transports japonais a déclaré qu’il allait étudier la possibilité d’un nouveau système de covoiturage dans les taxis en tant qu’un défi à l’économie collaborative. À ce titre une application, qui permettra notamment de trouver des passagers allant dans la même direction, est en cours de développement. La concurrence est bénéfique mais à l’ère de la mondialisation il est rétrograde de construire son propre système. Les visiteurs étrangers viennent des pays et régions du monde entier.

Plutôt que de développer une application uniquement utilisable au Japon, il vaudrait mieux utiliser le temps et l’argent dans l’aménagement de lois qui permettraient l’expansion de l’économie collaborative.