L’E-Santé à la pointe de la technologie

L’E-santé nous surprendra toujours et l’année 2019 est une année pleine de rebondissements en terme d’innovations.

En voici les preuves :

Une nouvelle chirurgie guidée par l’image 3D

Une société qui a mis au point un dispositif qui permet aux médecins d’avoir sous les yeux le clone médical en 3D du patient, avant l’opération.

Le dispositif est actuellement présent dans 24 hôpitaux. Mais Luc Soler, qui vient de terminer une levée de fonds de 11,3 millions d’euros, vise une couverture pour 80% des patients à l’horizon 2020.

« Avant de faire un acte chirurgical, on va faire faire un scanner ou une IRM au patient. L’idée, c’est d’en faire comme une cartographie, comme avec une photo satellite. On va extraire le contour de chacun des organes, de chacun des vaisseaux, et on va les reconstruire en trois dimensions en superposant les coupes ».

Raphaëlle Duchemin

Chronolife, le tee-shirt connecté

La start-up Chronolife développe un tee-shirt connecté intégrant un algorithme « qui effectue des mesures multiparamétriques des constantes vitales pour aider au diagnostic et à l’observance des patients insuffisants cardiaques« , a expliqué à TICpharma son directeur général, Laurent Vandebrouck.

Composé de six capteurs pouvant analyser la respiration thoracique et abdominale, la température ou émettre un électrocardiogramme (ECG), le tee-shirt est doté d’intelligence artificielle (IA) et propose une analyse intégrée en temps réel permettant de poser un diagnostic, tout en prédisant la détérioration future de la santé du porteur du dispositif.

Les informations émises sont alors envoyées par Bluetooth sur une plateforme cloud hébergée par l’entreprise Claranet et sont consultables via une application mobile disponible sur PlayStore (Android) ou AppStore (Apple), ou via une interface web.

Exosquelette, robot chirurgien

Twiice, l’exosquelette pour faire remarcher les paraplégiques

Twiice, c’est le « rêve d’enfant » de Tristan Vouga, passionné par les exosquelettes. En doctorat au LSRO, le Laboratoire de systèmes robotiques de l’Ecole polytechnique de Lausanne, le jeune Suisse travaille avec son équipe sur ce dispositif depuis 2016. « L’objectif était de réellement prendre en compte les besoins de la personne », insiste l’ingénieur.

Contrairement à d’autres exosquelettes, Twiice s’adapte à la morphologie et aux handicaps de chacun. « On est capable d’en produire un en seulement deux semaines, à partir du diagnostic du patient », précise-t-il.

Une fois enfilé, il permet à une personne paraplégique de pouvoir « remarcher ». Les jambes sont harnachées dans le dispositif et la personne appuie sur un bouton pour choisir un mode d’action : marche normale, marche rapide, escalier, s’asseoir…

Ultimaker, l’imprimante pour personnaliser les médicaments

Les comprimés de médicaments sont les mêmes pour tout le monde, et pourtant tout le monde n’a pas les mêmes besoins. C’est pour personnaliser les traitements que Sanofi présentait à VivaTech une version « pharma » de l’Ultimaker 2. Cette imprimante 3D a été modifiée afin de pouvoir imprimer des comprimés. Des bobines de filaments, composées « des molécules actives et des excipients classiques utilisés dans les médicaments », sont chauffées afin de créer des comprimés par dépôts successifs de couches de matière.

« L’objectif est d’être capable de personnaliser la dose, par exemple pour des populations en pédiatrie ou en gériatrie ».

Jean Alié, chargé de la R&D à Sanofi Montpellier

Epilepsie : Un cerveau virtuel pour améliorer les traitements

L’épilepsie est une pathologie parfois sévère dont certaines formes restent résistantes aux traitements.

Avec l’aide de la FRM, des chercheurs français ont mis au point un modèle informatique de cerveau afin de mieux comprendre l’épilepsie.

L’objectif est aussi d’améliorer la prise en charge des patients, et notamment la chirurgie.

Les chercheurs ont conçu un modèle informatique de base qu’ils nourrissent avec les informations propres à chaque patient. Ils simulent ensuite sur ce cerveau virtuel différents foyers épileptiques et modes de propagation des anomalies neuronales.

En comparant les modélisations effectuées par le modèle informatique aux données réellement observées chez les patients, ils valident ou non leur hypothèse initiale, à savoir la localisation du foyer épileptique. Cet outil permettrait donc un bilan neurologique beaucoup plus complet que l’IRM et l’encéphalogramme.

Les premiers résultats en matière de chirurgie sont attendus à partir de 2022 : « Le cerveau virtuel devrait permettre aux chirurgiens de repérer les zones à opérer et surtout de préparer l’opération en testant différents gestes et leurs conséquences, chose évidemment impossible à réaliser sur le patient. »

Pr. Fabrice Bartolomeï