Le (re)nouveau du commerce digitale

la pandémie du Covid-19 et les multiples confinements ont boosté l’e-commerce, l’usage du mobile dans le parcours d’achat et propulsé l’adoption du Social Commerce.

J’ai interviewé de nombreux acteurs de la transformation digitale, Anthony Rochand, Xavier Brochart, Jérôme Bouteiller… Ils sont tous d’accord pour dire que la pandémie du Covid-19 a permis l’accélération du e-commerce. Pour tous, l’e-commerce a évolué de 5 à 10 ans en moins d’un an.

Les mesures mises en place par les gouvernements du monde entier pour faire face au coronavirus ont conduit à cette accélération du e-commerce. La fermeture des points de vente physique a poussé les consommateurs à réaliser leurs achats en ligne et à obliger les entreprises à prendre le virage du numérique. Selon le rapport de la CNUCED : “Covid-19 and E-commerce : A Global review”, la part du e-commerce dans le commerce de détail est passée de 14% en 2019 à 17% en 2020. En France, le bilan du e-commerce au premier trimestre 2021 établi par la FEVAD indique que la vente en ligne atteindra bientôt 15% du commerce de détail. Un achat sur six est réalisé en ligne.

Les entreprises et les consommateurs qui ont pu « passer au numérique » ont contribué à atténuer le ralentissement économique causé par la pandémie.

Isabelle Durant, secrétaire générale de la CNUCED 

Pour certaines marques, entamer une transformation digitale était une nécessité pour survivre.  De nombreuses entreprises se sont tournées vers la solution Shopify qui permet de créer un site en quelques clics. Au second trimestre 2020, la création de boutiques en ligne a crû de 70% sur cette plateforme. 

Alors que la pandémie du Covid-19 s’est immiscée dans notre quotidien, le mobile devient le premier écran indispensable aux consommateurs. Selon le rapport digital de 2021 publié par We are Social, il y a aujourd’hui 5,22 milliards utilisateurs d’un appareil mobile. Soit 66,6% de la population mondiale. Le rapport de 2020 de GlobalWebIndex indique par ailleurs que 92% des utilisateurs d’Internet dans le monde se connectent avec un appareil mobile. Depuis le début d’année 2020, le nombre de connexions mobiles a augmenté de 72 millions pour atteindre un total de 8,02 milliards en début d’année 2021.

3 heures 39 est le temps moyen que nous passons sur Internet avec notre mobile.  Le rapport “State of Mobile 2021” d’App Annie révèle que nous passons désormais plus de temps sur notre téléphone mobile que devant un poste de télévision. Notre addiction aux réseaux sociaux y est pour beaucoup. 2 heures 25 du temps passé sur notre mobile est consacré aux réseaux sociaux et messagerie. We are Social rapporte qu’en 2021 les mobinautes du monde entier consacreront au total 3,7 billions d’heures sur les réseaux sociaux. Ce qui représente plus de 420 millions d’années d’existence humaine combinée.

L’adoption massive du téléphone mobile engendre l’essor du commerce mobile. Selon les estimations d’emarketers, le commerce électronique mobile pourrait représenter 70% des ventes d’e-commerce électronique. Aux Etats-Unis, les ventes réalisées sur mobile ont augmenté de 40% en 2020 et augmenteront encore de 15% en 2021. En France, 48% des consommateurs français effectuent des achats sur leur mobile.

Selon un rapport de Médiamétrie pour la FEVAD, le mobile intervient dans 81% des achats, mais représente uniquement 40% des transactions.

L’essentiel des transactions se fait encore en desktop, notamment en raison d’irritants persistants.

Jérôme Boutellier, fondateur EcranMobile.fr

L’un de ces persistants est la confiance accordée aux outils de paiement en ligne tels que Apple Pay ou Google Pay. L’achat en ligne sur desktop est perçu plus sécurisé. Cependant, la défiance envers la sécurité des paiements en ligne sur mobile évolue. De plus en plus de mobinautes passent le pas et se tournent vers l’achat mobile. En attendant de convaincre tout le monde, il est nécessaire pour les marques occidentales de bâtir une stratégie d’omnicanalité.

L’essor du commerce mobile conduit à de nouvelles expériences d’achat. Le Social Commerce est favorisé par les nouvelles pratiques d’achat sur mobile adoptées par les consommateurs. Des consommateurs à la recherche d’un parcours fluide, rapide et personnalisé. 

Les nouveaux usages de consommation adoptés par les consommateurs pendant la pandémie du Covid-19 ont favorisé le développement du Social Commerce. Le Social Commerce apparaît même comme LA tendance de l’année 2021. La croissance du e-commerce, l’essor du m-commerce et l’utilisation large des réseaux sociaux amènent au Social Commerce, un croisement de toutes ces pratiques. Pour Anthony Rochand, c’est la continuation naturelle du commerce digital. Il définit le Social Commerce comme étant la convergence entre l’e-commerce et les réseaux sociaux.

Le consommateur passe de plus en plus de temps sur son mobile, et de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux. La recherche d’utilité et de praticité des consommateurs a amené les plateformes de réseaux sociales à proposer des fonctionnalités de Shopping in-app. Ces nouvelles fonctionnalités reconfigurent notre utilisation de ces plateformes. Les plateformes telles que Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok ne sont plus uniquement des plateformes de réseautage. Elles tendent à devenir des plateformes de commerce également.

Les parcours d’achat sans couture, sans toutes les étapes considérées chronophages, proposés par ces plateformes peuvent amener une augmentation de l’engagement, des ventes et du chiffre d’affaires. Aux Etats-Unis, là où les fonctionnalités “Checkout” (de paiement in-app) sont disponibles pour les internautes, le social commerce représentera en 2021 36,62 milliards de dollars. Soit + 35% par rapport à l’année 2020. 

Le Covid-19 a eu un impact sur le commerce : l’accélération du e-commerce, l’essor du m-commerce et l’augmentation de l’utilisation des réseaux sociaux. Les nouvelles habitudes d’achats acquises pendant le confinement semblent persister. Il est très probable que les habitudes de consommation ne reviennent pas à ce qu’elles étaient avant la pandémie du Covid-19.