La crise sanitaire liée au COVID-19 a provoqué un véritable séisme dans l’ensemble de l’économie mondiale. Le jeudi 12 mars 2020, les acteurs économiques français se sont retrouvés catégorisés. Ils sont devenus « essentiels » ou « non-essentiels ». Ces derniers ont dû stopper leur activité et baisser leurs rideaux immédiatement. La violence des décisions gouvernementales a alors agit comme un révélateur. Celui d’afficher au grand jour un usage famélique des leviers digitaux pour promouvoir leur activité. Jusqu’ici centrée majoritairement sur le contact physique en boutique, les commerçants indépendants ont alors dû au pied levé se tourner vers l’univers du digital. Et accélérer leur transformation pour garder le contact avec leur clientèle.
Physique ou Digital, le détaillant doit-il choisir ?
Avec l’obligation de rester chez soi, cette pandémie a inévitablement favorisé le temps de shopping sur Internet. Les périodes de confinement et de déconfinement se sont alternées. Par conséquent, les consommateurs se sont retrouvés à jongler avec une consommation en boutique et l’achat en ligne.
Dans son rapport annuel publié le 31 août 2021, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) a indiqué qu’en 2021, ce sont 41,6 millions de français qui ont acheté sur Internet. Soit 81,4 % des internautes (+1,5 millons par rapport à 2019).
Les nouvelles relations commerciales deviennent un savant mélange des deux. C’est ce que l’on appelle le « Phygital ». Autrement dit la contraction du physique et du digital. D’un côté, le contact humain, l’expertise, l’écoute, l’essai sensoriel des produits. De l’autre, l’accessibilité des produits ou services depuis un dispositif en ligne à toute heure et en tout lieu.
Par conséquent, la promotion des produits et services ne s’effectue plus uniquement en boutique mais également à travers de nombreux canaux (e-mailing, sms, réseaux sociaux, site web…). La notion d’omnicanalité est née et les points de contact avec le client sont désormais multiples.
Le numérique, un puissant levier de croissance au service des commerçants
La 5ème édition du baromètre Croissance & Digital de l’ACSEL, l’Association de l’économie numérique, a fait le point sur la transformation digitale des entreprises françaises de 1 à 19 salariés.
42% des entreprises interrogées ont considéré que la transformation numérique comme un passage inéluctable. Près de deux entreprises sur cinq ont profité de la crise sanitaire pour accélérer sur le numérique. Si les entreprises anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires dans un contexte de crise sanitaire, elles sont toutefois 41% à reconnaître que le digital contribue à le soutenir.
Ainsi, 54% des entreprises qui étaient en croissance en 2020 constatent que le digital a été un moteur pour la croissance de leur chiffre d’affaires en 2021. La complémentarité entre le online et le offline est désormais intégrée dans les stratégies par une entreprise sur deux interrogée. Enfin, l’omnicanalité est devenue un réel objectif pour une entreprise sur trois.
Quelles solutions pour y répondre ?
Pour mener cette transformation, le commerce indépendant a reçu de multiples marques d’encouragement. Y compris de la part d’acteurs accusés d’avoir précipité son déclin. Aujourd’hui, géants du web, enseignes traditionnelles, éditeurs de marketplaces locales ou encore retail tech entendent accompagner le petit commerce. Ils les engagent à saisir ainsi les opportunités inhérentes à leur transition digitale. Amazon a par exemple lancé un site de formation en ligne gratuit, l »accélérateur du numérique« , pour aider les commerces français à vendre sur internet.
Les acteurs publics et collectivités locales ont également actionné le levier numérique pour revitaliser leurs commerces, territoires et centres-villes.
Quelques exemples…
On peut citer France Num, l’initiative gouvernementale pour la transformation numérique des TPE/PME. Elle est pilotée par la Direction générale des entreprises. Son but, porter la politique publique de transformation des TPE et PME sur tout le territoire. Le plan de relance a financé 10.000 diagnostics numériques individualisés suivis d’un plan d’actions. Un chèque France Num de 500 euros a été proposé aux entreprises de moins de 11 salariés. Il a aidé plus de 112 000 d’entre elles à financer une solution pour vendre en ligne ou communiquer à distance avec ses clients. France Num propose aussi, en lien avec la Banque européenne d’investissement (BEI), une garantie bancaire pour les entreprises aux ressources financières limitées. Le but : faciliter l’obtention d’un prêt destiné aux entreprises de moins de 50 salariés ayant au moins 3 ans d’existence.
La confédération des commerçants détaillants de France et d’Outre-Mer (CDF) a lancé en juillet 2020, « Simple Maps« , la première application numérique coopérative des indépendants. A travers une carte géographique dynamique et interactive, elle propose de découvrir ou de redécouvrir les territoires. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) y est également fortement incitée. De plus, l’application permet de trouver les lieux et les acteurs les plus vertueux des territoires. Ceux qui travaillent en circuit court. Ceux qui s’engagent également à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, à promouvoir le zéro déchet ou qui vendent des objets de seconde main. Un vrai Yuka des territoires.
Un regard nouveau sur l’avenir
En conclusion, les TPE/PME ont désormais la possibilité de répondre aux nouveaux modes de consommation. Elles se doivent de rivaliser avec les grandes enseignes en se montrant agiles et connectées. Grâce au « New retail », elles limitent leurs stocks, gagnent en réactivité, en efficacité et en rentabilité pour se concentrer sur leur cœur de métier.
Sources :