Le digital est un support technologique qui permet souplesse, rapidité et ignore les frontières.

Dérivé de l’anglais, ce terme de racine latine digitus suggère que l’on peut « compter sur les doigts » et induit une dimension arithmétique. Il paraît dès lors inextricablement lié au numérique. Ce dernier présente un sens mathématique mais suppose également un lien entre l’Homme et la machine. Le digital place l’utilisateur au cœur du processus et propose un système de communication à travers des supports immatériels, ouvrant ainsi le champ des possibles. Accompagné, le consommateur se livre à de nouvelles expériences. Seul, il explore les outils qui lui sont proposés. C’est donc un nouvel univers qui s’ouvre et avec lequel nos sociétés contemporaines vont devoir composer. Levier de croissance et d’évolution des entreprises, la transformation digitale est au cœur de la révolution numérique qui est en cours.
Livre de Donald Miller "Building a Story Brand"
Par ailleurs, on constate étrangement un certain phénomène d’appropriation de cette notion selon le secteur d’activité ou l’intérêt économique, commercial voire environnemental de l’interlocuteur qui se l’approprie, rendant la formalisation de ses enjeux complexe. Chacun y va de sa perception, signe du débat qui découle de l’utilisation même de ce terme.
De nos jours, tout est digital : l’art, la culture, la santé, la nourriture, l’économie collaborative, même les villes s’y mettent. Il semble ainsi que le numérique se cantonne à un processus technique permettant l’accès à un système quand le digital explore davantage l’usager dans son expérience de technologie numérique.
Il devient alors non plus seulement un consommateur mais est pleinement un acteur de sa consommation, exigeant et à l’affût de nouveautés. Les individus sont en train de prendre le pouvoir en participant à une nouvelle expérience, voire en étant les vecteurs, en somme les maîtres.
De nouveaux comportements s’ensuivent : accès à des plateformes de streaming vidéo comme You tube, Twitch ou Tik Tok… Recours indispensable et inéluctable aux GAFAM, géants de la technologie (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ? Ouverture sur le blockchain ou attachement ancestral à la télévision traditionnelle ? Autant de pratiques individuelles et collectives déterminantes d’une société mondiale en profonde mutation. 
Le streaming est apparu et s’est développé dans les années 2000 et permet la transmission en continu d’un flux audio ou vidéo en ligne sans téléchargement. Le terme issu de l’anglais « to stream » signifie « diffusion en flux continu ».
On peut ainsi visionner ou écouter des contenus en ligne, insérant la lecture de vidéos dans l’instantanéité.
La mémoire vive de l’appareil utilisé (smartphone, ordinateur, tablette…) stocke temporairement les données.
Selon moi, le streaming apporte de la plus-value par rapport aux médias traditionnels, c’est à dire une réelle liberté de consommation pour le téléspectateur avec un choix à la carte et plus ciblé des programmes que nous regardons. Un regard neuf, plus libre et parfois de niche sur des sujets peu traités à la télévision traditionnelle. Et une vrai amélioration dans la qualité d’image et de narration des contenus proposés.
Effectivement, aujourd’hui et via notamment les réseaux sociaux comme Youtube, Twitch ou Tiktok, chacun est à même de réaliser et diffuser un contenu disponible pour tous.
Je pense que deux mondes peuvent coexister et que les productions visibles sur le linéaire ou sur les plateformes doivent s’adapter en proposant des contenus toujours plus qualitatifs et en tenant compte de l’évolution des audiences.
Pourquoi pas aussi réagir et s’adapter à ces nouveaux modes de consommation en repérant les talents de demain et en proposant de pair avec eux d’autres types d’écriture, de formats… qui visent une audience de niche et d’âges différents.
Comme le font certains influenceurs et groupes audiovisuels (Cf Studio bagel ou Golden Moustache auparavant) il peut être intéressant de travailler sur des contenus en Brand-Content qui s’auto-monétisent sans l’aval des chaînes et des plateformes et qui offrent une plus grande liberté de création, notamment pour tester certains concepts.
Avec la possibilité pour tous de créer et produire, de nouveaux métiers et modèles de monétisation apparaissent.
Pour les plateformes et les chaînes, un des enjeux et de réussir à garder l’exclusivité sur certains talents en proposant des contrats à des auteurs, comédiens, réalisateurs…
Un autre enjeu pourrait être celui de la technologie qui pourra comme dans tous les autres domaines, remplacer certains métiers (cf les algorithmes pour comprendre l’utilisateur, ChatGPT pour écrire des scénarios via une intelligence artificielle…)

Lise HASSLER,

Chargée d’Études et de Coordination des contenus , Banijay France

Néanmoins, pour que le streaming fonctionne correctement, il faut absolument que la connexion internet soit bonne. Émerge alors une inégalité d’accès des populations selon leur situation géographique ou économique. Explications à suivre dans ma future thèse…