Le citoyen au coeur de la Smart City

La ville intelligente ne se réduit pas à un paysage urbain truffé de nouvelles technologies. La smart city a pour vocation, à travers de nouveaux outils et de nouvelles approches, d’améliorer la qualité de vie de ses habitants. Pour cela, elle doit se construire autour du citoyen et surtout avec le citoyen.

Il ne peut pas y avoir une ville intelligente sans décision politique au plus haut niveau, car cela représente une transformation importante dans la manière de gérer la ville. La puissance publique ne suffit pas. Le secteur privée va donc jouer un rôle très important : les opérateurs d’énergie, de télécoms, de transport et surtout le citoyen. C’est l’élément clé d’une ville intelligente. Un projet de ville intelligente ne peut réussir si le citoyen n’est pas impliqué.

Réinventer l’urbain

On retrouve dans la notion de smart city l’ensemble des secteurs qui composent la ville d’aujourd’hui. Mais au-delà de la « technique », le citoyen de la smart city a vocation à devenir acteur de sa ville. Il serait désormais inconcevable de penser la ville de demain sans son citoyen. A travers les réseaux sociaux, les applications, les forums ou autres messageries, le citoyen crée de la donnée, utilise de la donnée, gère à son échelle de la donnée. La smart city devra permettre à chaque citoyen de connaître, d’analyser et d’influer sur les données de son environnement.

Une ville qui se réinvente intelligemment doit commencer par mettre en place tous les outils possibles pour impliquer davantage ses citoyens dans l’administration. Pour que cela soit possible, il faut rendre publiques les données (open data), ce qui permet à ceux qui savent (start up, entreprises) de travailler directement sur les informations mises à leur disposition par les services publics et les entreprises. Favoriser l’échange, voilà ce vers quoi devra se tourner l’ensemble des acteurs de la construction de la ville de demain. L’une des clés est là : l’Open Data. Mieux informer le citoyen pour mieux l’impliquer, voilà comment on pourrait résumer les choses.

Faire collaborer les citoyens en partageant les données

Une smart city a tout intérêt à ne pas se priver de l’intelligence collective de ses citoyens. Les habitants collaborent en générant des données automatiquement. Grâce à la géolocalisation, Orange peut facilement savoir combien de ses clients évoluent dans une zone à risque un jour de tremblement de terre.

La ville intelligente peut partager certains de ses équipements. Surtout, la collectivité peut rendre publique la multitude de données générées par ses capteurs, ses caméras et ses réseaux. Il faut maintenant inverser le paradigme et que le citoyen tire la ville intelligente par ses approches. Recueillir les attentes des citoyens.

Les villes doivent sensibiliser les citoyens à l’empreinte environnementale et au développement durable, ainsi qu’à une éducation au numérique. Le consommateur devient conso-acteur et la ville vivante.

Connecter les citoyens à la ville

A mesure que les agglomérations s’équipent, les porteurs des projets de villes intelligentes recherchent l’expertise des habitants. Les citoyens adhèrent d’autant plus à cette démocratie participative que les outils se multiplient. Les domaines qui composent la ville intelligente et connectée sont légions. Mais cette course à l’équipement numérique connaît un tournant. Un bon développement des smart cities doit passer par une meilleure implication de ses habitants. Réseaux sociaux, applications mobiles et pétitions en ligne sont désormais entrés dans les usages courants et rejoignent les assemblées de quartier et les associations dans l’expression de la volonté citoyenne. Ces nouvelles pratiques et équipements numériques sont une opportunité pour les collectivités de mieux communiquer sur leurs actions.

Aujourd’hui les solutions digitales se multiplient pour  concrétiser cette idée de « participation citoyenne». Une ville dans laquelle les citoyens prennent en charge eux-mêmes l’amélioration de leur quotidien sera forcément plus accueillante pour les touristes et les nouveaux résidents. Concrètement, on pourrait imaginer une plateforme qui permette la remontée des idées des citadins en terme d’accueil. A charge ensuite aux collaborateurs des collectivités de réaliser les propositions les plus pertinentes.

Image coloré d'une ville et ses citoyensPenser usage avant technologie

Pour rendre une ville smart, les industriels ont tout intérêt à associer les habitants qui produiront à leur tour de l’intelligence. Pour éviter de déployer dans les villes des technologies numériques que n’utiliseront pas les habitants, les industriels doivent impliquer ces derniers en amont de la réflexion. Mais beaucoup d’entreprises préfèrent encore déléguer à leurs clients (les collectivités locales), cette gestion des relations avec les habitants.

Privilégier les approches transversales en décloisonnant les métiers

Face à la complexité des villes, aucune entreprise ne peut répondre seule aux besoins des habitants. La complexité technique doit s’effacer pour l’utilisateur qui a besoin d’une interface connue et simple. Pour mieux servir les administrés, les services de la ville doivent aussi croiser des informations, créer des corrélations comme sur le boulevard connecté où l’intensité de la lumière varie en fonction du trafic. La ville suit le taux de remplissage de ses conteneurs à déchets et envoie un camion de ramassage quand une fête est prévue dans le quartier. Dans les transports, c’est l’approche multimodale qui rend le plus service au citadin en lui signalant la station de vélos la plus proche de son parking. Reste à fixer des limites au mélange des genres. Une ville peut-elle laisser ses commerces envoyer des messages du type « réduction de 10 % dans la demi-heure qui vient », aux habitants qui passent devant leurs boutiques ? La plupart du temps, ce sera au citoyen-consommateur d’en décider.

Une ville intelligente suppose d’être orchestrée par une communauté intelligente. On retrouve au cœur de cette co-construction un triptyque d’acteurs : les collectivités ; les entreprises privées et les usagers qui animent tous, tant par leurs différences que par leurs complémentarités, l’innovation urbaine. Si tous s’intéressent aux opportunités économiques de la digitalisation, chacun défend des valeurs qui lui sont propres. Les citoyens expriment des souhaits, les politiques publiques les traduisent pour définir les contours d’une stratégie et les partenaires privés en dirigent l’application au quotidien.

smartcity

Une ville intelligente n’est pas uniquement une ville connectée mais aussi une ville où les informations sont partagées pour servir dans une démarche d’intelligence collective. On a besoin de la technologie pour contrôler et gérer, mais on a surtout besoin de l’intelligence humaine. Il ne peut y avoir de ville intelligente sans intelligence citoyenne.