La reconnaissance vocale dans le secteur médical

À l’heure actuelle, l’usage de la reconnaissance vocale dans notre quotidien est de plus en plus fréquent. De la simple recherche d’un mot à un appel téléphonique, les assistants vocaux nous accompagnent dans notre quotidien pour faciliter nos tâches. Parmi les plus connus, nous retrouvons les assistants intelligents comme Alexa (Amazon), Cortana (Microsoft), Google Assistant (Google) ou Siri (Apple). Ils sont utilisés dans notre usage personnel, mais également dans notre usage professionnel. 

 

 

À l’ère des innovations technologiques dans le milieu professionnel, la reconnaissance vocale a révolutionné divers secteurs d’activités.  En effet, elle est utilisée pour effectuer des tâches variées et complexes. Ces dernières années, cette technologie a fait des progrès considérables et commence à se démocratiser, notamment dans les hôpitaux en France. La tâche la plus courante dans le milieu médical reste à ce jour, la transcription vocale, permettant à un appareil électronique, que ce soit un téléphone ou un ordinateur, de transcrire des informations orales à l’écrit. Nous retenons tout de même que l’arrivée de la dictée vocale dans le secteur médical en France arrive avec 20 ans de retard depuis l’application de cette dernière à l’échelle internationale comme l’indique Maryne Jaffuel dans son article : « La reconnaissance vocale en E-santé »

 

Quels sont les avantages de la reconnaissance vocale pour le milieu médical ? 

Cette solution offre aux professionnels de santé, une façon plus rapide et plus précise de saisir et de traiter les informations médicales concernant leurs patients comme sur la prise en charge médicamenteuse, les antécédents médicaux, les résultats de tests, les radiologies etc. Par le biais de cette technologie, les professionnels de santé facilitent la saisie de données et réduisent le risque d’erreurs par rapport à une prise de note manuscrite ou informatique. Le côté pratique de l’outil séduit les professionnels de santé : la saisie automatique des différentes informations sur le patient se fait directement dans les blocs prévus à cet égard. De même, ces solutions incluent des correcteurs d’orthographe, ce qui constitue un avantage majeur pour les médecins, notamment lors des relectures des dossiers ou lors du partage d’informations entre confrères. Dans l’article de la DSIH portant sur l’impact d’une solution de reconnaissance vocale sur le quotidien des médecins, il a été documenté que « les médecins consacraient plus de 40% de leur temps à des tâches administratives ». Le gain de temps grâce à une solution de reconnaissance vocale est alors estimé à 2 à 3 minutes pour une consultation de 20 minutes. Même le patient en tire des gains puisque le médecin lui consacre plus de temps. Le temps ainsi épargné par des solutions innovantes sur l’administratif permet aux professionnels de santé de simplifier leur quotidien et de se consacrer à d’autres missions. 

 

 

Nous pouvons donc considérer que la reconnaissance vocale peut avoir un impact positif sur le secteur médical français et peut contribuer à améliorer la prise en charge des patients. Non seulement plus rapide que l’utilisation du clavier, elle procure une certaine flexi­bilité et satisfaction des utilisateurs. C’est notamment le cas aux urgences, où la saisie des informations cliniques de la patientèle peut être chronophage, une étape affligeante pour le personnel soignant depuis un événement qui a bouleversé leur quotidien : la crise du COVID-19. Justement, ce contexte sanitaire a permis d’accélérer le déploiement de la reconnaissance vocale dans certains établissements afin de décharger le personnel de la paperasse administrative dans ce contexte d’urgence.

 

 

 

Quelles solutions de reconnaissance vocale répondent aux besoins des médecins ? 

 

 

À la différence des assistants vocaux auxquels nous sommes habitués au quotidien, les solutions de reconnaissance vocale développées rien que pour le secteur médical répondent aux enjeux quotidiens du médecin : elles comportent déjà un dictionnaire riche en termes médicaux ; de même, les contraintes liées à la sécurité des données sont bien prises en compte. Nous rappelons que les données de santé en France sont des données particulièrement sensibles et nécessitent une protection accrue. Il existe différents logiciels de reconnaissance vocale dans le secteur médical. Le plus connu parmi ceux existant est Dragon Médical de la société Nuance qui a su s’imposer en tant que leader sur le marché. 

 

 

D’après Nuance, plus de 500 000 médecins et 10 000 hôpitaux dans le monde entier font l’usage de Dragon Medical One au quotidien. Ils reconnaissent que l’outil améliore leur qualité de vie au travail puis contribue à une amélioration du parcours de soins des patients. Faisant l’unanimité auprès des médecins hospitaliers, Dragon Medical One répond aux enjeux actuels des utilisateurs à l’hôpital, à savoir le gain de temps administratif et opérationnel, le remplissage précis des données, tout cela en gardant l’objectif principal en tête : faciliter le quotidien des soignants. C’est le cas, par exemple, au GHT Sud Val-d’Oise, qui a vu les bénéfices de l’outil de Nuance en quelques mois, avec une paperasse administrative divisée par 2. Le CHU de Toulouse a également déployé Dragon Medical One depuis 2022 : sur 100 médecins, 85% ont validé l’outil lors de la phase test, pour son ergonomie ainsi que pour son utilisation rapide, facile et intuitive. 

 

L’entreprise Phillips a également son propre outil de reconnaissance vocale sous le nom de Phillips Dictée. De la radiologie à la pédiatrie, il inclut un large vocabulaire médical et est disponible dans diverses langues.

 

 

Autre collaboration intéressante à savoir, en 2021, le CHU de Dunkerque a collaboré avec ZeniDoc, une entreprise élaborant des logiciels de reconnaissance vocale, de gestion de flux d’informations, à destination des établissements de santé. Ensemble, ils ont conçu leur pilote de reconnaissance vocale, utilisable en consultation et en bloc, et surtout intégrable au dossier patient informatisé sur la plateforme interne de l’hôpital. (Source : DSIH)