La digitalisation dans les hôpitaux : un sujet qui fait débat

Etat des lieux

La pression de l’épidémie de la Covid-19 continue d’être importante sur le système de la santé en France. Elle a particulièrement mis en exergue l’importance que représente la gestion des stocks en milieu hospitalier, souvent menée par des soignants déjà submergés de travail.

Le bilan actuel du système de la santé est : l’insatisfaction des professionnels de santé, le système est marqué par des rigidités historiques d’organisation ainsi que des tensions financières croissantes.

En avril 2021, une étude de Nuance sur le bien-être et les besoins du personnel soignant, réalisée avec HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society) auprès de plus de 400 médecins et infirmiers dans 10 pays différents révélait que près de 7 soignants sur 10 déclaraient ressentir les symptômes du Burnout. Des chiffres qui soutiennent l’idée que la situation de souffrance au travail des médecins s’est probablement dégradée après un an de crise sanitaire liée à la Covid-19.

Etat des lieux

L’arrivée des nouvelles technologies

Pour les professionnels de santé, ce mouvement s’est traduit ces dernières années par l’immixtion dans leur quotidien de nouveaux outils et services numériques et notamment la prise de rendez-vous en ligne (ex : Doctolib), la dictée vocale, l’aide à la prescription, les dossiers médicaux partagés au sein de structures de soins coordonnées entre ville et hôpital et tout dernièrement les téléconsultations et la téléexpertise.

La médecine des 4P (prédictive, préventive, personnalisée, participative), l’aide au diagnostic et à la documentation médicale par des assistants médicaux virtuels ou l’intelligence artificielle, l’exploitation des objets connectés pour relever les constantes des patients, personnaliser leur programme d’éducation thérapeutique ou améliorer leur observance… sont autant de facteurs clés de succès dans l’organisation des soins de la prochaine décennie.

La reconnaissance vocale

A l’hôpital la reconnaissance vocale est un projet structurant qui permet de revoir les processus métier afin de non seulement gagner du temps et de l’efficience, mais aussi de satisfaire les exigences règlementaires de plus en plus nombreuses. Par exemple à l’Hôpital européen de Marseille, les urgentistes ont réduit de 25 % le temps de prise en charge des patients en ayant recours à la reconnaissance vocale pour renseigner le DPI.

Voici une vidéo explicative : 

Les lieux utilisants déjà la reconnaissance vocale : 

– Hôpital Paris Saint-Joseph, reconnaissance vocale utilisée depuis 2018

– Centre Hospitalier Saint Joseph Saint Luc, reconnaissance vocale dans le cloud depuis Mars 2021

– CHU de Lille vient aussi d’adopter la reconnaissance vocale

De plus en plus de temps avec leur écran, de moins en moins avec le patient ?

Les nouvelles technologies ne sont pas toujours associées à un gain de temps dans la pratique quotidienne des médecins. Car certaines induisent des procédures chronophages qui les éloignent de leur cœur de métier : le face-à-face avec le patient.

En 2018, le New England Journal of Medicine (NEJM) a interrogé des directeurs d’établissements de soins à l’occasion d’une enquête sur la prévalence du Burnout chez les praticiens. Deux solutions ressortaient clairement de cette enquête : la délégation des tâches administratives à des assistants médicaux (54 %) et l’amélioration de l’ergonomie des interfaces de saisie des applications médicales (46 %).

L’avenir des centres hospitaliers dans le digital

Michael de Blog

Extrait d’un entretien avec Michaël de Block, DSI du CH d’Avignon et du GHT du Vaucluse, qui a entrepris une profonde mutation du socle de communication médicale à l’échelle du GHT. Depuis 2020, il a trouvé chez Lifen un partenaire idéal pour entreprendre cette mission, et préparer l’intégralité du GHT aux enjeux liés au Ségur du Numérique.

Pourquoi avoir choisi Lifen comme PFI (Plateforme d’Intermédiation) pour le Ségur du Numérique ?

« Au CH d’Avignon, nous attachons énormément d’importance à la preuve sur le terrain. Nous avons une approche assez pragmatique, car nos moyens sont limités. Il faut donc optimiser au maximum nos actions et être en permanence en recherche de ROI. Avec Lifen, nous avons trouvé une solution évolutive, nous permettant d’adresser à la fois le patient, son médecin traitant et le DMP. 

Abordable financièrement et peu intrusive, la solution nous donne, par ailleurs, une visibilité parfaite sur nos taux d’alimentation du DMP, le taux de dématérialisation vers MS Santé ou encore le nombre de patients adressés, grâce à un tableau de bord.

On a coutume de dire que l’informatique hospitalière est très en retard sur l’informatique industrielle ou bancaire… C’est peut-être vrai sur le plan technique, mais vraisemblablement pas dans l’état d’esprit… Avec Lifen, nous avons découvert une autre manière de gérer les projets : une parfaite alchimie entre l’esprit start-up et la rigueur de la société pérenne, entre le socle de base structuré et l’agilité et la flexibilité attendus pas les clients hospitaliers. »

Ce Lundi 15 Novembre Lifen a d’ailleurs annoncé une levée de fonds de 50 millions d’euros auprès de Creadev et Lauxera Capital Partners, avec la participation des investisseurs historiques Partech, Serena et la MACSF.

Cette levée de fonds va permettre à Lifen d’étendre à large échelle son infrastructure de déploiement du numérique en santé. Cette innovation va apporter un triple avantage pour le système de soins :

  • Un meilleur accès à l’innovation pour les médecins
  • Un usage simplifié du digital dans les parcours de soins
  • Une intégration rapide des solutions de e-santé dans les systèmes d’informations hospitaliers

Enfin pour finir cet article je terminerai par dire que la digitalisation a pour but premier dans le secteur de la santé d’être un outil de fluidité, d’efficacité et de cohérence. Pour moi cette digitalisation est fortement positive, car même si l’hôpital de demain sera plus numérique, il sera paradoxalement plus humain également, car largement débarrassé du carcan administratif !