L’ Homme, témoin d’une révolution à grande vitesse
En quarante ans la société a été transformée par le digital et ce de manière radicale. Avec cette révolution, l’ Homme dispose d’outils de plus en plus nombreux, il voit ses échanges se diversifier et se multiplier, il a accès à une information à grande échelle et fait face à une désintermédiation toujours plus grande. Cette révolution est visible à tous les niveaux de la société et a pour caractéristique d’être en changement constant. Alors que l’ordinateur n’est présent dans les foyers que depuis les années 70, Médiatrie a découvert qu’aujourd’hui 83% des foyers français en sont équipés et chacun surfe en moyenne sur 6,4 écrans. Les applications se multiplient toujours plus, Google modifie continuellement ses conditions de référencement, obligeant les créateurs de sites internet à les renouveler sans cesse. La transition du digital ne se fait pas naturellement et chaque génération doit s’adapter à ces changements.
Il y a une adaptation constante à adopter de la part de chacun, aussi bien dans le domaine privé que dans l’entreprise.
Chacun doit prendre part à la digitalisation. Dans la sphère privé il est désormais impensable de ne pas être présent sur les réseaux sociaux, alors que nombreux sont encore réticents à s’y trouver. Si un individu souhaite aller à l’encontre de ce mouvement, le groupe considère ce refus comme une marque d’insociabilité et parle même d’exclusion sociale. S’il peut sembler quelque peu extrémiste d’employer ces termes, l’idée reste que le digital s’impose dans la vie de chacun et pousse l’individu à modifier ses comportements. Le digital offre la possibilité de s’exposer et crée un besoin de visibilité tout en offrant la possibilité à chacun de le satisfaire. Il flatte l’égo avec la génération selfie, donne la possibilité d’être « influent » sur les réseaux sociaux ou sur les blogs. D’autres, sont réticents à ces nouvelles technologies et sont notamment terrorisés par la big data et par le fait qu’Internet puisse avoir des données sur nous alors qu’elles visent pourtant à satisfaire leur besoin avec une offre plus personnalisée. La peur réside dans le fait que les datas peuvent servir à d’autres fins et c’est pour cela qu’il faut réguler leur utilisation.
Certaines personnes sont encore réticentes au digital et tout l’enjeu réside dans la capacité à leur faire adhérer sans qu’elles soient obligées de « faire avec ».
Les entreprises suivent le même mouvement. Si le digital leur permet d’améliorer considérablement leur rentabilité, ainsi que les conditions de travail des employés, leur digitalisation demande un effort important. Ce changement brutal rend problématique la transformation des grandes entreprises pour qui cela demande beaucoup de temps et de moyens.
La conséquence de ce phénomène est qu’il est désormais compliqué de prédire le futur. Le fondateur de Doctissimo Laurent Alexandre prétend que « le coût du séquençage ADN a été divisé par trois millions en dix ans, et, en même temps, on a toujours une très grande difficulté à prévoir le tsunami technologique, qui n’est plus seulement numérique mais concerne aussi les nanobiotechnologies et l’intelligence artificielle. On n’a prévu ni les smartphones ni les réseaux sociaux. » Il est difficile de savoir comment ces innovations digitales et technologiques vont impacter notre société et à quels niveaux. Marie Ekeland investisseuse, co-présidente de l’association France Digitale estime que « 65% des étudiants d’aujourd’hui pratiqueront, une fois diplômés, des métiers qui n’ont même pas encore été inventés. »
Le digital profite à tous
Le digital se base sur le partage et place les échanges au cœur de ses préoccupations.
La grande révolution qu’a amené le digital est le développement des connaissances. Aujourd’hui n’importe qui a accès à l’information et à tellement de ressources différentes qu’il est possible à tous de se forger son propre avis sur n’importe quel sujet. Dans le même temps, tout un chacun peut exprimer son opinion et partager ses connaissances.
Plus personne n’a besoin d’une légitimité de grand penseur pour partager son point de vue et c’est dans cela que réside la magie du digital !
Avec le digital est également apparu le concept d’ATAWAD permettant à l’individu l’accès à quasiment tout, tout le temps, de partout et sur de nombreux outils. Il a entraîné une véritable transformation des comportements humains aussi bien dans l’accès à l’information, que dans sa consommation ou dans ses loisirs. Il peut disposer de ressources indénombrables rapidement et dès qu’il le souhaite. Google pousse ce concept encore plus loin en obligeant les entreprises à toujours plus optimiser leur site afin de proposer à l’individu une expérience efficace et intuitive. Ceci passe par l’UX, l’UI, le design, par l’utilisation de nouvelles technologies qui rendent l’expérience virtuelle toujours plus réaliste avec les vidéos 360 degrés…
Enfin, le digital et ces innovations technologiques transforment le rapport de l’humain à l’objet en lui fournissant des objets intelligents et connectés qui visent à simplifier toujours plus le quotidien de l’individu.
Le digital révolutionne notre société et c’est à l’Homme de penser son utilisation
Avec le digital, de nouvelles technologies et outils voient le jour tels que l’imprimante 3D qui nous permettra de reproduire quasiment n’importe quoi, comme un porte-manteau, un organe vital ou même de la nourriture. Elles révolutionnent nos vies, nos échanges et notre façon de consommer comme le dash button d’Amazon, qui par un simple bouton nous permet de commander les objets du quotidien chez nous sans avoir à faire aucun effort. Ce sont des innovations merveilleuses qui facilitent toujours plus la vie de chacun, mais elles peuvent être une menace pour l’économie de notre société qui peine à se remettre de l’industrialisation et où le chômage ne cesse d’accroitre. Le digital est en effet amené à supprimer certains emplois et il est indispensable d’en créer de nouveaux dans le même temps sous peine de concentrer encore plus les richesses. Il est donc indispensable d’accompagner toutes ces innovations d’une réflexion pour savoir qu’elles seront leur place dans notre société.
Le digital transforme l’organisation d’un pays et soulève des interrogations politiques majeurs. Aujourd’hui, les GAFAs sont plus importants qu’un Etat ce qui peut poser des problèmes au niveau de la souveraineté et du pouvoir. De plus, de nouvelles monnaies virtuelles apparaissent tel que le bitcoin, donnant une alternative à la monnaie officielle de l’Etat.
Le monde a toujours changé, l’être humain s’est toujours adapté, il y a donc toutes les raisons d’espérer que ce soit pour le meilleur, du moment que nous en sommes nous-mêmes les acteurs.
Le digital soulève de nombreuses interrogations qui n’ont pas encore toujours de réponses. L’utilisation des différents devices est un danger potentiel puisque qu’ils réduisent notre concentration et notre capacité à nous focaliser sur une seule chose. De plus, nous savons que les ondes ont des effets négatifs sur notre corps mais nous ne savons pas encore à quel point. Dans le domaine de la santé, de nombreuses applications permettent désormais de tout calculer et de tout connaître sur notre corps. Mais est-il réellement souhaitable de tout savoir sur tout ? Dans un monde où tout peut potentiellement se calculer où est la place de la spontanéité ? Le digital pose aussi le problème de l’addiction. On parle de « prothèses digitales ». Dans l’entreprise, l’employé reste continuellement connecté au travail et on s’interroge désormais sur le « droit à la déconnexion ». Avec la multitude des possibilités que le digital met à notre disposition, on en oublie les réalités physiques que sont le sport, le voyage, la culture… Il est donc indispensable de toujours relier le digital à un objet physique pour ne pas s’emprisonner dans un monde virtuel et se déconnecter du monde réel.
Il ne faut pas adapter l’homme au digital mais adapter le digital à l’ homme et ils doivent marcher ensemble vers un but commun.
L’idée est qu’il faut travailler ensemble à ce que ces innovations participent au bien commun. Cela sous-entend aussi qu’il ne faut pas les oblitérer sous peine de se déconnecter du monde réel, et qu’il faut toujours penser à ce qui va se passer demain.
Aujourd’hui il ne suffit plus de vivre dans le présent, et c’est un travail de remise en question incessant que nous demande le digital.
Le digital a également introduit l’intelligence artificielle qui est capable d’être plus productive que l’ Homme. Si cela met en danger les savoir-faire humains, il n’en reste pas moins qu’on ne peut totalement substituer l’IA à l’ Homme. Elle s’inspire en effet de la création humaine et ne peut être elle-même créative. Laurent Alexandre considère que « ce qui sera le plus lentement automatisé c’est l’esprit de synthèse et la capacité de prendre des décisions stratégiques, et donc le plus important c’est la culture générale. » Il faut donc avoir une culture générale au-delà de la culture technique.
Avec le digital il est primordial de placer l’ homme et la création au cœur de toutes les préoccupations.