Interview François Luc Moraud

Interview de François Luc Moraud

Consultant en transformation numérique et animateur du club Commerce Connecté de l’association Digital Aquitaine, François Luc Moraud nous dévoile sa vision du Design Thinking et du Design Sprint. 

François Luc Moraud

Bonjour François Luc, peux-tu te présenter en quelques mots et nous en dire plus sur ton métier ?

Bonjour ! Je suis François Luc Moraud et je suis Consultant en transformation numérique mais également en charge du club Commerce Connecté, rattaché à l’association Digital Numérique. Depuis quelques années maintenant, je me forme autour du Design Thinking, je me suis notamment formé auprès de Google autour du Design Sprint. C’est d’ailleurs un sujet que j’évoque avec des étudiants, puisque j’enseigne à l’université ainsi que dans des écoles supérieures. 

En ce qui concerne la méthode du Design Sprint, peux-tu nous en dire plus ?

Je dirais déjà que le Design Sprint est très lié au Design Thinking. C’est une méthode qui tourne autour d’une question clé : est-ce qu’on en a besoin ou pas ? Aujourd’hui, la tendance est d’en mettre un peu partout et pour tout ; pourtant c’est un sujet sur lequel il faut énormément se pencher pour définir une problématique. 

L’idée est de réfléchir à une problématique qui soit suffisamment complexe pour pouvoir trouver des solutions qui auront un impact sur l’entreprise. Pour ça, il faut se poser, réfléchir plusieurs jours, en intégrant les équipes, les décideurs, les ressources pour soumettre des idées. Le but est que les équipes apprennent entre elles, et qu’elles exposent des idées différentes.

Selon toi, sur quoi une entreprise doit-elle se baser pour mettre en place un Design Sprint ?

Pour moi, et c’est le cas dans mon métier, le Design Sprint intervient principalement quand une entreprise ou des équipes ont besoin d’innover ensemble et trouver de nouvelles façons de créer de la valeur par l’intelligence collective et des apports internes comme externes. Le Design Thinking ou le Design Sprint touche en grande majorité au management d’une entreprise. Il est donc très important d’intégrer dès les premières phases les décideurs ou la hiérarchie, pour qu’ils puissent être convaincus des projets.

Sur quoi repose avant tout le Design Thinking ?

De manière globale, cela repose sur deux points importants : la définition de sa problématique, le test auprès des utilisateurs.

Réfléchir à ses problématiques est obligatoire pour que le Design Thinking soit utile, mais celle-ci doit avoir deux objectifs, un objectif business et un objectif design. Le Design Thinking part avant tout d’une problématique business, afin d’avoir la ressource, les moyens et les équipes pour pouvoir répondre à cette problématique business par le design.  

Le secret du Design Thinking repose également dans le fait de faire tester ses hypothèses, ses prototypes à des utilisateurs. On ne peut pas faire de Design Thinking sans utilisateur !

Quelles sont les prochaines innovations émergentes en termes de design ou d’expérience qu’il serait important de prendre en compte ?

Avec l’émergence de l’économie circulaire, on a vu apparaître ce qu’on appelle le “Design Systémique”. C’est le fait de prendre en compte dans un projet l’ensemble des parties prenantes, mais aussi toutes les ressources du cycle de vie des produits ou des matières premières. Dans cette approche, il ne faut pas uniquement avoir une vision business et design – comme on pouvait l’évoquer plus tôt, mais une vision systémique puisque les ressources sont contraintes. D’autant que la richesse du Design Thinking c’est de s’adapter aux changements et aux évolutions et donc à cette nouvelle vision. 

Pour terminer, quels conseils donnerais-tu à une entreprise qui souhaite optimiser son expérience client ?

Je dirais que pour qu’une entreprise puisse développer un produit ou un service, les équipes doivent l’avoir tester en amont et en parler. En allant sur le terrain et en voyant directement ce qui se passe, les équipes pourront plus facilement enclencher une réflexion et prendre du recul sur la situation. Il ne suffit pas d’être très théorique et formel, en disant que cela est bien ou non ; mais prendre le temps de concrétiser ses hypothèses. 

Mais je pense également que l’utilisateur ne doit pas être le seul au centre du design ; il est important également de penser surtout aux collaborateurs. Est-ce que l’application va simplifier la vie des collaborateurs, ou la rendre plus complexe jusqu’à abandonner l’usage de l’application ? C’est une question simple, mais pleine de sens. Il ne faut pas uniquement mettre la priorité sur le client et son interface ; mais aussi sur celles des équipes internes pour garantir une cohésion d’utilisation.

Merci beaucoup François Luc Moraud pour l'interview !

N’hésitez pas à le contacter via son linkedin @francoislucmoraud ou son site internet Innovation Startups !

 

Justine Larriere

MBA DMB Bordeaux