Interview de Kant Chhim, CTO et cofondateur de la start-up Dotaki

Bienvenue Kant et merci de répondre à mes questions. Peux-tu décrire ton parcours ?

Je suis rentré sur le marché du travail en 1999 après un diplôme en informatique et au cours des deux premières années, j’ai travaillé pour de nombreuses SSII (Sociétés Spécialisées dans l’Ingénierie Informatique) que l’on appelle maintenant ESN (Entreprises Spécialisées dans le Numérique). Je suis passé ensuite chez Agiliance (éditeur de logiciels) pour laquelle je faisais du knowledge management pour Siemens, puis je suis passé CTO pour différents projets englobant notamment la Commision Européenne. En 2009, j’ai changé de secteur pour rejoindre l’Agence One en tant que CTO jusqu’en 2016. EN 2016, j’ai rejoint Kévin Becker et Benoît Allibe pour monter une start-up nommée Zen We Share qui était une plateforme de portabilité d’e-réputation. En 2018, on a changé de business model et de nom pour s’appeler Dotaki.

Kant Chhim

Merci Kant, Dotaki, ça consiste en quoi ?

On a d’abord démarré la R&D sur la segmentation des personnalités de visiteurs selon le modèle OCEAN (Openness – Conscientiousness – Extraversion – Agreeableness – Neuroticism) selon 3500 variables. On a procédé à du machine learning en faisant passer des centaines de milliers de questionnaires en ligne. Pendant que les gens remplissaient le questionnaire, on a récupéré des variables telles que le modèle de machine, le navigateur par défaut, les mouvements de souris, les scrolls… pour déterminer et prédire le comportement des visiteurs selon ces variables.

Les champs d’application sont multiples, notamment pour les sites d’e-commerce. Par exemple, si une personne est ouverte (Openness), on va  pousser une robe portée par un mannequin, pour une personne consciencieuse (Conscientiousness), on va plutôt pousser le produit et ses caractéristiques… la finalité : augmenter le taux de transformation. On peut également modifier les CTA, les couleurs de texte et le parcours : on peut passer directement au paiement sans passer par l’ajout au panier par exemple. Le site est personnalisé en temps réel en fonction de la personnalité établie du visiteur. Dotaki a besoin des 30 premières secondes de navigation pour analyser la personnalité du visiteur et pousser du contenu dynamique. Si le visiteur revient, on connait déjà sa personnalité.

logo Dotaki

Comment tes clients B2B peuvent utiliser Dotaki ?

C’est un tag qu’ils pluggent sur n’importe quel Tag Manager. On récupère les données et on a un dashboard qui permet d’auditer l’audience globalement ou sur certains types de pages, funnels… afin d’établir des diagnostics. On procède ensuite à de l’AB testing et des recommandations d’UX sur certains segments de personnalités et on voit ce que ça donne en termes d’augmentation du taux de transformation. Si le test et concluant et en accord avec le client, on procède alors à une full personnalisation.

Quel est le business model de Dotaki ?

Nous avons comme principaux clients des sites de e-commerce retail comme La Redoute, Jacadi, Camaïeu mais aussi des sites d’assurance comme Groupama pour optimiser le funnel de demandes de devis ou de RDV. Le ROI est cependant plus facile à déterminer sur les sites marchands.
Nous facturons sur la base d’un abonnement fixe mensuel et un pourcentage sur le CA additionnel généré en fin d’année.
Nous n’avons pas eu besoin de lever des fonds car la solution marche bien. Si on en fait une, c’est pour se déployer à l’international. Nous avons été accélérés par Plug and Play et par SAP sur le marché allemand. Nous avons également gagné pas mal d’awards donc notre solution est actuellement reconnue, notamment en termes d’IA.

Awards Dotaki

Quel avenir pour Dotaki ?

Le cœur du produit fonctionne, on peut l’adapter sur beaucoup de canaux digitaux comme le CRM. La prochaine étape est une phase de croissance qui passe par un déploiement commercial accru.

Merci Kant d’avoir répondu à mes questions. Je sais également que tu es cofondateur de la JLB, un club fermé où on entre par cooptation, mais nous en parlerons une prochaine fois.

Les autres interviews du MBA DMB sont à retrouver ici.