Interview de Cédric Lefebvre, étudiant en reconversion professionnelle au MBADMB de Lille

J’ai eu l’occasion d’interviewer Cédric Lefebvre, mon « grand frère » de la promo mais surtout un super papa de deux enfants qui nous a rejoint en cinquième année au sein du MBADMB de Lille.

Peux-tu te présenter en quelques mots pour les personnes qui n’ont pas le plaisir de te connaître ?

Cédric LEFEBVRE, 40 ans

Côté pro, on a tendance à faire le lien systématiquement entre moi et la banque. Je ne comprends pas pourquoi…????

J’ai en réalité 15 ans de banque à mon actif sur des postes différents que ce soit chez HSBC ou la Société Générale.

OK l’essentiel de ma carrière se résume au vaste monde bancaire qui est parfois méconnu et surtout décrié. Face à ce constat, je me fais le devoir d’expliquer le rôle des banques. Elles sont un des rouages incontournables de l’économie, elles sont l’intermédiaire entre l’épargnant que ce soit un particulier ou une personne morale (entreprise, association, collectivité territoriale) et l’autre pendant qui souhaite dépenser via un crédit. Le premier perçoit des intérêts, le second les paye et la banque se rémunère par rapport à la différence entre les deux.

Côté perso, je suis papa de 2 garçons âgés de 7 et 11 ans. Être parent, c’est pour moi une joie, un sentiment d’accomplissement personnel sans oublier la finalité que chacun d’eux soit un adulte responsable, équilibré et sain. J’agis au jour le jour en faisant de mon mieux pour qu’ils soient informés voire éclairés sur notre monde.

Tu es en pleine reconversion professionnelle, peux-tu nous raconter ton parcours avant le DMB ?

Je t’épargne la partie des « petits » jobs déclarés ou pas ????. J’ai fait un DUT techniques de commercialisation en apprentissage en boutique dans l’actuel ORANGE et ex-France Telecom de 2000 à 2002. Ça remonte ????

En 2003, mes premiers pas dans la banque chez HSBC France (ex-CCF) en tant que chargé d’accueil. Ce poste demandait aussi une certaine aptitude pour être face à la clientèle : écouter et échanger, je suis légèrement bavard, on va dire… donc aussi une très bonne expérience, enrichissante. Le terme m’était inconnu à l’époque mais j’avais compris la notion de « customer centric ». Sans le client, pas de business …et le business fait tourner le monde ! En étant dans une agence située en plein Paris (42 boulevard Sébastopol pour les connaisseurs), j’ai apprécié la vie foisonnante et diverse entre le marchand de biens, l’avocat et la communauté chinoise venant de Wenzhou (sud de Shanghai) qui montait en puissance Rue du Temple… ma curiosité a été rassasiée !

De 2006 à 2011, je suis passé en back-office dans la gestion des prêts immobiliers chez Société Générale à Saint-Denis 9-3, pas La Réunion (malheureusement). J’avoue qu’avec le recul c’est le poste qui m’a le moins plu, très répétitif et surtout avec un intérêt intellectuel limité (je me sens bien quand mon cerveau est challengé).

En 2011, à la suite d’un concours interne, je suis entré à l’Inspection Générale en tant que contrôleur. A l’époque, ce service était composé à 90% d’inspecteurs âgés en moyenne de 25 ans issus des grandes écoles d’ingénieurs comme Ponts et Chaussée ou de business schools comme HEC. Les 10 % restants étaient les contrôleurs sélectionnés pour leur expérience bancaire. Les deux profils se complétaient. Ok pour le côté fun, on repassera mais cette expérience m’a profondément structuré. Il y a eu un avant et un après. J’ai véritablement été tiré vers le haut, les attentes étaient très élevées, les rapports étaient destinés à la direction générale du groupe. Gros sujet, grosse période et j’en tire des leçons de vie.

En 2015, je débarque à Lille pour fuir les transports parisiens et me rapprocher d’un pays que j’adore, les Pays-Bas. J’intègre à nouveau un back-office, celui des flux internationaux et comme lors de ma précédente expérience, le poste sur-vendu par la direction est à nouveau déceptif. En 2017, je sens un plafond de verre et je dois le briser.  J’intègre donc le cursus « cycle supérieur de management » à l’EDHEC afin de valider le master 2 « management et développement commercial ». L’objectif est double : ne plus être bloqué professionnellement par mon niveau d’études et intégrer une caste, celle côtoyée lors de mes années à l’Inspection Générale. Besoin d’appartenance comme dirait Maslow.

Quel était ton rapport au digital avant le MBADMB et pourquoi avoir choisi une filière digitale ?

On dit souvent qu’il faut être geek pour être dans le digital. A mon avis, il faut surtout avoir l’esprit qui vagabonde, qui imagine, qui remet en cause, qui se dit : « Et pourquoi pas ?! ». J’ai toujours adoré les films de science-fiction notamment la fameuse histoire qui se passe dans une galaxie lointaine, très lointaine… J’adhère totalement à l’esprit disruptif du digital, en vrai, je l’ai toujours eu.

Je peux paraître rigide sur certaines règles, certaines procédures, certaines limites mais en réalité, je me pose en permanence la question de leur pertinence. L’être humain a besoin de cadre mais ce cadre ne doit surtout pas être figé et évolué à bon escient.

J’ai choisi le MBADMB car je veux comprendre comment évolue ce cadre et s’il évolue à bon escient. Pour le savoir, j’ai décidé d’être acteur de ce mouvement plus que simple spectateur et certains intervenants du programme m’ont permis de faire progresser ma réflexion.

Autrement, ma véritable prise de conscience vis-à-vis du digital s’est passée lors du cours d’e-business dans ma précédente formation à l’EDHEC en 2017. J’ai pris une claque en comprenant la puissance et la vitesse à laquelle les GAFAM et autres BATX allaient devenir les locomotives de la société et qu’une page était en train de se tourner. Certaines entreprises ne survivraient pas et d’autres exploseraient.

Et d’ailleurs, pourquoi le MBADMB ?

J’adore l’économie. Tellement d’informations transitent par l’économie, notre histoire, probablement notre avenir, les changements technologiques, les changements sociétaux… et depuis pas mal d’années, je regarde BFM Business. Les membres d’Hub Institute passent souvent sur cette chaîne et leur parole est toujours pertinente. Du coup, quand j’ai recherché une formation dans le digital, le partenariat entre le MBADMB et Hub Institute a pesé énormément dans mon choix.

Le second point a été le programme : il couvrait des sujets sur lesquels j’avais soif de connaissances.

La liste est longue : IoT, cybersécurité, blockchain, VR, imprimante 3D, e-santé, transformation digitale, IA, data… Tout ceci fait partie de notre présent mais va prendre une telle place dans notre avenir qu’encore une fois, je ne veux pas être un simple spectateur.

Quelles sont les thématiques qui t’attirent davantage ?

Ma principale thématique est l’aspect humain. Je souhaite accompagner les hommes et les femmes afin de lever les freins au changement dans un cadre de respect et d’éveil. Il s’agit que chacun puisse construire son opinion sur l’évolution de notre société.

Cette phrase de Rabelais devrait illuminer chaque innovateur, elle date du XVIème siècle et je la trouve intemporelle car remplie de bon sens : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cela amène la question de l’éthique. Est-ce que, parce que je suis en capacité, je dois inventer ?

Autrement, parmi les thématiques vus dans le MBADMB, la cybersécurité est le sujet qui m’a attiré. Dans l’audit, il est important d’identifier les risques et cette posture a toujours été la mienne.

Comment as-tu géré le retour sur les bancs de l’école ? Intégrer une promo de « jeunes »

Alors c’est mon second retour sur les bancs de l’école en comptant ma formation de septembre 2017 à avril 2019. Mais oui, le profil des étudiants est plus jeune. Précédemment, la moyenne d’âge était de 35/40 ans. Les rapports étaient très riches car on venait d’horizons professionnels très différents mais il y a deux principaux facteurs communs : d’un côté, l’âge et les années d’expérience pro et de l’autre, la même envie d’apprendre et d’être tiré vers le haut par ce retour sur les bancs de l’école.

En octobre 2019, au MBADMB, le profil était très différent mais tout aussi riche. La moyenne d’âge est de 23/24 ans je pense. Une majorité connaît l’EFAP depuis quelques années et ils se sont spécialisés cette année dans le digital. Je parle beaucoup, peut-être trop mais j’observe encore plus et je me suis régalé. J’ai beaucoup appris au contact de cette génération, ma base de données a été enrichie.

J’ai toute confiance dans les capacités de chacun, notamment pour rebondir après le confinement.

Je pense pouvoir m’exprimer au nom aussi des 3 autres « vieux » de la promo, je tiens à remercier les « jeunes » de leur accueil et de leur ouverture d’esprit. J’espère que notre apport a été constructif et que vous avez vécu cette relation en mode « win-win ».

Que retiens-tu de ces quelques mois au MBADMB ? Qu’est-ce-qui t’as le plus marqué par rapport aux cours ou même la vie étudiante en général avec tes camarades ?

6 mois de cours ce n’est pas assez !! On a beaucoup de notions qu’il faudra compléter dans nos prochaines expériences professionnelles. C’est vraiment passé vite. Forcément, je mentirais par omission si je ne le disais pas mais ça va me manquer. J’ai rencontré de très belles personnes qui sont devenues des ami(e)s et je leur souhaite le meilleur pour la suite.

Le retour à la vie étudiante avec des « jeunes » ça donne la patate #onalapatate, une vraie énergie, envie de croire en demain. Notre avenir nous appartient !

Toi qui es père de famille, comment arrives-tu à concilier tes cours et ceux de tes enfants ?

Mes enfants sont une de mes principales motivations. J’essaie d’être exemplaire. La vie n’est faite que de combats. Certains événements s’imposent à nous, pour le reste, à nous d’agir. J’espère que mon attitude inspire mes enfants. Je ne suis pas toujours aussi disponible pour eux que j’aimerais mais je fais mon possible.

Que ce soit en période de confinement ou avant, je leur apporte un cadre et des repères. Par exemple, en ce moment, tous les jours, entre 8h00 et 9h30, j’accompagne Maël (7 ans) dans ses devoirs. Bon, des fois, je suis le cours du MBADMB et en même temps, je suis aussi sur les devoirs de mes enfants mais chut (ça reste entre nous). Par contre, tous les midis, je me suis imposé une heure de footing, c’est ma soupape ????.

Un message pour la promo des démineurs ?

Ils le savent déjà, pas vraiment de suspense et je vais être synthétique pour une fois… Je vous aime !

Pour en apprendre davantage sur les nombreuses qualités et compétences de Cédric, consultez son profil Linkedin.