Identité numérique : le réveil sera douloureux !

Identité numérique : le réveil sera douloureux !

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Nous évoluons dans un monde centré essentiellement sur la donnée qui couvre actuellement toutes les facettes de notre vie. Nous dessinons en permanence un soi digital à la plume des GAFAs « with all rights reserved ». Par ailleurs, l’économie mondiale produit un volume imposant de données, la fusion de cette denrée a donné naissance à « l’identité numérique« , un produit de la big data qui constituera l’un des phénomènes les plus frappants des prochaines années.

« La quantité totale de données dans le monde devrait atteindre 163 zettaoctets d’ici 2025, soit une multiplication par dix »

Nous pouvons constater que nous sommes aujourd’hui à une étape avancée de ce phénomène. Au même titre, une partie considérable de décisions qui impacte directement nos vies personnelles, est dictée subtilement par l’interpretation d’une intelligence artificielle grâce à nos identités numériques plutôt que par l’étude de nos comportements réels.

Quelle histoire nos données racontent de nous ?

« Panoptykon Foundation » a développé une projection composée de trois niveaux d’informations. Il s’agit d’une fondation qui milite pour la protection de la liberté et des droits de l’homme dans ce qu’ils appellent la « surveillance society ».

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« What you share » est le seul niveau sur lequel nous pouvons agir, et souvent d’une manière irréversible. C’est plus précisément ce que nous partageons, ce sont nos données sur les médias sociaux et sur les services en ligne.

« What your behaviour tell them » est la couche qui concerne ce que la machine comprend de notre comportement, ce sont les éléments qui conceptualisent nos choix réelles.

« What the machine thinks about you » ou ce que la machine pense de nous, elle se sert de ces métadonnées pour nous comparer à d’autres profils et à divers comportements, pour tirer des corrélations remarquables pour nous offrir une parfaite personnalisation.

Que se passe-t-il lorsque le harcèlement est automatisé à grande échelle ?

Les « Voices »

Nous sommes conscients que l’IA est un essor humain sans grisaille, mais jusqu’à quel point pourrait-elle nuire à notre vie ?

Une surcharge cognitive, une perte d’autonomie, un contrôle accru et une perte du contrôle liée au monitoring livré par ce device (DATA 3.0), ce sont les éventuelles incidences attachées au développement pervers de l’IA véhiculées par cette parodie.

Les « Deep fake »

L’influence de l’IA ne s’arrête pas uniquement à faconner nos attitudes et nos actions. Le même processus de « profiling » des utilisateurs et de ciblage s’applique aux campagnes politiques

Aujourd’hui, un nouveau type de désinformation fait apparition. Grâce au progrès de l’intelligence artificielle, quelques photos et quelques secondes de notre voix suffisent pour qu’un algorithme nous attribue n’importe quel message : Barack Obama qui traite son successeur de « deep shit » par exemple.

Certains experts ont affirmé que les vidéos pourraient être suffisamment réalistes pour manipuler les futures élections et la politique mondiale à partir de l’année 2020.

C’est impressionnant, n’est-ce pas ? Je suis persuadée que cette fiction va distraire beaucoup de naïfs.

À présent, je pense qu’on est encore à la préhistoire des voices et des « Deep fake ». Pas à pas, nous nous familiarisons avec davantage d’outils conçus pour contrôler nos vies. Trop souvent, nous les acceptons comme une nécessité civilisationnelle à laquelle nous ne pouvons pas échapper.

Tout compte fait, nous cherchons à nous faire peur et le réveil sera étonnamment douloureux…