Comment Google veut nous rendre immortels ?

Google vise l’immortalité en investissant dans la recherche médicale liée à l’IA.

L’immortalité. La vie éternelle. Elle attise toutes les curiosités, échauffe tous les esprits. Elle est un fantasme visité par tous les domaines qui explorent et jouent avec les limites du réel : la spiritualité, la philosophie, la littérature, la religion, l’art, la mythologie, l’ésotérisme… Presque instinctivement, notre esprit classe le mot comme abstrait, comme une pensée qui ne mérite pas qu’on s’y attarde davantage.

Alors on finit par la chasser et on la laisse aux arrogants, aux Dieux et… à Google. Le “géant du Web”, l’indispensable et richissime Google n’est pas qu’un moteur de recherche représentant 6,9 milliards de recherches par jour sur la toile, des millions d’utilisateurs, un réflexe quotidien à la moindre question, de la plus triviale à la plus métaphysique. Google c’est aussi une trésorerie évalué à 117 milliards de dollars, permettant à l’entreprise d’investir massivement à la fois dans la technologie, l’IA et dans la santé et la recherche médicale. 

Google X 

La maison mère de Google, Alphabet Inc, détient l’entreprise semi-secrète X, dirigée par Sergey Brin, l’un des fondateurs de Google. Le laboratoire X travaille directement avec les géants de l’industrie médicale et pharmaceutique comme Novartis ou avec 23andme, une société de biotechnologie qui propose une analyse du code génétique au commun des mortels pour une centaine de dollars. Alphabet détient aussi Calico, une entreprise destinée à lutter contre le vieillissement et les maladies associées. Des centaines de projets y sont développés, comme des voitures autonomes, un réseau de neurones artificiel, le Projet Loon, pour ceux rendus publics. D’autres sont totalement confidentiels. 

Raymond Kurzweil

Autre figure importante dans cette quête de l’immortalité : Raymond Kurzweil, auteur, ingénieur, chercheur au MIT et futurologue. Il estime que d’ici la fin du siècle, les avancées technologiques et médicales permettront aux nanorobots de réparer les corps humains. A sa mort, il confiera d’ailleurs son corps à la société Alcor, afin qu’il soit cryogénisé pour être ramené à la vie quand la médecine et la technologie permettront la régénération des tissus. Ce rapport à la mort, cette aversion pour ce que nous considérons tous comme établi et immuable, lui vient de son père, décédé brutalement d’un infarctus. Le drame de la vie du génie devient alors la quête de sa vie. L’obsession de Ray est de faire revivre son père à travers l’intelligence artificielle. 

Loin d’être considérés comme des fantasmagories, ses propos ont un grand succès auprès des talents de Google. Le géant a effet choisi de faire de lui le directeur de l’ingénierie. Ses équipes et lui consacrent leurs recherches au ralentissement du vieillissement et à la prolongation de la vie.

La “machine cérébrale ultime” prédit que d’ici 2045 notre intelligence biologique va fusionner avec l’intelligence artificielle, lui permettant ainsi d’être décuplée mille milliards de fois. On ne peut même pas imaginer la puissance de cette intelligence, ce serait une explosion. Cette hypothèse, c’est celle de la singularité technologique, selon laquelle l’homme lui-même créera une entité qui le surpassera en intelligence. Ce phénomène entraînerait alors une croissance exponentielle de la technologie. 

La vie éternelle selon Google, mythe ou réalité ?

Image de couverture par Simon Steinberger de Pixabay