Google Assistant avant la tempête Amazon Echo

http://www.mbadmb.com/wp-content/uploads/2018/06/supports-google-assistant.jpg

Lancée à l’été dernier, la plateforme Google Assistant et les enceintes Google Home n’ont que quelques mois d’existence. L’occasion de faire le point sur l’entrée de la voix dans nos machines, à quelques jours de l’arrivée des offres concurrentes (Amazon Echo le 13 juin et Apple Homepod le 18 juin).

Google Assistant : aller plus loin que de simples recherches

Google Assistant est d’abord un nouveau moyen pour faire des recherches vocales. Mais, selon Loïc de Saint Andrieu, évangeliste mobile Google, son ambition est plus grande : il s’agit de faciliter la vie des gens. C’est ce qu’il déclarait lors d’une récente conférence du Hub Institute. Il ajoute que les enceintes ne sont pas les seules connectées à l’Assistant, mais aussi les smartphones, les voitures, les téléviseurs… 400 millions d’appareils sont aujourd’hui déjà compatibles. Dans la domotique, il permet ainsi de réguler la température ou moduler la lumière.

L’assistant pourra aussi prochainement proposer des alertes géolocalisées par exemple de vérifier qu’une fenêtre est bien fermée au moment où l’on arrive à la maison.

Aujourd’hui, l’application Google Assistant est disponible en 8 langues, avec comme cible de passer à 30 d’ici fin 2018. 95% des utilisateurs d’Android dans le monde pourront alors profiter de l’assistant Google.

Le son et l’image

Il est parfois fait reproche aux enceintes de n’avoir que la parole. Dans certaines situations, il serait utile de « lire » une réponse ou regarder une photo. Alors que certaines enceintes Amazon Echo possèdent déjà un écran (Amazon Echo spot, qui arrive en France le 23 juillet), Microsoft vient d’annoncer le lancement d’enceintes équipées elles aussi. Un nouvel usage multimodal va pouvoir émerger et mixer les informations vocales, sonores et visuelles. L’utilisateur pourra ainsi commencer avec la voix, cliquer pour être plus de discrétion, et revenir à la voix pour plus de simplicité et de confort d’utilisation.

L’assistant, un peu plus qu’une machine

Le rapport à la machine devient presque humain avec ce type d’assistant. 70% des requêtes passées sur Google Assistant sont formulées en langage naturel et de façon très intuitive (« est-ce que tu peux me donner la recette de la mousse au chocolat ?»). Face à un moteur de recherche classique, il fallait réfléchir aux mots clés à intégrer (recette mousse chocolat »).

L’une des grandes forces de la voix est la rapidité de transmission d’informations : alors qu’un utilisateur peut écrire 70 mots en une minute, il en transmet 200 par minute en parlant. Le gain de temps est donc considérable.

2018 marque un tremplin dans l’utilisation de la voix

Le « machine learning » en reconnaissance vocale a fait des progrès fulgurants ces dernières années. Sa fiabilité est aujourd’hui de 95%, au même niveau que la compréhension humaine.

Une étude de Google révèle que la première raison d’utilisation des enceintes connectées est leur pouvoir « multi-tâches ».  En effet, elles permettent de « surfer » tout en cuisinant, en faisant du sport, en jouant avec ses enfants. Les autres raisons invoquées sont la plus grande rapidité des actions avec la voix et la possibilité d’obtenir des réponses plus rapidement pour des usages du quotidien (obtenir a météo ou écouter la radio).

Enfin, ces enceintes permettent de rendre les routines quotidiennes plus fluides. Chaque matin, l’enceinte peut ainsi allumer la lumière, donner l’agenda de la journée, la météo puis allumer la radio tout en préparant le chocolat au lait des enfants.

Et en France ?

La première étude française « Talk to talk » menée par Google en mars 2018 sur le sujet montre que 64% des utilisateurs de smartphone en France connaissent Google Assistant, et 32% déclarent l’avoir déjà utilisé, ce qui montre son succès pour un service lancé durant l’été 2017. Parmi ces utilisateurs de la recherche vocale, 42% l’utilisent déjà tous les jours. 47% pensent même qu’ils feront plus de recherche qu’auparavant. Dès lors que l’usage est essayé, il est adopté.

Nous allons donc assister à une augmentation des usages avec ces assistants vocaux, comme cela s’est produit avec l’arrivée des smartphones. L’internet accessible partout avait alors conduit à une forte hausse du temps passé sur le digital. Gageons qu’il en sera de même avec la voix, après une période d’apprentissage pour les plus anciens d’entre nous :