Se disrupter soi-même pour ne pas disparaître ?

Disruption. Ce terme provient du latin disrumpere, dis « la séparation, la différence », et rumpere « rompre ».

Aujourd’hui, on parle de disruption pour évoquer le monde dans lequel on vit, où des secteurs établis et protégés disparaissent. Ils sont remplacés par des acteurs plus petits, agiles et efficaces. Cette disruption est universelle et tous les secteurs sont concernés. Netflix, Alibaba, Airbnb, Uber, font parti de ces disrupteurs qui ont rendu obsolètes les anciens acteurs.

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Recommandé par le MBA Digital Marketing & Business de l’EFAP et ayant moi-même l’envie d’en apprendre davantage sur ce phénomène, j’ai entrepris la lecture de « Disruption – Intelligence artificielle, fin du salariat, humanité augmentée » de Stéphane Mallard, publié en 2018.

L’auteur, Stéphane Mallard est un entrepreneur et conférencier, diplômé de Sciences Po Paris et de l’Université du Québec à Montréal. Il intervient en Europe et aux Etats-Unis auprès du grand public pour sensibiliser aux enjeux du numérique. C’est un passionné d’innovation, de nouvelles technologies et d’IA.

À travers ce livre, sur un ton peu académique et illustré par des exemples concrets du quotidien, Stéphane Mallard sensibilise à l’impact de la révolution digitale. Il qualifie cette révolution de « grande disruption », qui va pousser les entreprises à changer de business model et à mener leur activité telle une start-up.

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L’auteur déploie 3 grandes thématiques :

La disruption technologique

Au départ, cette révolution est totalement technologique. La technologie s’immisce peu à peu dans nos vies personnelles et professionnelles, dans les pays développés ainsi que dans les pays en voie de développement. De plus, il nous explique que l’humain a externalisé les fonctions de son corps via des outils technologiques, selon la théorie du philosophe Michel Serres sur l’exo-darwinisme. Il aborde également la question du traitement de la data, avec l’influence des algorithmes sur nos vies.

À ce propos, je vous conseille de visionner « Derrière nos écrans de fumée » disponible sur Netflix, qui traite de « l’algorithmisation » de nos vies.

La disruption des repères

D’après Stéphane Mallard, l’introduction des assistants intelligents en entreprise va complètement transformer le monde du business. Au-delà de l’impact de l’intelligence artificielle sur la transformation rapide des métiers, les entreprises vont surtout devoir inverser leur vision et leur modèle. L’auteur évoque « la mort inéluctable » du salariat, car selon lui, dès qu’il devient moins cher de faire appel au marché plutôt que d’embaucher, l’entreprise externalise. On parle alors de digital nomads, des personnes mobiles qui refusent d’avoir un bureau fixe avec des horaires prédéterminés, en opposition aux traditionnels bullshit jobs.

Aussi, Stéphane Mallard traite de la commodité de la connaissance, c’est-à-dire que la connaissance est disponible en abondance et qu’elle est accessible très facilement et à un coût dérisoire. Idem pour l’expertise, qui va au-delà de la connaissance, l’expert va tout simplement transférer son expertise à l’intelligence artificielle. Ce qu’il reste propre à l’humain, c’est donc l’empathie. Les entreprises vont devoir miser sur cette valeur, que l’on qualifie également de soft kills.

Disruptez-vous avant de vous faire disrupter

Enfin, il dépeint une inversion des tendances RH. L’erreur des RH des entreprises est de recruter un collaborateur en se basant uniquement sur son parcours académique et ses compétences sur son CV. Stéphane Mallard parle de mort du CV et des diplômes. Il confie qu’il est désormais nécessaire de penser comme un entrepreneur, et non pas comme un gestionnaire. L’idée est de se dire que face à la disruption, nous ne sommes pas indispensables.

« Il faut s’imaginer déjà mort pour penser autrement son activité et se demander où sera la valeur dans le futur. »

Avec pour concurrents les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), il faut oser choquer, cliver, provoquer, susciter le rejet et le mépris. La disruption est une rupture et ne doit pas chercher à améliorer. Les disrupteurs suivent la tendance du customer obsession, c’est se centrer sur le client pour lui donner de la valeur : transformer les clients déçus en clients fidèles.

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Ainsi, tout au long de l’ouvrage, Stéphane Mallard nous pousse à ne pas avoir peur de la disruption et de l’intelligence artificielle. Le message est clair, il n’est pas question de céder à la disruption, mais d’essayer de saisir les opportunités qu’elle offre. C’est une réelle invitation à ne pas résister, autrement dit se disrupter soi-même pour ne pas se faire disrupter.

« Nous avons à perdre, mais nous avons tellement plus à gagner. »

En tant que jeune étudiante bientôt diplômée, « Disruption – Intelligence artificielle, fin du salariat, humanité augmentée » m’a apporté des clés de compréhension sur le monde de demain. Cet ouvrage bouscule les idées reçues sur l’entreprise. Je pense notamment aux digital nomads qui se voient refuser le salariat, la fin des managers pour laisser place à l’auto-organisation, et les process qui sont perçus comme un véritable frein à la disruption.

Je vous recommande vivement la lecture de ce livre afin d’éveiller votre conscience sur les enjeux de l’IA dans le monde professionnel. Il est essentiel d’identifier les dynamiques et les nouveaux codes exigés par la disruption. C’est un ouvrage de questionnements, tant sur les futurs nouveaux modèles d’organisation, notre manière d’apprendre, de communiquer et nos valeurs.

Pour aller encore plus loin, voici la conférence donné par Stéphane Mallard « Intelligence artificielle, disruptez-vous, disruptez tout » à la Convention Apm 2019.

Si cet article vous a plu et que la thématique de disruption vous intéresse, je vous invite à lire mon 1er article posté sur mon profil Linkedin, « Vers une disruption du live musical ? », qui aborde la disruption au coeur du secteur musical.

Enfin, vous pouvez allez consulter une autre fiche de lecture qui concerne cet ouvrage, en lisant cet article d’une alumni du MBA DMB, Charlotte Le Dantec.