Comment se protéger contre les Fake News ?
Le Brexit, la pandémie du Covid-19, l’élection Présidentielle Américaine, le pape François arrêté et désormais les émeutes du Capitole le 6 janvier dernier par des partisans de Donald Trump… Toutes ces nouvelles, ne font que relancer le débat autour de la désinformation et de la propagation de fake News.
La prolifération des fausses informations sur internet, n’est pas récente. Le sociologue, Jean-Noël Kapferer décrit ce phénomène dans son ouvrage intitulé justement « Rumeurs : le plus vieux média du monde ».
Mais alors, où trouver la bonne information ? Fake News ? Infos ou intox ? Comment savoir ?
Fake News, comment se propage-t-elle ?
Plusieurs facteurs explique ce phénomène, elles se diffusent principalement grâce aux nombreux outils de publications, sur internet et les réseaux sociaux (Twitter et Facebook principalement). Aujourd’hui, n’importe qui est « journaliste » et peut émettre des contenus plus ou moins vérifiés. Nos nouveaux modes de communication ont complètement déréguler le marché de l’information.
La Fake news a pour principal objectif, de vous procurer une forte charge émotionnelle. En effet, les fausses informations jouent et se servent de vos sentiments pour se divulguer et amplifier vos craintes. Leurs auteurs veulent que vous vous sentiez choqués, révoltés, inquiets, soucieux ou même apeurés, afin que cette émotion vous pousse à partager à votre tour leur contenu.
Les différentes typologies de Fake News :
- La désinformation : consiste à propager délibérément des informations fausses en les faisant apparaître comme venant de source neutre ou amie pour influencer une opinion et affaiblir un adversaire.
Exemple : Lors des élections présidentielles américaines en 2016, Hillary Clinton avait été sujette à la désinformation. En effet, des informations sur Twitter et FB relayaient qu’elle était gravement malade, alors que cela était faux.
- La mésinformation : Partage involontaire de fausses informations, erronées ou obsolètes par erreur, par manque de vigilance, de rigueur ou de connaissance sur le sujet.
Exemple : De nombreux internautes ont partagé le fait, que l’application StopCovid permettait de tracer les populations.
- Infox : C’est une information volontairement trompeuse fabriquée par une personne, ou un groupe, sur des faits ou des données qui n’existent pas en l’état. Elle est inventée de toutes pièces, souvent inspirée par des situations possibles (mais pas des faits). L’objectif est d’induire en erreur pour nuire à une personne ou organisation.
Exemple : Donald Trump affirmant en novembre 2020 que les élections américaines ont été truquées grâce à de faux votes par correspondance.
- Théorie du complot : Désigne les thèses qui affirment qu’un groupe de personnes puissantes, secrètes et occultes manipulent le monde entier, des pays ou des événements, diffusées par les courants conspirationnistes. Ils font souvent appel à des mises en scène, à l’aide de musique dramatique, à des accumulations d’arguments illogiques, des questionnements récurrents, pour installer le doute.
Exemple : Particulièrement répandue au Royaume-Uni et aux États-Unis, la théorie selon laquelle le virus Covid serait transmis par les ondes de rayonnement de la 5G. Cette fausse information, ne s’appuie sur aucun fondement scientifique.
Le Fact Checking pour lutter contre les Fake News
Alors que nous sommes noyés sous l’information, il faut rester vigilant aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. Voici quelques règles à suivre pour identifier et débusquer canulars et autres Fake News
Une première analyse : observer les détails !
Dans un premier temps, il faut étudier la construction de l’information. Pour ce faire, identifier l’auteur de l’article, les lieux et dates exactes, la structure du site, les objectifs du site, … Il faut tout analyser !
Généralement, dans les Fake News, le titre est souvent accrocheur, peut-être écrit en majuscules ou avec des points d’exclamation. Toutes ces précisions peuvent permettre la véracité du message. Vous tiendrez également compte de la qualité de la rédaction et d’éventuelles erreurs d’orthographe. Si une de ces informations n’est pas vérifiable, il y a de quoi douter.
La source de l’information
La source est-elle facilement identifiable ? Provient-elle d’une source officielle comme le gouvernement ? De qui provient l’information ?
Il faut déterminer l’origine exacte de l’information et la recouper. On peut s’assurer de la crédibilité d’un site Internet par sa réputation, sa popularité, son expertise,… En cas de doute, l’outil Décodex du Monde permet de vérifier la fiabilité du site web.
Privilégiez les sources d’informations reconnues repérables avec des urls telles que : .gouv.fr, .org, .asso.fr. Les blogs et sites personnels seront à regarder avec plus de vigilance. Vous pouvez également, comparer et croiser les données, en consultant d’autres articles sur le même sujet, pensez à varier vos sources. Si une même information est évoquée à plusieurs endroits, en citant les mêmes propos, il est plus probable qu’elle soit vraie.
Il est vrai que sur les réseaux sociaux, l’information est parfois difficile à spécifier. Sur Twitter ou Facebook, vérifier bien que les comptes à l’origine de l’information sont officiels. Attention, ne pas confondre la source et la personne qui la partage (le nombre de vues n’est pas un gage de fiabilité, un article partagé par une connaissance n’est pas forcément lue).
Selon une étude de l’université de Colombia et l’Institut National Français, relayée par Slate en juin 2016, 59% des articles partagés sur Twitter ne sont pas lus par celui qui les partage.
Les chasseurs de Fake News
Pour vous faciliter les recherches, vous avez à disposition des sites dédiés à la traque de fausses informations. Ils chassent pour vous les Fake news et répondent à vos questions.
Par exemple, vous pouvez avoir confiance en Les décodeurs de monde, CheckNews de Libération, Factuel de l’agence France de presse, Vrai ou Fake de FranceInfo, Les observateurs de France 24 ou encore Signal Arnaques.
Vérifier la source de l’image : halt au deepfake !
Les deepfakes, sont de plus en plus impressionnants de réalisme. Il s’agit, ici d’une technique de manipulation d’image à l’aide d’intelligences artificielles. Celle-ci permette de détourner la vérité de manière crédible. Il est parfois difficile de différencier une véritable photo d’un photomontage. Pour la vérifier, il faut adopter réflexes.
Voici quelques outils : recherche inversée sur Google image, Youtube Dataviewer, ou Tineyes.com, pour retrouver les contenus identiques grâce à l’URL.
Pour en savoir plus, je vous recommande cet article très intéressant sur le Deepfakes.
Pour conclure, soyez à l’écoute, curieux, autonome et lucide ainsi vous pourrez vous informer, évaluer l’information, distinguer les faits et les interprétations, les confronter et les évaluer.
Le guide des questions à se poser face à une information.
Connaissez-vous : Les 3 Passoires de Socrate « Vérité, Bonté, Utilité » . (Une histoire à méditer)
Eloïse 🙂