
Les algorithmes et intelligences artificielles font aujourd’hui partie intégrante de nos vies, ils interviennent sans même que nous soyons toujours au courant et nous leur faisons ainsi confiance (à tort ou à raison) dans le cadre de nombreuses tâches quotidiennes. Au vu de leur prise d‘importance et de popularité récente et exponentielle, nous sommes en droit de nous demander si une intelligence artificielle pourrait un jour diriger un pays ou non?
Une gouvernance plus objective?
Quoi de plus objectif et raisonnable qu’un ordinateur? En ces temps de remise en question politique les esprits révolutionnaires s’échauffent, et pour nombre de citoyens devenir président relèverait aujourd’hui plus de la vocation personnelle que de l’ambition collective. Ainsi l’IA apparaît pour certains comme un sauveur, grâce à sa puissance et sa capacité d’apprentissage elle serait capable de rétablir l’économie, résoudre les problèmes sociaux ou encore d’inverser la tendance climatique comme le suggère cet autre article. En effet les ordinateurs sont programmés pour être le plus juste et le plus précis possible, ils se trompent rarement et sont dénués d’égocentrisme. C’est en cette logique que l’artiste Aaron Siegel avait en 2016 imaginé une campagne présidentielle et créé un site dédié en faveur de Watson, l’intelligence artificielle d’IBM.
“ 1 français sur 4 voudrait voir une IA au pouvoir.”
Bien que de nombreuses personnes soient encore réfractaires et alarmistes quant aux dangers de la technologie et plus particulièrement des IA, une étude de l’université IE de Madrid démontre que 25% des européens seraient d’ores et déjà favorables à l’avènement d’un gouvernement dématérialisé. L’avancée technologique menace la place de nombreux métiers dans un futur proche, alors pourquoi pas celui de président?
Mais à quel prix?
Malgré les avantages et avancées qu’apporterait une intelligence artificielle au pouvoir, il est nécessaire de se demander quelles limites cela poserait-il. Car certes une IA est censée être objective mais elle est avant tout une création de l’humain et donc à moins d’être totalement autonome, de la rendre open source ou encore de la lier à la technologie de la blockchain, elle pourrait possiblement être influencée par ses créateurs et ceux qui s’occupent de l’entretenir. Et bien que non corruptible, l’IA pourrait également être piratée ou victime de bugs. Dépourvue de défauts humains, mais également de nombreuses de ses qualités, l’intelligence artificielle manquerais d’émotions et de conscience, alors que certaines grandes décisions impliquent de raisonner de façon empathique, notamment en temps de guerre.
En fin de compte au vu de la jeunesse de nos IA il est encore trop tôt pour imaginer qu’elles puissent un jour prendre la tête de nos Etats, et nous ne sommes de toutes façons pas prêts non plus à accepter un tel changement, cependant elles pourraient déjà bientôt faire office de bons conseillers politiques.