Entretien avec Emmanuel Colomb : l’UX design


Ma première question est simple : mais en fait c’est quoi l’UX design ?

Dans son cas il s’agit d’une personne qui définit les problématiques business en allant sur le terrain pour récupérer les besoins et les freins des utilisateurs via le spectre de l’UX design. Il a recourt à des études  de recommandation sur moyen terme, long terme afin de pouvoir cadrer au mieux les besoins. Parfois on commence sur une feuille blanche et parfois  « il faut faire en fonction du produit qui a été lancé : bricoler , mettre des pansements, voir comment guérir le produit déjà lancé ». Et Emmanuel rajoute : « L’expérience Utilisateur , on peut un peu la voir comme un travail d’auteur car il y a une notion d’écoute des utilisateurs » Il faut s’approprier les sujets, savoir ce que l’on en dit ,savoir ce que l’on en fait et comment une œuvre évoluent dans leur écosystème »

Background et parcours

Emmanuel a fait les Beaux arts et est devenu Designer graphique en 2007 en sortant d’école. Au début il travaillait en duo avec un ami pendant 1 an et demi. Ils ne gagnaient pas beaucoup mais en terme de visibilité « c’était pas mal ». Ca l’a aidé a avoir une vision holistique de certaines problématiques.

Par la suite il est monté à paris pour faire de la Direction Artistique et il travaille un peu plus dans le digital sur des sites, des apps etc…

A un moment donné, il voulait aussi savoir à qui s’adressait son travail. Il fait donc une formation de 10 jours aux gobelins pour ensuite aller à France-Télévision en 2016.

Il est parti pour aller en Amont des problématique. Après les agences il se tourne vers les grands comptes ce qui lui permet d’avoir plus de temps pour des études de faisabilité.

Sa motivation

Selon Emmanuel « On ne choisit pas par hasard ce que l’on fait. » Il a toujours nourrit une passion pour le travail des personnes autour de lui. Il aime aller à la rencontre des gens et les comprendre d’où cette phrase surprenante « Mon travail est un prétexte pour décrypter les autres, lire entre les lignes. En faisant parler les gens on découvre pas mal de choses en mettant en lumière ce qui jusqu’à présent resté dans l’ombre ! » Selon lui nous sommes des êtres instinctifs donc c’est difficile de faire abstraction de cette notion même dans l’UX.

Etant un esprit libre et curieux Emmanuel n’a jamais voulu rentrer dans le salariat même si il a quand même travaillé 9 mois dans le monde l’entreprise. « Au bout du neuvième mois, je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi ».

Et lui de rajouter « Le but n’est pas de faire de la psychothérapie ».

D’un autre côté une question reste son fil conducteur dans chacun de ses projets : « Est-ce que les besoins que l’on crée sont des besoins qui existent ? Qu’est ce qu’il y a derrière ce que l’on propose ?»

Il aimerait s’assurer que ce que l’on crée réponde à des besoins précis.

« Pour moi l’UX design, c’est un prétexte pour aller mettre en lumière ce qui est jusqu’à présent resté dans l’ombre » On essaie de tirer les ficelles un peu plus . Le but n’est pas de faire de la psychothérapie donc il met des limites mais ça permet de comprendre certaines choses.

Nous sommes des êtres instinctifs donc c’est difficile de faire abstraction et ça se voit aussi dans l’UX. L’instinct est très important.

UX designer ça demande beaucoup d’énergie :

Il n’a jamais voulu rentrer dans le salariat. Il l’a été 9 mois.

C’est contradictoire car il est sécurisé dans l’inconfort (en tant que freelance). C’est un autodidacte et selon lui c’est en faisant que les choses viennent.

UX design

Sa mission

A chaque nouveau client ses problématiques.  Emmanuel a son objectif mais il adore sortir de sa zone de confort.

Son schéma basique lors d’une mission est le suivant :

  • Cadrage des besoins
  • Recherche terrain
  • Idéation
  • Prototype
  • Test

« Mais après pour chaque contexte j’active les curseurs d’une manière différente, comme une platine de DJ finalement ! »

Chez VINCI autoroute par exemple il s’agissait de faire plus de communication, limite de la politique en essayant de recueillir les avis des personnes concernées. Aller voir les différentes équipes et présenter le projet à chaque fois d’une manière différente : il y a une notion d’acculturation qui lui incombe au final pour que le projet soit compris et soutenu.

Son statut de facilitateur

« A la base c’est comment je facilite les choses lors d’un design sprint. Mais ça va au-delà de l’UX. C’est comment je facilite la comm’, comment je rencontre les personnes , à quel moment stratégique , comment manager les gens. »

Dans tout projet UX si on a besoin de l’UX il y a un problème de communication.

« Lorsque je vais chercher mon café , il y a une expérience que je vis mais pour que cette expérience soit si bonne il a fallu une organisation monstre. Que chacun connaisse sa tâche sans entraver l’esprit d’innovation. Conclusion : le front ne va pas sans le back.

Les tendances de l’UX  design :

Il va donner des formations de 2 jours sur de l’initiation à l’UX.

Son souhait est d’arriver à ce qu’il appelle un Design Circulaire : un design qui permet de recycler les données et d’améliorer l’empreinte carbone. C’est aussi lié à la notion design systémique « ce concept permet de voir un produit dans son écosystème et les impacts que cela produit sur l’humain et son environnement.
Finalement Emmanuel nous met en garde  » il faut être prudent sur l’automatisation de tous les process, au risque de se faire remplacer par les robots. Il ne faut pas perdre l’aspect humain derrière chaque process UX »