Les emojis : nouveau langage universel ?

 

Au début du mois de décembre, 176 emojis « originaux » rentraient dans la collection permanente du MoMa de New-york. Une belle façon de marquer la naissance de ce phénomène mondial. Partie intégrante de nos messages quotidiens, les emojis sont plus qu’un simple pictogramme, ils sont en passe de devenir un véritable langage.

 

Les débuts de l’emoji

Historiquement il existe une différence entre l’émoticône et l’émoji. En effet, l’émoticône représentant une émotion faciale aurait été inventé par un chercheur en informatique américain en 1982. D’ailleurs, « émoticône » est une contraction d’ « emotion » et « icon ». C’est beaucoup plus tard en 1999 que le tout premier pack d’émojis voit le jour au Japon, créé par Shigetaka Kurita. A l’époque il travaillait pour une société de téléphonie japonaise, la Nippon Telegraph and Telephone et souhaitait faciliter la communication en permettant aux utilisateurs de remplacer l’envoi des messages photos très lourds par des images moins gourmandes en datas et caractères.

Depuis, les emojis ont été intégrés en 2010 au langage Unicode, un standard informatique qui permet des échanges de textes au niveau mondial, dans toutes les langues. Mais ce n’est qu’en 2011 que ces petites images sont devenues un véritable phénomène, lorsqu’Apple décida d’intégrer le clavier Unicode emojis à tous ses appareils : les débuts d’un langage complètement nouveau, en passe de devenir le symbole de toute une génération

Les 176 premiers emojis

Plaquette des 176 premiers emojis

 

Quelle utilisation ?

On peut dire que c’est une utilisation massive. En effet, il y aurait 6 milliards d’émojis envoyés chaque jour via les messageries. Comme une image vaut mille mots, c’est aussi un carton sur les réseaux sociaux. Par exemple, en mars 2015 un post instagram sur deux contenait un emoji. D’ailleurs les marques l’ont bien compris et commencent petit à petit à intégrer des emojis dans leur stratégie social media. Ces icônes permettent de capter l’attention, de renforcer leur message et d’établir un lien plus fort émotionnellement avec l’utilisateur. Pour surfer sur la tendance, Twitter est allé encore plus loin en juin 2016 en créant un algorithme capable d’analyser les emojis associés aux tweet publiés par les followers d’une marque afin que celle-ci puisse déceler les nouvelles tendances. Un outils désormais incontournable pour les community manager.

De toute évidence, les emojis sont une aide à l’expression. Quand il est difficile de percevoir l’humeur ou l’intention de son interlocuteur via un texte brut, l’emoji apporte cette dimension non-verbale, illustre les propos et permettent de décoder rapidement un message en apportant une émotion, un sentiment ou une image.

 

Une perception différente selon les cultures ?

Evidemment, tout comme une langue parlée, les emojis peuvent être perçus différemment selon le pays, la culture. Par exemple, pour réagir a une interaction drôle, les japonais utilisent un rire timide, plutôt poli, alors que les américains préfèrent un rire aux éclats. De même pour le cœur rouge qui est assicé à l’amour dans plusieurs pays, mais qui est utilisé à tout va chez les français. Enfin, si vous souhaitez vous lier d’amitié avec un australien, utilisez un emoji bière ou en rapport avec l’alcool. Le clavier Unicode a quand même été mis à jour après plusieurs polémiques concernant les couleurs de peau des emojis « main », « bras », etc. Désormais, on trouve ces emojis sous différentes ethnies pour que chacun puisse s’y retrouver.

emojis préférés selon les pays

Quelles préférences d’émojis selon les pays ?

Finalement, il n’y a pas de bonne ou mauvaise utilisation d’un emoji puisque que celle-ci peut totalement varier d’un pays à l’autre, et même selon la perception de chacun à titre individuel.